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24
avril 2015
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1.
Les
réformes du droit de travail collectif en UE
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Consultation délicate de la
Commission européenne
Le
10 avril 2015, la Commission européenne a ouvert une
consultation formelle avec les syndicats et les organisations
d'employeurs au niveau européen. L'objectif est d'examiner
trois
directives qui sont d'une grande importance pour les comités
d‘entreprise :
La
Commission européenne veut examiner la cohérence
et
l'efficacité de ces trois actes, donc unifier les
définitions et redresser les différences. Les
partenaires
sociaux sont invités à émettre un avis
jusqu'à 30 juin 2015. L'accent est mis sur la question de
savoir
comment l'information et la consultation des comités
d’entreprise locaux doivent avoir lieu pendant la
restructuration. Actuellement, concernant l'approfondissement des
droits de participation, ceci est le point de rupture à
Bruxelles, y compris pour les comités d'entreprise
européens et les SE. On peut distinguer les
étapes
suivantes :
- Information
- Consultation
- Consultation
avancée
dans le but de parvenir à un accord (par exemple : un plan
social)
- Droits
de cogestion et/ou de négociation
Les
étapes 1 et 2 font déjà partie de la
législation, même si une définition
précise
conduit toujours à des conflits politiques et juridiques.
L’étape 3 figure uniquement dans la directive SE,
mais
devrait être étendue à toutes les
directives, selon
les syndicats. Une importance particulière est
accordée
à la question des sanctions : en interprétant la
consultation dans le sens français, il y a un droit
d'injonction. L'employeur ne peut rien mettre en place avant que le
comité d'entreprise n’ait donné son
avis. Une
application intelligente de cette notion serait de négocier,
avant de rendre un avis (voir rapport dans
CEE-News 3/2011).
Une question tout aussi importante est la date limite pour soumettre un
avis. Les employeurs aiment souvent fixer la date. Les élus
la
rejettent toutefois, vu que c’est le seul moyen de pression
pour
forcer les négociations.
Début de
l'évaluation de la directive CEE
Le
20 avril 2015, le groupe de pilotage qui prépare une
étude d'évaluation sur l'application pratique de
la
nouvelle directive CEE s’est réuni au
siège de la
Commission européenne à Bruxelles. Cette
étude
examinera en profondeur les modifications faites en 2009. Elle comprend
une analyse de la mise en œuvre dans les
différents pays
de l'UE, et identifiera les défis et exemples de bonnes
pratiques dans l'application des nouvelles règles. Selon
l'article 15 de la directive CEE, la Commission européenne
est
tenue de soumettre un tel rapport au Parlement européen et
au
Conseil des chefs d'État et des gouvernements avant le 5
juin
2016 et, si nécessaire, de faire des propositions
appropriées pour la révision du texte de la
directive.
Une
partie importante de l'étude consiste en une analyse des
coûts-avantages des nouvelles règles pour les
salariés et les entreprises. En outre,
l’étude
procèdera à une analyse juridique des actions en
justice
en matière de CEE. L'étude, qui prendra plusieurs
mois,
jusqu'à la fin de 2015, comprendra des entrevues avec les
représentants des directions et des membres CEE
sélectionnés pour illustrer les études
de cas. Le
contrat pour cette étude a été
remporté par
le bureau de Londres du cabinet américain ICF International
(anciennement GHK Consulting), qui avait déjà
réalisé en 2008 une étude similaire
préalable à la dernière
révision de la
directive CEE (voir rapport dans
CEE-News 3/2008).
La EWC Academy de Hambourg et son partenaire français, le
cabinet de conseil IR Share contribueront à la
réalisation de la nouvelle étude.
Annonce d’un
événement
Lors
de la conférence pour les comités d'entreprise
européens, le 23 octobre 2015 à Londres, la chef
de
projet d'ICF, Dr. Tina Weber présentera les premiers
résultats.
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2.
Des
litiges avec des répercussions européennes
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Les sanctions inadéquates dans
la loi CEE allemande. Un cas pour Luxembourg ?
Le
29 avril 2015, la Cour de travail de Lörrach s‘est
préoccupée de la question de savoir si la
directive
européenne sur les comités d'entreprise
européens
a été mise en place de manière
incomplète
par le législateur allemand. Le CEE du groupe d'emballage
australien Amcor a demandé une procédure
préjudicielle devant la Cour européenne de
justice de
Luxembourg. Il estime qu‘une amende maximale de 15.000
€ en
cas de violation des droits de consultation, telle que
formulée
par la loi CEE allemande, n’est pas « efficace,
dissuasive
et non proportionnelle à la gravité de
l’infraction
» (directive CEE). Seule une injonction, comme dans
le cas
de Gaz de France (voir rapport
dans CEE-News 1/2008) serait une sanction
appropriée. Le CEE Amcor fonctionne selon le droit allemand.
À
la base du différend se trouve une fermeture d'usine
à
Neumünster (Allemagne du Nord) en fin d'année 2014.
Elle
fait partie d‘une restructuration majeure. Bien que 19 sites
dans
14 pays avec 3.600 salariés ont été
touchés, la direction centrale a d'abord nié le
caractère transnational et la compétence du CEE.
Les
licenciements ont été prononcés le 18
août
2014, en se référant à la
décision de la
direction du 23 juillet 2014. Comme le comité d'entreprise
européen n’a été
informé que le 18
août 2014, la violation des droits du CEE se voit
documentée dans le dossier judiciaire. Un processus de
consultation est dénué de sens si la
décision de
la direction centrale est tombée de façon
irrévocable. La violation de la loi est aussi
évidente
que dans le cas de l'équipementier automobile
américain
Visteon en juin 2011 (voir rapport dans
CEE-News 3/2011).
La
quatrième procédure judiciaire pour Amcor
Le
cas actuel est lié à trois autres
procès, qui
opposent le CEE et la direction centrale à travers plusieurs
instances. La direction anglo-saxonne a du mal à accepter
l'existence d'un CE européen à part
entière et
pratique l‘obstruction depuis des années. Les
questions
litigieuses des autres procédures sont :
- Le
CEE peut-il poster sur
l'intranet des commentaires critiques sur la politique de la direction
centrale ? (voir rapport dans
CEE-News 3/2013)
- Les
membres du comité restreint peuvent-ils se rendre en
Angleterre
pour informer les élus locaux d’une
restructuration ?
(voir rapport
dans CEE-News 2/2014)
- Le
CEE peut-il inviter
des permanents syndicaux externes à ses
réunions internes ?
Les
pourparlers sur une solution extrajudiciaire
Au
plus tard les preuves récemment apportées ont
conduit la
direction centrale à revoir son attitude envers le CEE.
Depuis
décembre 2014, il y a des discussions en coulisse sur un
règlement à l'amiable des quatre
procédures pour
éviter des jugements. La durée des discussions
est encore
difficilement prévisible. Les exemples d'autres
sociétés (voir rapport dans
CEE-News 1/2013) laissent supposer qu'il n’y aura
finalement pas de jugement.
Annonce
d’un événement
Du
28 au 30 octobre 2015, se tiendra à Hambourg un
séminaire
juridique traitant de la jurisprudence récente en
matière
de CEE.
Cogestion paritaire à
la bourse allemande grâce à la
main-d'œuvre européenne
Le
16 février 2015, le tribunal régional de
Francfort a pris
une décision qui pourrait profondément influencer
le
système de cogestion allemand. Pour la première
fois, un
tribunal allemand n'a pas seulement pris la main-d'œuvre
allemande, mais
l'ensemble du personnel européen comme seuil à
partir
duquel les représentants des salariés sont
élus au
conseil de surveillance. Si ce jugement était
confirmé en
deuxième instance cela entrainerait un
élargissement
massif de la cogestion dans les entreprises allemandes.
Dans
les entreprises allemandes qui dépassent un certain
seuil, un conseil de surveillance
codéterminé est
obligatoire. Un tiers des sièges à
partir de 500
salariés et la moitié des sièges
à partir
de 2.000 salariés. Jusqu’à
présent, seuls
les salariés en Allemagne étaient pris en compte
pour ce
calcul. Dans la société opératrice de
la bourse
allemande à Francfort les représentants des
salariés ont actuellement six mandats, les actionnaires en
ont
douze (participation d’un tiers). La
société a
1.624 employés en Allemagne. La Cour a ajouté les
1.588
employés supplémentaires au Luxembourg, en
République tchèque et au Royaume-Uni, parce que
leur
exclusion représenterait une discrimination et une violation
du
droit européen. Conséquence : la
société
doit former un conseil de surveillance paritaire de six
représentants des salariés et des actionnaires.
Du
côté des employés deux des
sièges vont aux
représentants syndicaux externes, les actionnaires perdent
six
sièges.
Des
conséquences pour les conseils de surveillance SE ?
Vu
ce jugement, les avocats proches du monde patronal appellent
d‘autres entreprises allemandes à se convertir en
une
société européenne (SE) afin
d'échapper
à une extension imminente de la cogestion allemande. Il
reste
à voir si l‘appel aura du succès
à long
terme. Le gel ou l’évitement de la cogestion
à
travers une conversion en SE pourrait se présenter
dorénavant sous une nouvelle vision juridique. L'Allemagne
représente la moitié de toutes les conversions en
SE
touchant la participation des salariés en Europe
(voir rapport
dans CEE-News 4/2011).
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3. Un
regard vers d‘autres pays
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Choc
monétaire en Suisse : durée de travail
augmentée sans compensation salaire
Le
15 janvier 2015, la Banque Nationale Suisse a annoncé
vouloir
libérer le taux de libre échange du franc suisse.
Depuis
septembre 2011 il était rattaché à
l'euro, afin de
protéger l'économie suisse en cas de
surévaluation
de la monnaie. Le même jour, la devise helvétique
progressait de 20 % face à l'euro et s‘est
stabilisée à ce niveau jusqu'à
aujourd'hui. Les
coûts de main-d'œuvre de l'industrie d'exportation
ont
ainsi augmenté de 20 %. Pour compenser cela, les
salariés
sont mis sous pression maintenant. Les syndicats protestent (voir
photo).
Un
certain nombre de sociétés multinationales ont
répondu avec des réductions de salaire ou paient
les
rémunérations en euro. Des entreprises de renom,
telles
que Siemens, ont augmenté les heures de travail de cinq
heures.
En vertu du droit suisse du travail, la semaine de travail peut
être augmentée jusqu'à 45 heures
après
consultation du comité d’entreprise, il
n’y a donc
pas d‘augmentation salariale en échange. Il
s’agit
d’éviter de nouveaux recrutements. Plus d'un tiers
des
entreprises suisses (37 %) émet également des
factures
domestiques en euro. De plus en plus de cas de transferts des lignes de
production vers la zone euro sont rendus publics maintenant. Le taux de
chômage, actuellement de 3,5 %, pourrait augmenter pour la
première fois à l'automne 2015.
Grève politique en
Norvège
Le
28 janvier 2015, les syndicats ont organisé deux heures
de grève générale dans plusieurs
villes
de
Norvège en signe de protestation contre le projet
d'amendement
du Code du travail. Le gouvernement conservateur en place depuis
octobre 2013 veut affaiblir la protection qu’offre la
législation du travail pour favoriser le recrutement. Au
débat : davantage de contrats à durée
déterminée, de plus longues heures de travail,
les heures
supplémentaires et la limitation de l’interdiction
du
travail de dimanche. La Norvège connait un taux de 3,9 % de
chômage, en raison de ses ressources
pétrolières
elle est un des pays les plus riches en Europe. Après la
Seconde
Guerre mondiale, les sociaux-démocrates ont presque toujours
été présents au gouvernement. Les
textes suivants
sont uniquement disponibles en anglais :
Grèce : restaurer le droit de
négociation collective
Le
15 avril 2015, une réunion entre les organisations
syndicales et
patronales et le ministère du Travail a eu lieu la
première fois depuis le changement de gouvernement. Les
discussions ont porté sur la restauration d‘un
dialogue
social ordonné et des structures de négociation
collective viables ainsi que sur un calendrier pour le salaire minimum
de 650 €, qui commencera à partir du 1er octobre
2015. Le
gouvernement de gauche en place depuis fin janvier 2015 est
explicitement soutenu par les fédérations
syndicales
à Bruxelles. Ils avaient critiqué à
plusieurs
reprises la réduction du droit du travail entamé
par les
gouvernements précédents.
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4. Mise en place de
comités d'entreprise
européens
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Le groupe sud-coréen
ferme le site belge peu avant la création du CEE
Le
1er septembre 2014, Doosan a annoncé la fermeture du site
belge
de production de machines de construction à Frameries au
Hainaut, avec plus de 300 salariés. Les
négociations sur
la création d'un comité d'entreprise
européen pour
le conglomérat de Séoul étaient
à ce moment
précisément entrées dans la phase
décisive.
Le 20 novembre 2014, l'accord CEE a été
signé
à Bruxelles. Il est soumis au droit belge, mais il ne reste
plus
que 100 salariés en Belgique.
Le
plus grand nombre d‘effectifs en Europe se trouve en
République tchèque, où Doosan a acquis
en 2009 la
division de l'énergie de Škoda. Les sites en
Belgique,
France, Allemagne et d'autres pays ont également
été rachetés auprès
d'autres
sociétés. 14
délégués sont
représentés au comité d'entreprise
européen, qui se réunit une fois par an. La
France, la
Belgique et la République tchèque auront chacun
trois
sièges, l'Allemagne, l'Irlande, la Norvège et le
Royaume-Uni en ont un. Les pays avec un petit nombre de
salariés
ont un mandat commun. Les cinq membres du comité restreint
gèrent les affaires courantes et peuvent se
réunir
plusieurs fois par an. Un système d'arbitrage
détaillé est prévu en cas de conflit,
les
tribunaux interviennent seulement après. Après
Samsung,
Doosan est le deuxième groupe de Corée du Sud
avec un
comité d'entreprise européen.
Un équipementier
automobile espagnol crée un CEE
Le
29 janvier 2015, un accord CEE a été
signé
à Madrid pour les 18.800 salariés que le groupe
Gestamp
compte dans dix pays européens. La famille basque avait
acheté en 2010 la division composants de carrosserie de
l'équipementier allemand Edscha. Le CEE est
composé de 21
membres (dont six viennent d'Espagne et quatre de l'Allemagne) et se
réunit à deux séances par an. Les cinq
membres du
comité restreint se réunissent deux fois par an
et dans
des circonstances extraordinaires. Des groupes de travail
«
santé et sécurité » et
«
responsabilité sociale » seront formés
en outre. Le
CEE peut se faire assister par deux experts et effectuer quatre jours
de formation par mandat. En cas de conflit, il est fait appel
à
une instance d’arbitrage. Comparé à
d'autres
accords de CEE de droit espagnol, il offre de très bonnes
conditions-cadres.
Une
société
de logistique française se dote d‘un CEE
Le
18 février 2015, un accord CEE a été
signé
au siège de GEFCO à Courbevoie dans la banlieue
parisienne. La société est un des leaders du
marché de la logistique automobile européenne et
a des
contrats exclusifs à long terme avec PSA Peugeot
Citroën et
General Motors. Depuis 2012, elle appartient majoritairement aux
Chemins de fer russes (RŽD) qui veulent construire une liaison
ferroviaire de marchandises entre l'Europe occidentale et
l’Asie.
Le CEE représente 9.000 salariés dans 18 pays de
l'UE et
compte 18 délégués (dont cinq de la
France). Les
petits pays doivent se partager des sièges communs. Les
projets
relèvent uniquement de la compétence du CE
européen s‘ils se rapportent à
l'ensemble du groupe
ou au moins à deux sites avec un effet sur 150
salariés
dans deux pays (ou 80 dans un seul pays). La présidence
revient
à l'employeur. Le droit à la formation, les
heures de
délégation et le budget pour les experts sont
spécifiés selon les coutumes
françaises.
Une
sélection de textes d‘accords CEE ont
été compilés sur une page de
téléchargement.
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5. Les nouveaux
accords de
participation SE
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L’opérateur
d‘Eurotunnel fonctionnera comme une SE
Le
1er décembre 2014 a été
signé un accord SE
pour Eurotunnel à Paris. La société
exploite le
tunnel ferroviaire de 50 kilomètres sous la Manche et les
services logistiques complémentaires avec 4.000
salariés.
Un comité d'entreprise SE remplacera le comité
d’entreprise européen fondé en 1998. Il
comprend 18
membres (onze de France et sept d'Angleterre), qui se
réunissent
deux fois par an. Le comité restreint se compose de six
personnes (trois par pays). Selon l'accord soumis au droit
français, c’est l'employeur qui
préside. Une
participation des salariés au conseil d'administration
n‘est pas prévue. En cas de restructuration, le
comité d‘entreprise SE dispose de huit jours
seulement
pour présenter son avis. Une analyse économique
approfondie devient ainsi impossible.
Le plus grand groupe
aérospatiale de l'Europe avec quatre
comités d’entreprise SE
Le
24 février 2015, un accord SE de droit
néerlandais a
été conclu à Amsterdam pour le Groupe
Airbus
(anciennement EADS). Il est basé en grande partie sur les
anciennes structures du CE européen fondé en
2000,
réunissant plusieurs comités européens
de division sous le toît du holding (voir rapport
dans
CEE-News 1/2012).
À l'avenir, le nouveau comité d'entreprise SE
comptera
des pays et mandats supplémentaires et fonctionnera dans de
meilleures conditions de travail.
Le
comité d'entreprise SE du holding se réunit trois
fois
par année, les comités d’entreprises de
division
travaillent sur base trimestrielle. Les sièges de
l‘actuel
comité d'entreprise européen (six pour
l'Allemagne et la
France, trois pour le Royaume-Uni et deux pour l'Espagne) sont
conservés, il y aura en plus un
délégué de
Pologne et de Roumanie. Le comité d’entreprise de
la
division avions sera élargi à un
représentant de
la Roumanie. Les divisions « défense et
aérospatiale » ont récemment
été
fusionnées. Une renégociation des mandats aurait
cependant également été
nécessaire sans une
conversion en SE. La Pologne et la Finlande y seront
représentées en plus. Pendant une
période
transitoire, le comité d'entreprise de division compte un
total
de 20 sièges. Le comité d‘entreprise de
la division
hélicoptères a 14
délégués. Il y
aura également des représentants de Roumanie et
d'Irlande
en plus des quatre principaux pays.
Les
différents comités restreints se
réunissent tous
les trimestres, ils comptent un membre de chaque pays
concerné.
Dans les pays sans comité central d‘entreprise
ou de
groupe, un « comité national » qui sert
de base au
comité d‘entreprise SE sera établi. Les
petits pays
non représentés dans les quatre
comités
d‘entreprise SE, peuvent envoyer un
délégué
une fois par an. La rencontre est cependant
considérée
comme étant une réunion informelle et non comme
une
réunion du comité.
Une
définition des étapes et les délais
pour les
procédures d'information et de consultation sont
exceptionnels
pour des accords SE. Elles sont fortement influencées par la
loi
française révisée sur la consultation
qui est
d‘application depuis janvier 2014 (voir rapport dans
CEE-News 1/2014).
Une participation des salariés dans le conseil
d'administration
n‘est pas prévue, vu que le groupe est
officiellement
enregistré aux Pays-Bas et peut utiliser un arrangement
spécial pour éviter la cogestion (voir rapport dans
CEE-News 4/2013).
Le comité d'entreprise européen d'Airbus avait
préparé en septembre 2014 les
négociations SE dans
une réunion à Toulouse avec le soutien de la EWC
Academy
(voir rapport
dans CEE-News 3/2014).
La barrière mise haute
pour la cogestion chez un fabricant allemand de satellites
Le
18 mars 2015, le groupe de technologie OHB à Brême
a
conclu un accord SE. Un conflit au sujet de la cogestion au conseil de
surveillance entre le syndicat IG Metall et la direction centrale avait
eu lieu dans la presse précédemment. La direction
refusait la participation des salariés, mais a finalement
accepté le schéma suivant : une fois par an, un
représentant du comité d‘entreprise SE
sera
invité à titre consultatif au conseil de
surveillance. Si
la société emploie plus de 4.000
salariés en
Allemagne ou plus de 5.000 en Europe (il y en a actuellement 1.600 en
Allemagne et 2.000 en Europe), le comité d'entreprise SE
élit un tiers des membres du conseil de surveillance.
Le
comité d'entreprise SE est composé de 14 membres
et peut
tenir deux réunions annuelles. En outre de
l’Allemagne y
sont représentés la Belgique, la France,
l’Italie,
le Luxembourg et la Suède. Trois
délégués
gèrent les affaires courantes. La procédure de
consultation met sous pression le CEE : il reste seulement une semaine
et jusqu'à trois semaines dans des cas exceptionnels pour
remettre un avis. Le comité d'entreprise SE a le droit
d'accès aux entreprises de tous les pays et dispose du droit
d’initiative pour les sujets à pertinence
européenne.
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6.
Structuration des procédures de consultation
|
Une
société de tourisme allemand
concrétise les procédures de consultation
Le
14 novembre 2014, une procédure écrite sur le
processus
de consultation a été conclue au siège
de TUI
à Hanovre. Il comprend des entretiens de travail mensuels
entre
la direction centrale et les six membres du comité restreint
du
CEE. Dans des circonstances exceptionnelles, l‘information se
déroule déjà durant la phase de
planification. La
phase de consultation ultérieure est
réalisée
avant la prise de décision sans appel de la direction et se
termine par l‘avis du CEE (ou une déclaration
selon
laquelle il ne rend pas d'avis). Un délai n‘a pas
été défini à cet effet.
L'information du
CEE précède toujours celle des comités
d‘entreprises nationaux, sauf si la loi nationale
l‘exclut.
L‘accord
CEE « volontaire » conclu en 1996 a
été
actualisé au même moment. Il intègre
l'information
et la consultation de la nouvelle directive européenne et le
considérant 16, qui stipule que la compétence
transnationale s‘applique à tous les cas avec une
étendue qui peut avoir un effet potentiel sur les
salariés au niveau européen. Le comité
restreint
du TUI Europa Forum peut agir si un pays seulement est
impliqué.
En cours de la procédure de consultation, il peut en
principe
échanger avec les comités d'entreprise des pays
concernés. Il est intéressant à
signaler que la
formation n'est non seulement formulée comme
étant un
droit, mais comme une obligation pour les membres du CEE. La EWC
Academy était impliquée dans la
préparation de ces
textes (voir rapport
dans CEE-News 2/2014).
Un CEE français
précise une procédure de consultation en quatre
étapes
Le
26 novembre 2014, la direction centrale et le comité
d'entreprise européen du groupe d'assurance Axa à
Paris
ont convenu de la mise en œuvre d‘une
procédure de
consultation des employés dans le cadre de la transformation
numérique. L'accord de méthodologie
définit quatre
étapes. Le sujet était déjà
à
l’ordre du jour en juin 2014 et occupera le CEE pendant
plusieurs
années, en raison de son impact sur les conditions de
travail et
la politique du personnel (voir rapport dans
CEE-News 2/2014). Les étapes sont les suivantes :
Durant
la première étape, les membres du CEE
s’approprient
le sujet en profondeur (« phase d'appropriation »).
La
deuxième étape prévoit l'application
des principes
fixés en 2011 dans l‘accord-cadre
européen sur
l'anticipation des changements et les effets sur la
main-d'œuvre.
C’est seulement lors de la troisième phase que
commence la
phase de consultation réelle. Lors de cette consultation,
les
conditions de travail ne changent pas, tant qu’il
n’y a pas
un avis du comité d'entreprise européen.
L’articulation entre le comité d'entreprise
européen et les comités locaux se fait durant la
quatrième étape.
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7.
Éviter la participation des salariés
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Le groupe Alba met la
participation à la casse
Le
19 février 2015, la Fondation Hans Böckler a
présenté des statistiques alarmantes sur le
contournement
et l'évitement de la cogestion par les entreprises
allemandes et
étrangères. Alors qu‘en 2000 seulement
trois
entreprises en Allemagne utilisaient une forme juridique
étrangère pour éviter une
représentation
des salariés au conseil de surveillance, le nombre a
considérablement augmenté à 94
jusqu'à la
mi-2014. Parmi elles se trouvent 51 entreprises de plus de 2.000
salariés normalement soumises à la
parité en
Allemagne. Au total 200.000 salariés se voient exclus de la
cogestion de cette façon.
Bien
que ces chiffres représentent moins de 5 % des entreprises
avec
cogestion en Allemagne, ce taux de croissance est «
dramatique
» selon la Fondation Hans Böckler. Elle y voit une
nécessité d’action de la part du
législateur. Il est particulièrement absurde que
des
entreprises sans un réel lien avec
l’étranger
créent une « fausse société
étrangère ». L’exemple le
plus frappant est
celui de la société de gestion et de recyclage
des
déchets Alba à Berlin,
propriété du
président de l’Association des Chambres de
commerce et
d'industrie allemandes. Certains secteurs sont
particulièrement
vulnérables à un évitement de la
cogestion
à travers une forme juridique
étrangère : comme le
secteur de la logistique (y compris la plus grande entreprise de ce
secteur contournant la cogestion : Kühne + Nagel), le secteur
de
la vente au détail comme H & M, Esprit, Zara ,
Primark ou C
& A, mais aussi la chaîne de restauration rapide
McDonald’s qui fait également partie de ce groupe.
Il
y a peu de temps, la conversion en Société
européenne (SE) comme moyen pour éviter ou
réduire
l'influence de salariés, était
prônée par la
presse économique (voir rapport dans
CEE-News 2/2008),
actuellement c’est le passage à une forme
juridique
étrangère qui prend la plus grande l'importance
et
développe sa propre dynamique. Les textes suivants sont
uniquement disponibles en allemand :
Rarement
de négociations sur base de la directive « fusions
»
La
fusion transfrontalière de sociétés
à
responsabilité limitée est une façon
moins
fréquente et plus facile à manipuler par
l'employeur pour
éviter ou réduire la cogestion que la
transformation en
SE. La base juridique est une directive européenne,
adoptée en octobre 2005 dont certains détails
diffèrent de la directive SE - au détriment des
salariés.
Alors que la
directive SE assure un statu
quo pour la participation, qui s'applique avant pour 25 % de la
main-d'œuvre européenne, la directive sur les
fusions fixe
le seuil à 33 %. En cas de fusions
transfrontalières, il
y a seulement des négociations sur le conseil de
surveillance,
non au sujet du comité d’entreprise SE. Un groupe
spécial de négociation (GSN) doit être
formé
lors de la transformation en SE, il doit arriver à un accord
dans les six mois (en cas du commun accord : douze mois).
S’il
n’y a aucun accord, ce sont les normes minimales qui
s‘appliquent. Contrairement à la directive
« fusions
» pour laquelle l'employeur peut se passer
complètement de
la création d’un GSN et appliquer les normes
minimales.
Dans
son nouveau rapport d'analyse publié le 3 mars 2015,
l’Institut syndical européen (ETUI) à
Bruxelles
présente son enquête sur 51 cas de fusions
transfrontalières. Dans seulement dix des cas, un GSN a
été formé. Une vingtaine d'entreprises
a
immédiatement appliqué les normes minimales. Dans
21 des
cas, il n‘était même pas clair si et
comment, une
implication des salariés devait être
traitée durant
le projet de fusion. En décembre 2008, un conseil de
surveillance paritaire avait été convenu pour la
première fois en Allemagne sur la base de cette directive
pour
la compagnie de réassurance MünchenerRück
(voir rapport
dans CEE-News 2/2009).
En janvier 2010, le fabricant de plats préparés
Apetito
de Rheine en Westphalie avait utilisé cette technique pour
éviter un conseil de surveillance paritaire (voir rapport dans
CEE-News 3/2010).
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8. Les accords d'entreprises européens
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Une banque britannique s‘engage
à agir de manière responsable
Le
27 janvier 2015 a été signée
à Londres la
Charte européenne pour des services bancaires responsables
entre
le Barclays Group European Forum (BGEF), le nom du comité
d'entreprise européen, et la direction centrale de la
troisième plus grande banque britannique. La veille, les
syndicats du secteur d'Italie et de France en coopération
avec
le syndicat britannique Unite, ont mis en place une alliance syndicale
pour Barclays. L’objectif étant la conclusion
d’accords d'entreprise européens et
d‘une Charte
sociale des conditions de travail. Une liste de dix points a
été adoptée à cet effet en
mai 2014. L'un
des objectifs déclarés est la conclusion
d’une
charte sociale mondiale pour les 140.000 employés.
Le
Forum européen de Barclays Group créé
en 1996 se
réunit deux fois par an. Il est composé de 24
membres
provenant de douze pays, dont sept
délégués
britanniques et un représentant de la division
investissement,
qui représente tous les pays. L'accord CEE en vertu du droit
britannique a été actualisé en 2011.
Les nouvelles
normes d'information et de consultation
européennes
n’y sont pas encore intégrées. Il
s’agit
d’un ancien accord « volontaire » qui
entraînerait la dissolution du CEE en cas de
résiliation,
comme cela a déjà été le
cas pour la banque
britannique HBSC en 2012 (voir rapport dans
CEE-News 1/2014). Les textes suivants sont uniquement
disponibles en anglais :
Une assurance française
favorise l'égalité des chances
Le
29 janvier 2015 a été signé
à Paris une
Charte européenne sur l'égalité de
traitement
hommes-femmes entre le comité d'entreprise SE et la
direction de
la société de réassurance Scor. Il
définit
des règles pour le recrutement, le développement
de
carrière, le perfectionnement professionnel,
l'égalité de rémunération
et
l'équilibre travail-vie. Chaque année, le
comité
d'entreprise SE recevera un rapport statistique à ce sujet.
En
mai 2007, Scor était la première entreprise en
France
à prendre la forme juridique de
société
européenne (SE) avec une participation des
salariés dans
le conseil d'administration et un comité d'entreprise SE
(voir rapport
dans CEE-News 2/2007).
Le comité d'entreprise SE est actuellement
composé de 36
membres provenant de onze pays, dont dix de France et huit d'Allemagne.
Ils représentent 2.400 employés..
Développement des
compétences dans une société de haute
technologie française
Le
25 mars 2015, un accord européen sur le
développement des
compétences et la progression de carrière a
été signé à Paris entre la
direction
centrale du fabricant de moteurs et d‘électronique
Safran
et la Fédération européenne des
syndicats de
l’industrie (industriALL). Il prévoit des
entretiens
d'évolution professionnelle réguliers pour tous
les
employés dans douze pays de l'UE et en Suisse, leur garantit
l'accès à la formation, des mesures de soutien
à
la mobilité professionnelle et rassemble des exemples de
bonnes
pratiques dans plusieurs pays européens. Un
comité de
représentants de la direction, le bureau du CE
européen
et de trois représentants d'industriALL surveillent
régulièrement l’application de
l'accord. Depuis
mars 2013, il y a déjà un accord pour promouvoir
l'intégration professionnelle des jeunes à Safran
(voir rapport
dans CEE-News 2/2013).
|
9. Un regard
au-delà de l'Europe
|
La responsabilité
sociale pour les 100 000 employés dans 130 pays
En
marge du Forum économique mondial à Davos, la
compagnie
pétrolière française Total a
signé le 22
janvier 2015 un accord sur la responsabilité sociale des
entreprises avec la Fédération syndicale
internationale
de l‘industrie (industriALL). Les activités
syndicales de
la main-d'œuvre dans le monde et un dialogue social libre
dans
l'entreprise sont assurés. Les normes internes de travail et
de
protection de la santé s‘appliqueront à
l'avenir
également aux travailleurs temporaires et aux fournisseurs.
C‘est le premier accord de ce type qui prend en compte les
principes étendus d‘industriALL adopté
en
décembre 2014.
Au
niveau européen, la holding Total a non seulement un CEE,
mais a
également des comités d’entreprises
européens pour les trois divisions, ainsi qu'un
comité de
responsabilité sociale et du développement
durable. Cela
fait partie de l’accord CEE revisé en octobre 2012
(voir rapport
dans CEE-News 4/2012).
En novembre 2005 le groupe Total avait déjà
signé
un accord-cadre sur l’égalité des
chances à
l'échelle européenne (voir rapport dans
CEE-News 4/2005).
Un fabricant
d'éoliennes basque signe un accord-cadres mondial
Le
18 février 2015, les confédérations
syndicales
espagnoles UGT et CC.OO. et la Fédération
syndicale
internationale industriALL ont signé un accord-cadre sur les
normes sociales avec le groupe d'ingénierie Gamesa
à
Madrid, le premier dans l'industrie de l'énergie
renouvelable.
Un organe spécial a été
formé pour
surveiller l’accord, une sorte de précurseur
d’un
comité d’entreprise mondial. Gamesa compte un
total de 6
000 employés dans douze pays européens ainsi que
dans
d'autres parties du monde. Il n’y a pas encore de
comité
d'entreprise européen.
Normes
sociales mondiales pour le
groupe industriel allemand
Le
16 mars 2015, un accord-cadre international a été
signé au siège de ThyssenKrupp à
Essen. La
direction centrale de la plus grande entreprise sidérurgique
et
de technologie en Allemagne a convenu des normes sociales minimales
pour tous les 150.000 travailleurs dans 80 pays. Un comité
international et une instance de réclamation ont
été établis pour le suivi de l'accord.
Les
négociations de l‘accord-cadre ont
contribué
à résoudre les récents conflits de
travail
à ThyssenKrupp aux États-Unis et en Italie.
|
10.
Des sites web intéressants
|
Les systèmes de
sécurité sociale des pays indivudels
La
Commission européenne à Bruxelles a
retravaillé
son guide des systèmes de sécurité
sociale dans
les pays du marché unique européen (UE,
Norvège,
Islande, Liechtenstein) et met à disposition le contenu sur
son
site Internet. La Suisse s’y trouve également.
Pour le
moment ils sont uniquement disponibles en anglais, en
français
et en allemand, mais devraient bientôt être
traduits dans
toutes les langues officielles de l'UE. En plus des textes
s’y
trouvent également des liens vers les organismes de
protection
sociale dans chaque pays.
Page de ressources des
négociations collectives
La
Confédération européenne des syndicats
(CES)
à Bruxelles met à disposition un site de
documents
dédiés aux négociations collectives
dans les pays
de l'UE. L'objectif est d'améliorer la
coordination.
À cet effet, une boîte à outils a
été
élaborée en plusieurs langues. Un
baromètre
évalue la structure tarifaire, le dialogue social et la
situation du droit du travail dans chaque pays avec un feu de
circulation (rouge, jaune, vert). Dans la zone verte se retrouvent la
Scandinavie et l'Allemagne, tandis qu'un certain nombre de pays en
crise et les régions d'Europe orientale sont mis en rouge.
Nouvelles de la politique
européenne
Le
portail internet EurActiv à Bruxelles donne des informations
en
trois langues sur tous les aspects de la politique
européenne,
en particulier les discussions avant les prises de décisions
européennes. Dans sa conception, il s’agit du
portail
média le plus utilisé en matière de
politique
européenne. En plus des dernières nouvelles, le
site
publié aussi des liens vers des dossiers résumant
les
principaux sujets, p. ex. : élections
européennes, transition
énergétique
ou crise de la dette.
Mouvement mondial des
travailleurs chrétiens (MMTC)
Cette
organisation non-gouvernementale, basée à
Bruxelles, est
active en tant qu'organisation faîtière des
mouvements
ouvriers catholiques dans 79 pays. Son bulletin semestriel INFOR donne
des informations en quatre langues sur la diversité, le
travail
de solidarité mondiale. Le numéro actuel de
janvier 2015
porte le titre : « Un autre monde est possible ».
Beaucoup
d'autres liens
intéressants ont été
rassemblés sous une collection
de liens.
|
11.
Des nouvelles publications
|
Technologies
de communication changent les conditions de travail
En
septembre 2014 a été publié un guide
de
discussion, qui traite de l'impact des technologies de l'information et
de la communication (TIC) sur les conditions de travail. Il a
été créé dans le cadre
d‘un projet
d'Eurocadres , la Fédération
européenne des cadres
de la Confédération européenne des
syndicats
(CES). Il thématise l’émergence d'un
«
travail sans frontières », sans limites
temporaires
(disponibilité permanente), sans frontières
géographiques (télétravail, bureau
à
domicile, hôtel) et une répartition
géographique
plus grande (internationalisation des processus de travail). Cette
brochure en trois langues est particulièrement utile pour
les
membres de comités d'entreprise européens.
Guide de la protection des
données des salariés
La
sixième édition du livre de l'avocat Prof.
Däubler
portant le titre « Le personnel transparent », une
référence en la matière, a
été
publié en janvier 2015. En raison de la mise en
réseau
sans cesse croissant de systèmes informatiques, la
confidentialité acquiert finalement une dimension
internationale. Raison de plus que les membres des CEE s'approprient la
question. Élément important pour les
débutants :
les lois ne sont pas seulement commentées, mais la
signification
et les modes de protection des données y sont
également
expliquées. Les questions du Cloud et de Big Data sont
maintenant également incluses. À travers son
index
détaillé, l‘ouvrage peut
également servir de
livre de référence. Il n’existe
cependant
qu‘en langue allemande.
Annonce d’un
événement
Du
28 au 30 octobre 2015 aura eu lieu pour la deuxième fois un
séminaire sur la protection des données dans les
entreprises internationales à Hambourg.
Accords d'entreprise transnationaux dans
la pratique
En
janvier 2015, un réseau d'instituts de recherche de sept
pays
européens a présenté ses conclusions
et
recommandations fondées sur 14 études de cas dans
sept
entreprises multinationales. Il y avait un total de 18 accords
différents signés essentiellement par les
comités
d'entreprise européens. Dans deux cas de CEE
français
cependant, les CEE ne s'occupent que de la surveillance, tandis que
c’est une fédération syndicale
européenne
qui est le signataire. Le paysage syndical fragmenté en
France
favorise la délégation de cette
compétence aux
syndicats européens. Jusqu'à présent,
les accords
d'entreprise transnationaux manquent encore d‘une solide base
juridique. Pour cette raison, le Parlement européen a
demandé en septembre 2013 la mise en place d'un statut
juridique
(voir rapport
dans CEE-News 3/2013).
Un petit guide
linguistique réédité
Récemment
a été publiée une nouvelle version de
ce guide
linguistique pour l’allemand, le français et le
néerlandais. Il veut faciliter la communication dans le
monde
des affaires et la rédaction de lettres commerciales. Il
s’ adresse à tous ceux qui travaillent dans un
contexte
belgo-luxembourgeois-allemand. À cet effet, il contient des
tournures de phrases organisées par thème et des
concepts
utiles. Les éditeurs sont l'Institut Goethe à
Bruxelles,
une institution culturelle pour la promotion de la langue allemande
à l'étranger, et la Chambre de Commerce
Belgo-Luxembourgeoise-Allemande à Bruxelles. Un
mini-dictionnaire gratuit est également disponible en
téléchargement dans les trois langues.
Nous avons
rassemblé une liste
de
littérature comme référence
supplémentaire.
|
12. La EWC
Academy : Des exemples de notre travail
|
Septième
conférence CEE de Hambourg depuis janvier 2009
Du
26 au 27 janvier 2015, a eu lieu la conférence annuelle de
la
EWC Academy, cette fois-ci à l'Hôtel du port avec
une vue
panoramique sur la rivière Elbe et les toits de la ville. En
plus de l'évolution actuelle du droit du travail
européen
et le paysage des CE européens, il y a eu des rapports sur
les
procédures d‘information et de consultation
améliorés en cas de restructurations dans le
groupe
d'assurances Zurich (voir rapport dans
CEE-News 2/2014) et sur les procédures judiciaires
en cours pour le fabricant d'emballage Amcor (voir rapport dans
CEE-News 2/2014). Le deuxième jour, un bref
séminaire a eu lieu au sujet de la procédure de
consultation.
Un
premier processus de consultation approfondi
Le
2 mars 2015, le comité d'entreprise européen
d'Avaya a
été informé d'un projet de
restructuration
à l'échelle européenne. La
société
américaine, un fournisseur de solutions de
télécommunications pour les entreprises, a son
siège européen à Francfort (photo).
L'accord CEE
est fondé sur le droit allemand et les normes d'information
et
de consultation de la nouvelle directive. Les consultants de la EWC
Academy analysent actuellement des données
économiques
à la base des plans de la direction. En décembre
2014, la
EWC Academy avait été nommée comme
cabinet
d'experts (voir rapport
dans
CEE-News 4/2014).
Un opérateur de
centres d’appel accepte la cogestion
Le
27 mars 2015, un accord de participation SE a été
signé pour Amevida à Gelsenkirchen. Avec le
soutien de la
EWC Academy, les douze membres du groupe spécial de
négociation ont pour la première fois dans
l'histoire de
l'entreprise réussi à mettre en place une
participation
des salariés dans le conseil de surveillance.
Étant l'un
des plus grands opérateurs de centre d'appels, Amevida
réalise la gestion intégrée de
contacts pour les
grands clients. Pendant une période de transition, le
rôle
de comité d‘entreprise SE est assuré
par le
comité central d’entreprise allemand qui envoie
deux
représentants des salariés au conseil de
surveillance. Si
d’autres sociétés
étrangères
s’ajoutent plus tard, le comité d'entreprise SE
tiendra
trois réunions ordinaires par an.
Séminaire
de base CEE au château de Montabaur
Du
7 au 10 avril 2015, a eu lieu au château de Montabaur le
séminaire annuel de base de la EWC Academy. À
côté de la question de création d'un CE
européen, il s’agissait aussi de
présenter comment
utiliser plus efficacement la nouvelle législation sur
l'information et la consultation en cas de restructuration. La devise
était : de «
l‘événement cinéma
» au comité d'entreprise européen
à part
entier. Comme le modèle pour les procédures
d'information
et de consultation la directive européenne était
celui de
la France, les CE européens doivent porter des «
lunettes
françaises » pour développer davantage
la
stratégie du CEE.
|
13.
Les
séminaires actuels
|
Depuis
janvier 2009, la EWC Academy et son prédécesseur
organisent des conférences techniques et des colloques pour
les
membres des comités d'entreprise européens, les
comités d'entreprises SE et les groupes
spéciaux de
négociation. Quelque 619 représentants des
salariés de 233 entreprises ont à ce jour
participé, nombreux sont ceux qui y ont
déjà
participé plusieurs fois. Cela correspond à
environ 19 %
de toutes les entreprises avec un comité d'entreprise
européen ou un comité d'entreprise SE en Europe,
sans
compter les nombreux événements intramaison et
les
interventions après d’autres organisateurs.
Conférence
américaine pour les comités
d‘entreprises
Du
11 au 12 juin 2015 se tiendra pour la troisième fois notre
conférence pour les membres de comités
d‘entreprises de sociétés
américaine, cette
fois ci à Berlin. Il va y avoir un échange d'
expériences en matière de fonctionnement du
comité
d'entreprise européen et de la culture de gestion aux
États-Unis. La conférence s’adresse
également aux élus de
sociétés
européennes avec des filiales aux États-Unis. Le
modérateur est de nouveau l'ancien
président-élu
du CEE de General Motors, Klaus Franz. Un autre conférencier
prévu est l'attaché social de l'ambassade
d'Allemagne
à Washington, Hermann Nehls.
Séminaire relatif au
droit de travail et du CEE à Manchester
Du
23 au 25 juin 2015, en collaboration avec l’unité
d'éducation syndicale du Manchester College, nous organisons
un
séminaire sur le droit de travail et les relations
professionnelles. Le système britannique sera
présenté avec interprétation
simultanée. En
parallèle, les anglophones peuvent apprendre davantage sur
le
cogestion allemande. Un autre séminaire se tiendra du 2 au 4
septembre 2015 pour les membres CEE qui souhaitent rendre plus proactif
leur travail (avec interprétation).
Séminaire sur le
système de représentation française
à Paris
Du
14 au 16 septembre 2015 aura lieu pour la quatrième fois un
événement à Paris. Le premier jour,
des
intervenants français germanophones donneront une
introduction
au paysage syndical et les droits du CE français. Un autre
jour
sera consacré à un colloque franco-allemand (avec
des
interprètes). Le point culminant de la dernière
journée sera la visite d’un grand salon pour les
comités d‘entreprise (avec accompagnement
linguistique).
Pourquoi
un séminaire à Paris?
La
philosophie de base de l'information et la consultation des deux
directives européennes sur les comités
d'entreprise
européens et la participation des travailleurs dans la
société européenne (SE) sont fortement
influencées par le modèle français.
Une
connaissance précise de la complexité du
modèle
français est donc essentielle, même si la
société n'a pas de sites en France. Les textes
suivants sont uniquement disponibles en langue allemande :
D’autres
dates de
séminaires
- Luxembourg,
du 28 septembre au 1er octobre 2015 : Séminaire sur le droit
du
travail européen et son impact sur le droit du travail
allemand
avec une visite à la Cour européenne de justice.
- Londres,
22 et 23 octobre 2015:
réunion des élus au CEE (avec
interprétation simultanée)
- Hambourg,
du 28 au 30 octobre 2015: Séminaire sur la
législation
CEE, en particulier concernant la négociation des accords
CEE et
la jurisprudence sur le CEE.
- Hambourg,
du 28 au 30 octobre 2015: le traitement des donnés et la
confidentialité dans les entreprises internationales
Cours de
langues : Anglais des
affaires pour les membres de comités d’entreprise
Les
détails du
programme peuvent être demandés chez nous.
Des manifestations
intra
Vue
d'ensemble des sujets
traités lors des colloques intra :
|
Les
CEE-News sont
publiés par :
Ont
collaboré à ce numéro :
Werner
Altmeyer, Katharina Barrie, Manfred Bobke, Jochen Brandt
Distribution
de l'édition allemande : 20.298 destinataires
Distribution
de l'édition anglaise : 3.418 destinataires
Distribution
de l'édition française : 3.276 destinataires
Des
archives de la Newsletter : www.ebr-news.de
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