1.
Les
droits d’un CEE : un arbitrage à Londres
|
Une première
décision au sujet de la consultation au Royaume-Uni
Le
22 avril 2013, le comité central d’arbitrage (CAC)
à Londres a statué sur le rôle d'un
comité
d'entreprise européen dans le domaine de l'information et de
consultation. En tant qu’organe d'arbitrage de
l'État, le
CAC fait fonction de tribunal de première instance en
matière de droit du travail collectif en Angleterre. Son
siège se trouve au 22e étage de la tour Euston
(photo),
l'un des plus hauts bâtiments dans la partie nord du
centre-ville, près de Regent's Park. Jamais auparavant un
jugement n’avait été pris à
ce sujet au
Royaume-Uni. Les trois autres décisions du CAC prises entre
2004
et 2008 concernaient uniquement la création d'un CE
européen ou les modalités électorales,
mais pas la
procédure d’information et de consultation.
La
décision récente n’est pas
très
encourageante pour les représentants du personnel. La
plainte
avait été déposée par Nigel
Haines de
Lisbonne, en sa qualité de coprésident du
comité
d'entreprise européen du British Council, une organisation
à but non lucratif qui promeut les relations internationales
ayant des représentations dans toutes les régions
du
monde (comparable à l'Institut Goethe en Allemagne). Selon
le
CEE, la direction centrale n’avait pas a tenu compte des
points
suivants dans le cadre des restructurations prévues :
- Les
informations n'avaient pas
été communiqués à temps,
- Les
informations
n’avaient pas été suffisamment
détaillées et
- Elle
n'avait pas réalisé une information et une
consultation
suffisante sur les questions transnationales liées aux
rémunérations.
Les préliminaires de
la plainte
Après
des négociations infructueuses, le comité
d'entreprise
européen du British Council avait été
créé sans accord en 2006. Ce CEE «
instauré
par voie légale », fonctionne toujours sur base
des
prescriptions subsidiaires de la loi britannique sur le CEE (TICER),
comme c’est également le cas du CEE de la
compagnie
aérienne easyJet (voir rapport dans
les CEE-News 3/2012).
Plusieurs éléments faisant normalement partie
d'un accord
CEE ont été ajoutés à fur
à mesure
à travers d’un accord écrit avec la
direction
centrale. Une situation comparable à celle de la Deutsche
Bahn
entre 2005 et 2012 (voir rapport dans
les
CEE-News 2/2012).
Un « EWC Code of Practice » qui comprend un
calendrier pour
la consultation et un tableau du cycle de communication avait
déjà été
élaboré avec la
direction centrale en 2009.
Quand
il a été annoncé le 1er août
2012 qu'un
projet pilote, liant au rendement les
rémunérations des
enseignants en Ukraine, allait être
transféré en
Roumanie, le CEE a déposé plainte le 7
août 2012.
Le CEE craignait un changement rampant dans la structure globale de la
rémunération en Union européenne et
mettait en
cause les carences dans la procédure de consultation en cas
de
restructuration dans les mois qui ont
précédé la
plainte. La direction centrale a nié toutes les
allégations et a voulu prouver sur base de documents que le
processus de discussion avec le CEE allait bien au-delà des
normes légales minimales.
La décision du
CAC
L'organe
d’arbitrage a adhéré sous tous les
aspects à
la position de la direction centrale. Le code de conduite du CEE n'est
pas juridiquement contraignant (« Code not being legally
enforceable »). L'information a été
réalisée ni trop tard, ni de manière
trop peu
détaillée, car depuis février 2011, 16
réunions du comité restreint avaient eu lieu et
la
direction avait toujours fourni les compléments
d’information demandés. En outre, la loi CEE
n’exigerait pas que la direction centrale envoie les rapports
plusieurs jours avant la réunion prévue. Le
projet pilote
de lier au rendement la rémunération des
enseignants ne
relèverait pas non plus de la compétence du CEE,
puisque
les salaires ont explicitement été exclus par le
législateur. Il ne s’agirait pas non plus
d’une
affaire « transnationale » dans le sens de la
directive de
l'UE, car dans le cas précis, il n’y a
qu’un seul
pays de l'UE (Roumanie) qui est affecté. Les documents
suivants
sont uniquement disponibles en anglais :
Quelles leçons
faut-il en tirer ?
1.
Avec son code de conduite, le CEE du British Council a quelques
longueurs d'avance sur beaucoup d'autres comités
d'entreprise
européens. À la lumière de la nouvelle
directive
de l'UE, il peut être très utile de structurer
dans le
détail la procédure de consultation, avec des
organigrammes à l’appui. Il ne suffit cependant
pas de la
mettre par écrit. Pour être applicable, elle doit
aussi
être intégrée dans l'accord CEE.
2.
Un tel litige n'est pas concevable sans disposer d’une
documentation détaillée et minutieuse des
Procès-verbaux et des courriels de réunion. La
procédure devant le CAC a été
réalisée sans audience et seulement à
partir de la
documentation.
3.
Bien que le CEE a perdu ce procès, d'autres CEE ne devraient
pas
être dissuadées d'engager des poursuites
judiciaires
à Londres. Une coopération aussi
étroite entre
direction centrale et comité d'entreprise
européen, comme
c’est le cas de British Council, n'est pas la
règle dans
les sociétés anglo-saxonnes. Les autres
directions
doivent encore atteindre cette norme, avant de pouvoir
espérer
remporter une victoire devant la juridiction. C’est un gage
pour
les litiges à l’avenir.
Événement
à ce sujet
Le différend sera
discuté lors de la conférence annuelle de la EWC
Academy le 24 et 25 Octobre 2013 à Londres.
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2.
Traitement des informations confidentielles
|
La Cour de cassation française
arrête la consultation
Les
juges en France ont de nouveau arrêté la
procédure
de restructuration d'une entreprise en raison de vices de forme dans
l'information et la consultation du comité d'entreprise. Le
11
mars 2013, la Cour d'appel de Paris a jugé qu'une
réduction du personnel du département de la
recherche de
la société pharmaceutique Sanofi ne pourrait
actuellement
pas avoir lieu. Il faut recommencer le processus de consultation
dès le départ.
Le
motif de la décision de la cour : les documents
déposés par la direction le 2 octobre 2012 en
début de procédure de consultation ont
été
classés comme étant « strictement
confidentiel
». Ainsi, les représentants du personnel n'ont pas
été pleinement en mesure de discuter avec les
salariés du contenu de la restructuration. Les juges ont
qualifié d’abusive la notion de stricte
confidentialité. Près de 1000 emplois seront
supprimés et le site de Toulouse va être
fermé
complètement.
Même
si cette décision n’a qu’un
intérêt
direct pour les comités d'entreprise français, il
jette
néanmoins une lumière sur le processus de
consultation
d’un comité d'entreprise européen. Un
tel jugement
serait-il également envisageable pour un CEE ? Les membres
du
CEE peuvent-ils réellement exercer leurs droits à
l’information et à la consultation,
s’ils ne peuvent
pas échanger certains renseignements avec les
comités
d’entreprises nationaux ou les salariés ? Qui
décide du caractère « confidentiel ou
non
confidentiel » des documents et selon quels
critères
objectifs ?
L’article
35 de la loi CEE allemande dit :
«
Les membres et les membres suppléants du comité
d'entreprise européen sont tenus à ne pas
révéler les secrets industriels ou commerciaux
dont ils
ont pris connaissance dans le cadre de leur travail au
comité
d'entreprise européen et désigné par
la direction
centrale comme étant confidentiel et à ne pas les
utiliser. ... L'obligation ne s'applique pas aux membres d'un
comité d’entreprise européen. Elle ne
s'applique
pas non plus aux représentants des salariés
locaux et aux
représentants des salariés au conseil de
surveillance.
»
L'obligation
de confidentialité ne s'applique pas
à l'exercice d’un mandat syndical
La
confidentialité est une question controversée
surtout
dans les entreprises anglo-saxonnes. Les clauses restrictives dans
l'accord CEE obligent souvent les représentants du personnel
à une très grande confidentialité. En
2005, la
Cour européenne a rendu un jugement selon lequel la
divulgation
de renseignements confidentiels est autorisée pour pouvoir
remplir ses fonctions professionnelles. Le litige portait sur la
question de savoir si les représentants des
salariés aux
conseils de surveillance peuvent informer leurs syndicats
d’une
fusion en cours (voir rapport dans
les
CEE-News 3/2009).
Événement
: Séminaire sur la confidentialité
Du
23 à 27 septembre 2013 la EWC Academy organise un
séminaire sur le sujet à Luxembourg. Il comprend
une
visite à la Cour de justice européenne.
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3. Vers davantage de codétermination en
France
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Bientôt des
centaines de
représentants des employés au sein des conseils
d’administration
Le
16 juin 2013 à Paris, la nouvelle loi sur la
sécurisation
de l'emploi a officiellement été
publiée. Il est
basé sur un accord obtenu par la majorité des
syndicats
français, les organisations patronales et le gouvernement
socialiste le 11 janvier 2013 (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2013).
C’est une réforme globale du marché du
travail qui
se trouve au cœur de la loi, mais elle contient
également
de nouvelles règles pour les comités
d’entreprises
européens. Ils peuvent choisir à l'avenir les
représentants du personnel au conseil d'administration ou de
surveillance, comme c’est déjà le cas
pour les
Sociétés européennes (SE).
Avec
les nouvelles règles, la France reste encore loin de la
codétermination paritaire connue en Allemagne (photo). Un
élargissement de si grande envergure de la participation des
salariés n'avait plus eu lieu en Europe occidentale depuis
les
années 70. À l'avenir, toutes les entreprises de
plus de
5.000 salariés en France (ou de plus de 10.000 dans le monde
entier) devront intégrer avec droit de vote les
représentants des salariés dans leur conseil de
surveillance ou d'administration. Selon la taille de l'organe de
surveillance, il s’agit d’un ou de deux
sièges. Le
premier mandat va toujours aux élus français, le
deuxième mandat est élu par le comité
d'entreprise
européen. Il peut également s’agir de
représentants d'autres pays comme c’est le cas
pour la
société européenne (SE). Cette
nouvelle
réglementation affectera les plus grandes entreprises
françaises (environ 200).
Jusqu'à
présent, il y a uniquement des représentants des
salariés avec droit de vote dans les entreprises qui
appartiennent majoritairement à l'État ou qui ont
été privatisées ces
dernières
années. S’il y a des salariés
actionnaires, ils ont
également droit à un siège.
À l’heure
actuelle, les représentants des salariés du
secteur
privé n’ont qu’un mandat consultatif au
sein des
conseils d'administration ou de surveillance. Comme les mandats restent
en place, il y aura à l'avenir quatre, six, voire plus de
représentants des salariés dans les
réunions. Dont
cependant tous n'ont pas le droit de vote.
La
rémunération des dirigeants en observation
Le
17 juin 2013, les organisations patronales françaises en
accord
avec le gouvernement socialiste ont présenté un
nouveau
Code de gouvernement d’entreprise des
sociétés
cotées. Même s’il peut être
considéré comme étant le
règlement le plus
strict des pays de l'OCDE, il n'est cependant pas encore juridiquement
contraignant. Un « Haut Comité de gouvernement
d'entreprise » de sept personnes surveillera son application.
Cet
auto-engagement des entreprises s’est fait sous la menace du
gouvernement de publier une loi si besoin. Le code contient un chapitre
distinct sur la participation des salariés dans les
institutions
de gouvernance d'entreprise. À l'avenir, tous les
administrateurs salariés ont droit à la
formation. Un
représentant du personnel fera partie du comité
déterminant la rémunération des
dirigeants.
Pour
la
première fois, une faible majorité pour les
syndicats réformistes
Alors
que la responsabilité des élus
français augmente
après les récents développements, le
paysage
syndical montre à première vue peu de
volonté
à vouloir se réformer. La France reste le pays
qui compte
le plus grand nombre de syndicats concurrents et le plus petit nombre
d’affiliés de tous les pays d’Europe de
l'Ouest. Le
29 mars 2013, le ministère de l’Emploi a
présenté les dernières statistiques.
Ces chiffres
déterminent la «
représentativité »
des organisations syndicales nécessaire pour pouvoir
conclure
des conventions collectives. D’après les chiffres
les cinq
grandes confédérations,
considérées «
représentatives » depuis 1966, gardent ce statut
et
continuent à être autorisées
à signer des
conventions collectives. La loi sur la
représentativité
qui est d’application depuis janvier 2009 consacre leur
statut
pour les quatre années à venir (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2008).
Les
syndicats signataires d’une convention collective doivent
réunir au moins 30 % des électeurs lors des
élections professionnelles du secteur pour que la convention
soit valide. Pour dénoncer une convention collective, les
syndicats doivent réunir 50 % des électeurs.
Depuis les
trois dernières années, il se constate un
léger
glissement en faveur des syndicats plus modérés
(+2 %),
alors que les syndicats plus militants (CGT et CGT-FO) ne
représentent plus que 48,8 % des voix. Par
conséquent,
ils ne peuvent plus dénoncer les conventions collectives au
niveau national. C’est le cas notamment d’une
convention-cadre avec le gouvernement à l’exemple
de celle
qui a conduit à la nouvelle loi sur la
sécurisation de
l'emploi.
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4. Les nouvelles des autres
pays
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Hongrie : il n’y a
plus de protection pour les membres des comités d'entreprise
Après
une période transitoire de six mois, est entré en
vigueur
le 1er janvier 2013 le nouveau Code du travail en Hongrie. Il porte
atteinte au droit des salariés et, selon les syndicats,
constitue une atteinte à la Charte sociale
européenne
(voir rapport
dans les CEE-News 3/2011).
La législation du travail hongroise devient ainsi la plus
flexible en Europe, juste après celle au Royaume-Uni. Le
gouvernement conservateur de droite s'attend à ce que
l'économie hongroise très affaiblie se redresse
rapidement. La Hongrie connait un taux de chômage de 10
à
12 % depuis de nombreuses années.
Le
nouveau Code du travail limite également les droits des
comités d'entreprise et des syndicats. Il n’y a
plus que
le président-élu du comité
d'entreprise qui est
protégé contre le licenciement, les autres
membres
n’ont plus de protection. Le temps de
délégation
pour les représentants syndicaux a également
été réduit, le temps de formation pour
assister
à des séminaires a même
complètement
disparu. La question de la protection contre le licenciement pour les
délégués hongrois au comité
d’entreprise européen n’a pas
été
clarifiée. Conformément à l'article 10
paragraphe
3 de la directive CEE, ils « jouissent, dans
l’exercice de
leurs fonctions, d’une protection et de garanties similaires
à celles prévues pour les
représentants des
travailleurs par la législation et/ou la pratique nationale
de
leur pays d’emploi. » Vu que les simples membres
d'un
comité d’entreprise hongrois n'ont plus aucune
sécurité d'emploi, les membres hongrois
d’un CEE ne
sont donc pas bien protégés
- à moins qu'ils
président le comité hongrois.
Les
syndicats en tirent les conséquences
L'un
des problèmes fondamentaux des syndicats hongrois est le
faible
niveau d'organisation et une fragmentation
élevée.
Seulement 14 % des salariés sont syndiqués, et il
y a six
confédérations concurrentes. Le 1er mai 2013,
trois des
confédérations ont déclaré
vouloir
fusionner. Ils représentent environ deux tiers des
affilés syndicaux en Hongrie.
Le
gouvernement belge se plaint
du dumping social allemand
Le
18 mars 2013, le gouvernement belge a déposé une
plainte
contre l'Allemagne à la Commission européenne
à
Bruxelles. Avant de le faire, les ministres de l'Économie et
du
Travail s’étaient forgé leur propre
opinion sur les
conditions de travail dans les abattoirs en Basse-Saxe. L'industrie
belge de la viande avait fait des démarches
auprès de
leur gouvernement, vu qu’elle n'est plus
compétitive en
raison de dumping salarial pratiqué en Allemagne. Au centre
des
critiques se situent l'absence de salaire minimum et les conditions de
travail effroyables pour les travailleurs venant des pays de l'Est.
Le
gouvernement de Basse-Saxe soutient la Belgique et met la pression sur
Berlin. « Le pays à bas salaires qu’est
l’Allemagne est devenu le bourreau des emplois dans de
nombreux
pays voisins comme la Belgique. » La
Fédération
syndicale européenne du secteur de l'alimentation EFFAT
appelle
le gouvernement allemand à mettre fin à ce
dumping
social. La tentative de la fédération syndicale
allemande
NGG à trouver une solution en discutant avec les grands
groupes
d’abattage s’est soldée par un
échec le 27
juin 2013.
La Croatie
est maintenant le 28e pays membre de l’Union
européenne
Depuis
le 1er juillet 2013, l'ex-République yougoslave la Croatie
est
membre à part entière de l'Union
européenne. Les
négociations d'adhésion avaient
commencé en
octobre 2005, en même temps qu’avec la Turquie. Le
pays
compte 4,5 millions d'habitants et un taux de chômage de 23
%, le
troisième plus important taux de chômage de
l'Union
européenne après l'Espagne et la
Grèce. Beaucoup
d'investissements étrangers viennent d'Autriche, le
principal
partenaire commercial est l'Italie. Outre le tourisme, c’est
la
construction navale qui joue un rôle important.
La
plus grande entreprise à capitaux étrangers est
l’ancienne compagnie publique de
téléphone.
Appartenant à la Deutsche Telekom, la
société
T-Hrvatski Telekom emploie aujourd'hui 6.000 salariés
(voir rapport
dans les CEE-News 1/2012).
Avant son adhésion, la Croatie a dû transposer
toutes les
directives sociales de l'UE dans sa législation nationale.
Dont
les directives concernant les comités d’entreprise
européen et la participation dans la
société
européenne (SE). Par conséquent, tous les
comités
d’entreprise européen et de SE existants doivent
désormais s’élargir à des
délégués de Croatie.
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5. Nouvelle
initiative au
Parlement européen
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La
législation sur les
accords d'entreprise transnationaux arrive
Après
la décision historique du Parlement européen du
15
janvier 2013, réclamant une initiative
législative
européenne sur la conduite de restructurations
(voir rapport dans
les
CEE-News 1/2013),
une autre initiative législative spectaculaire vient
d’arriver. Le 20 juin 2013, la Commission de l'emploi et des
affaires sociales du Parlement européen a
approuvé
à Bruxelles le rapport du
député allemand
Thomas Händel sur la protection juridique des accords
d'entreprise
transnationaux. Händel qui représente le groupe
politique
de la gauche européenne a été
permanent syndical
de la fédération IG Metall de 1979 à
2009. Le vote
a obtenu une large majorité (31 voix pour, six contre et
trois
abstentions), de sorte que l'adoption du rapport au Parlement
européen se fera probablement dans la seconde
moitié de
l'année 2013.
Le rapport Händel
comprend les éléments suivants :
- Mise
en place d’un
cadre juridique facultatif (volontaire)
- Seuls
les syndicats
représentatifs peuvent négocier et conclure des
accords
- Les
comités d'entreprise
européens doivent être impliqués, mais
ne négocient pas
- Nécessité
de mécanismes de résolution des
différends
- Proposition
de mise en place
d'une juridiction européenne du travail
Selon le modèle
allemand ou français ?
La
Commission européenne se penche sur cette question depuis
2005.
Dernièrement en septembre 2012 elle avait
présenté
un document de travail et organisé une consultation publique
(voir rapport
dans les CEE-News 3/2012).
Il y a toujours une forte résistance du
côté
patronal par rapport à une législation dans le
domaine,
bien que le nombre d'accords transnationaux d'entreprise soit en
croissance constante. Si initialement, il était question de
sujets « doux » tels que
l'égalité entre
hommes et femmes, la formation ou la protection au travail, de plus en
plus de cas des restructurations « dures
» font
l'objet de tels accords. Jusqu'à présent, il
n'existe
aucune sécurité juridique quant à leur
applicabilité. La question est de savoir qui doit mener les
négociations et signer l'accord : le comité
d'entreprise
européen (modèle allemand) ou les syndicats
(modèle français) ou les deux. Un projet de
recherche de
la Fondation Hans Böckler a récemment permis de
constater
que :
«
Les CEE à la française ont souvent tendance
à
laisser les négociations aux
fédérations
syndicales européennes et aux syndicats nationaux. Les
représentants des salariés allemands
considèrent
souvent le CEE comme étant l’acteur central.
»
Donner
le rôle de coordination aux fédérations
syndicales
européennes nécessite qu’elles aient
les moyens
suffisants en personnel travaillant dans des structures stables. C'est
de moins en moins le cas, ce sont les comités d'entreprise
européens qui négocient, ce qui se manifeste dans
les
chiffres publiés par la Fondation Hans Böckler qui
a
examiné 75 accords CEE dont 61 ont été
signés par les CEE et 21 seulement par les
fédérations syndicales européennes.
Les
élus confinés à rester
« à la
table des enfants » et sans protection légale
Cette
réalité empirique ne ressort cependant pas du
rapport
Händel. La majorité des accords existants
aujourd'hui
restent spécifiquement exclus de l'initiative
législative
et n’auront pas de protection légale. Une
évolution
des comités d'entreprise européens dans le sens
de la
participation, que beaucoup d’élus allemands
demandent
n’est mentionné nulle part. La
préférence
sera accordée au modèle français
(comme dans la
directive CEE). Ce dédain de la part de Bruxelles est
d'autant
plus surprenant que les avantages particuliers de la cogestion
allemande ont en même temps été
reconnus en France
et influencent les réformes entamées
(voir rapport
ci-dessus).
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6. La
consultation en cas de licenciements collectifs
|
La
Cour suprême espagnole à Madrid renforce les
comités d’entreprise
Le
20 mars 2013, la Cour suprême espagnole a émis
pour la
première fois un jugement sur la réforme
précipitée et controversée du droit du
travail de
février 2012. Il a annulé la procédure
de
licenciement collectif pour l’entreprise de construction
Talleres
López Gallego de Móstoles (près de
Madrid), parce
que l'information donnée au comité
d’entreprise
était incomplète. Les juges ont estimé
que le
comité d’entreprise doit avoir la
possibilité de
proposer des alternatives aux licenciements dans le cadre de la
procédure de consultation. Un aperçu
détaillé de la situation économique de
l'entreprise est absolument nécessaire pour ce faire.
L'annulation des licenciements suit le modèle
français,
selon lequel une action unilatérale de l’employeur
est
nulle si les procédures d’information et de
consultation
ne sont pas réalisées correctement (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2009).
La
décision lance un signal politique important. La
réforme
du droit du travail lancée par décret d'urgence
en
février 2012 par le gouvernement conservateur pour lutter
contre
la crise financière contient les restrictions les plus
massives
depuis la fin de la dictature de Franco. Les syndicats ont
répondu par des semaines de manifestations et une
grève
générale (voir rapport dans
les CEE-News 2/2012).
Avec un taux de chômage record de plus de 25 %, cette
réforme en Espagne a créé un climat
d'anarchie
digne du capitalisme de Manchester. La Cour suprême
s’est
désormais opposée à cette
évolution.
La Cour suprême
à Riga affaiblit les représentants des
salariés en Lettonie
Le
26 avril 2013, la Cour suprême de Lettonie a pris une
décision exactement à
l’opposé du jugement
espagnol. Le juge ne voyait aucune raison pour annuler la fermeture du
département de la maintenance et le licenciement de tous les
ingénieurs en poste à Riga par la compagnie
aérienne lettone SmartLynx. La consultation devrait
permettre
aux salariés de présenter des alternatives pour
éviter les suppressions d'emplois ou pour réduire
le
nombre de personnes touchées. Toutefois, la directive de
l'UE
sur les licenciements collectifs ne prévoit aucune
obligation de
conclure un accord pour équilibrer les
intérêts.
Par conséquent, les juges de Riga estime qu’un
manque de
consultation ou le non-respect du droit à la consultation
n’entraine aucune compensation ou l'annulation des
licenciements.
Période
de consultation réduite de moitié
Depuis
le 6 avril 2013, la période de consultation qui s'applique
en
cas de licenciement collectif de plus de 100 salariés au
Royaume-Uni n’est plus que de 45 jours. Auparavant, les
licenciements pourraient seulement être prononcés
après 90 jours. Malgré la réduction de
moitié de cette période, elle reste encore plus
élevée qu'en Irlande, où elle est de
30 jours
seulement. Cet amendement fait partie d'un vaste ensemble de
réformes du droit du travail, que le ministère de
l'Économie et du Travail BIS (Department of Business,
Innovation
and Skills) veut réaliser dans les prochains mois. L'organe
indépendant d’arbitrage ACAS a publié
une version
révisée du Guide des procédures de
consultation.
|
7.
De
nouveaux comités d'entreprise SE et
l’actualisation des accords
CEE
|
Hannover
Rück crée un comité
d’entreprise SE et
évite la parité au conseil de surveillance
Le
23 janvier 2013, un accord de participation de SE a
été
signé à Hanovre entre la direction centrale et le
groupe
spécial de négociation du réassureur.
La
société est majoritairement détenue
par le groupe
d'assurance Talanx, qui ne dispose pas encore d'un comité
d'entreprise européen. L'accord SE prévoit la
création d'un comité d'entreprise de SE, qui se
réunit deux fois par an et dispose de droits d'initiative
pour
les matières transnationales. Il élit un
comité
restreint composé de quatre membres. Les autres
caractéristiques de l'accord sont similaires aux
dispositions
dites de référence de la loi allemande sur la
participation dans la SE.
Les
salariés continuent à envoyer trois
représentants
allemands au conseil de surveillance comme déjà
avant
(participation de tiers). Toutefois, en cas de dépassement
du
seuil de 2.000 salariés en Allemagne, il ne faut pas
créer un conseil de surveillance paritaire. Pour ce cas de
figure, l'accord SE prévoit que les discussions peuvent
aboutir
à des changements s’il y a consensus. Si ces
négociations échouent, la participation de tiers
reste
d’application. La société de
réassurance
s’aligne ainsi sur les transformations en SE cherchant
à
limiter l'influence des salariés dans le conseil de
surveillance
qui sont typiques pour l’Allemagne.
Fuchs Petrolub
crée un comité d’entreprise SE et
évite la parité au conseil de surveillance
Le
30 janvier 2013 a été signé
à Mannheim un
accord de participation de SE entre la direction centrale et le groupe
spécial de négociation du fabricant de
lubrifiants. La
société est détenue majoritairement
par la famille
fondatrice et compte 3.800 salariés dans le monde entier. Le
seuil des 2.000 salariés pour la formation d’un
conseil de
surveillance paritaire n'a pas encore été atteint
en
Allemagne. Deux des six membres du conseil de surveillance
représentent les salariés (participation de
tiers). Cette
répartition sera maintenue même en cas
d’augmentation des effectifs ; ce qui constitue une des
principales raisons de presque toutes les transformations en une SE en
Allemagne.
Le
futur comité d'entreprise de la SE, est composé
de dix
membres provenant de sept pays. En raison de leurs très
faibles
effectifs, les neuf autres pays n’ont reçu aucun
mandat,
mais sont représentés par les
délégués des autres pays. En dehors de
l’Allemagne, l’Europe avait
été
divisée en trois régions à cet effet,
une solution
similaire déjà trouvée en 2008 par le
fabricant de
colle tesa à Hambourg (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2008). Les textes suivants sont uniquement
disponibles en langue allemande :
Une
société pharmaceutique suisse intègre
la nouvelle directive CEE
Le
deuxième plus grand fabricant de médicaments au
monde a
mis à jour son accord CEE le 1er février 2013
à
Vienne. Le siège de la société se
trouve à
Bâle et donc en dehors de l’Union
européenne. Avec
ses 4.000 salariés, elle est la plus grande entreprise
pharmaceutique en Autriche. Le CEE a été
fondée en
1995 en vertu de la législation autrichienne, qui est
considérée comme l'un des meilleurs standards
dans l'UE.
Dans des cas comme celui de Novartis, où le statut
d’accord « volontaire » en vertu de
l'article 13 de
l'ancienne directive sur les CEE a été maintenu,
les
représentants des salariés en Autriche peuvent
s'appuyer
directement sur la révision de la législation CEE
(voir rapport
dans les CEE-News 1/2011).
Le
comité exécutif se compose de huit membres et se
réunit trois fois par an. Le CEE peut en plus former des
groupes
de travail qui se réunissent également trois fois
par an.
Les séances plénières
n’auront cependant
lieu qu'une fois par an. La procédure de consultation en cas
de
restructuration est décrite de manière
détaillée dans le nouvel accord CEE. La direction
centrale peut uniquement mettre en application les mesures
après
avoir complètement terminé la
procédure. La
sécurité de l'emploi constitue une
priorité
importante. La particularité de l’accord est qu'il
ne se
base pas seulement sur les directives européennes mais
également sur les conventions de l’OIT et les
lignes
directrices de l'OCDE. En cas de litige, il ne relève pas de
la
compétence du Tribunal du travail de Vienne, mais de la
Chambre
de commerce international à Vienne qui jouera un
rôle
d’arbitrage.
Manifestation à ce
sujet
La
renégociation des
accords CEE fait l'objet d'un séminaire juridique du 9 au 10
octobre 2013 à Berlin.
Nous
avons compilé
sur une page
de téléchargement des textes
d'accords CEE sélectionnés.
|
8. Les accords transnationaux d’entreprise à la
française
|
L'insertion
professionnelle des jeunes
Le
28 mars 2013 à Paris, un accord européen sur la
promotion
de l'insertion professionnelle des jeunes a été
signé entre la direction du groupe français
Safran et la
Fédération syndicale européenne
industriAll. La
société de haute technologie appartenait jadis
à
l'État français, elle fabrique des
équipements
pour aéronautiques et l’électronique de
communication. Le groupe voudrait bien mettre en place les bonnes
pratiques en matière d'intégration et de
non-discrimination afin d’arriver à une
planification
durable du personnel. Elles seront non seulement mises en place dans le
pays d'origine (plus de 80 % des 45.000 salariés
européens travaillent en France), mais également
dans
onze autres pays de l'UE et en Suisse. Le 12 avril 2013, l'accord CEE
conclu en juillet 2008 (voir rapport dans
les CEE-News 3/2008) a été
adapté aux normes de la nouvelle directive
européenne.
Bien-être au
travail
En plus de la
déclaration conjointe sur la sécurité
et la santé au travail de juin 2011 (voir rapport dans
les
CEE-News 3/2011)
les interlocuteurs sociaux du groupe français de
matériaux de construction Lafarge ont signé le 23
mai
2013 un accord sur le bien-être au travail au niveau
européen. Dans l’accord figurent : la gestion
adaptée des changements opérationnels, la
reconnaissance
des travailleurs en milieu de travail, le travail en
équipe et la conciliation entre le travail et la
vie
privée. L'accord contient une liste des «
meilleures
pratiques » et certains indicateurs de santé.
Rôle du CEE en
matière de gestion du changement
Le
12 juin 2013, un accord sur les garanties sociales pour le personnel au
sol et les employés du service commercial d'Air France-KLM a
été signé à
l'aéroport de Roissy
à Paris entre le CEE et la direction centrale. Les bureaux
étrangers et les services de vente sont fortement
affectés par l'augmentation des processus
électroniques
tels que l'enregistrement en ligne, ou les billets
électroniques.
Par
cet accord, la direction centrale garantit une information transparente
sur les restructurations à venir. On y définit
également le rôle du CE européen et des
organes de
représentation nationales ainsi que la coordination entre
les
deux niveaux, ce qui est une des exigences de la nouvelle directive
CEE. La priorité sera accordée aux mesures visant
à garantir les emplois. Il s’agit d’un
projet
pilote, l'accord prend automatiquement fin le 1er avril 2014 sauf en
cas de nouvel accord. Le CEE a été
créé
après la fusion des deux compagnies en 2006 (voir rapport dans
les CEE-News 1/2006).
|
9. De
l’accord-cadre au comité d’entreprise
mondial
|
Les premiers accords-cadres dans
le secteur privé des jeux
Le
6 mars 2013 a été signé à
Madrid un
accord-cadre international pour la protection des droits des
salariés pour l'une des plus grandes
sociétés du
secteur des jeux. Le groupe espagnol Codere compte 22.000
employés en Espagne, en Italie et dans six pays
d'Amérique latine. L'accord établit une norme
sociale
dans un secteur en pleine croissance au niveau mondial.
Un CEE français
renforce ses liens avec le Japon
Le
15 avril 2013 à Tokyo, une délégation
du
comité d'entreprise européen d'Axa a
rencontré les
représentants syndicaux et la direction locale japonais.
Avec
plus de 8.000 salariés, le Japon est une entité
relativement grande du groupe d'assurance français.
Après
des entretiens avec les représentants japonais à
Paris le
4 juillet 2012, deux délégués sont
maintenant
invités à participer à une
réunion du CEE
en novembre 2013.
En
cours du mandat actuel, le comité restreint a pour la
première fois nommé un responsable des contacts
avec les
pays non européens. Il a déjà
rencontré des
représentants des salariés de Tunisie, du Maroc,
de
l'Inde et de Mexique. L'objectif de cet effort est la
création
ultérieure d'un comité d’entreprise
mondial. Axa
est l'un des plus grands groupes d'assurance dans le monde et
possède l'un des meilleurs accords CEE en France
(voir rapport
dans les CEE-News 2/2009).
Un
groupe
d’énergie italien crée un
comité d’entreprise mondial
Le
14 juin 2013, un accord-cadre international a été
signé pour Enel à Rome. L'accord
prévoit non
seulement la création d'un comité
d’entreprise
mondial, mais également la mise en place de trois
comités
(santé et sécurité, formation et
égalité de traitement). La plus grande compagnie
d'électricité d’Italie compte environ
74.000
salariés dans le monde entier, en Amérique latine
en plus
de l'Europe. Il y a un accord de responsabilité sociale
d'entreprise depuis avril 2009, il a été
négocié en coopération avec le
comité
d'entreprise européen (voir rapport dans
les CEE-News 2/2009).
|
10.
Des sites Web intéressants
|
Le comité
d'entreprise européen d’Unilever
Le
site du comité de groupe allemand présente
également le « Unilever European Works Council
»
(UEWC). Élément nouveau sur le site est un film
qui
présente en cinq langues les activités, la
composition et
la philosophie du CEE. Un certain nombre de membres du CEE prennent la
parole dans cette vidéo de neuf minutes. On y
présente
également l’approche du CEE après
l’annonce
de la fermeture d'une usine de détergent en Espagne en
été 2012 (voir rapport dans
les CEE-News 2/2012).
Le CEE avait élaboré son propre «
agenda de
Barcelone » comme contre-modèle à la
recherche du
profit à court terme de la direction centrale.
Le
comité d'entreprise européen d’UniCredit
Le
comité d'entreprise européen du groupe bancaire
italien
UniCredit peut être trouvé sous trois adresses
différentes sur le Web. Sur le site de la
société,
la rubrique « Corporate Governance » donne un
portrait de
l’organe. On y trouve également des accords
transnationaux
conclus à ce jour (voir rapport dans
les CEE-News 2/2009)
disponibles en téléchargement. Les deux syndicats
CGIL et
FABI ont mis en place leurs propres sites internet sur le CEE
d’UniCredit.
Campagnes mondiales de
solidarité
En
utilisant les dernières technologies telles que les
podcasts,
Twitter, etc., le site britannique USI approche du point de vue
syndical les questions du respect des normes sociales dans le monde
entier.
Première agence de
notation pour les conditions de travail
Le
site italien Bastard & Poor's ne cote pas les produits
financiers,
mais les conditions de travail du point de vue des salariés.
Les
participants évaluent de manière anonyme huit
domaines
(environnement de travail, le type de contrat de travail, la formation
continue, la protection de la santé, etc.) selon
un
système de points (une échelle de cinq points).
Pour une
série d'entreprises, y compris Ikea, Ryanair, IBM, Vodafone
et
Adecco il y a déjà des critiques en Italie. Le
site est
en construction et en italien uniquement.
Beaucoup
d'autres liens
intéressants ont été
compilés sous une collection
de liens.
|
11.
Des nouvelles publications
|
Les
syndicats dans un pays candidat à l'UE : la Turquie
À
ce jour, le mouvement syndical turc autrefois très puissant,
ne
s’est toujours pas relevée de la destruction
après
le coup d'État de 1980. De profondes divergences
idéologiques, une législation
extrêmement
restrictive et un très faible taux d'organisation freinent
son
influence dans le pays du Bosphore en plein boom économique.
Des
violations des droits des salariés par les multinationales
en
Turquie sont régulièrement signalées.
Une nouvelle
étude de la Fondation Friedrich Ebert analyse la situation
actuelle des syndicats turcs. Un rapport examine la loi sur les
syndicats modifiée en décembre 2012 dont certains
passages ne respectent pas les normes internationales. Signalons
également « Türkei-Nachrichten
» (les Nouvelles
de Turquie) qui traitent de la situation politique actuelle et qui sont
publiées plusieurs fois par année par la
Fondation
Friedrich-Ebert.
Rapports sur les questions non
financières par les entreprises
En
février 2013, l'Institut syndical européen (ETUI)
a
présenté une étude qui examine le
cadre juridique
et la pratique des rapports d’entreprises au-delà
des
bilans traditionnels et les données économiques
dans 28
pays européens. Y a-t-il une communication ouverte et
transparente sur la politique sociale et les efforts de
développement durable ? Après le groupe d'experts
de la
Commission européenne qui avait traité ce sujet
dès 2011, un projet de directive a été
déposé le 16 avril 2013. Les entreprises de plus
de 500
travailleurs devront à l'avenir publier un compte rendu
annuel
de leurs efforts dans le domaine des droits de l'homme, la protection
de l'environnement, les droits du travail et la lutte contre la
corruption.
Les relations de
travail en comparaison européenne
En
avril 2013, la Commission européenne a publié son
dernier
rapport sur l'état des relations industrielles en Europe et
dans
les pays membres de l'UE. Contrairement aux années
précédentes, celles-ci étaient
« de plus en
plus conflictuelles », une suite des mesures
d'austérité prises suite à la crise
des
marchés financiers et de l'euro. Le rapport biennal contient
des
chiffres actuels, par exemple sur la couverture de la
négociation collective ou l'appartenance syndicale et donne
un
aperçu des réformes du droit du travail
européen
réalisés depuis 2010. Un chapitre
séparé
est consacré à la situation en Europe centrale et
orientale.
Le suivi des
accords-cadres internationaux
En
mai 2013 a été publié un manuel
d’aide pour
la mise en œuvre et le suivi des accords-cadres
internationaux
dans les entreprises multinationales. De tels accords (aussi
appelé ACI) établissent des normes sociales
minimales
entre d’une part les syndicats et comités
d’entreprises européens et les groupes d'autre
part. La
brochure a été élaborée
dans le cadre d'un
projet financé par l'UE par les membres des CEE de cinq
entreprises de l'industrie de l’ameublement et du bois. Elle
donne des suggestions précieuses pour les
représentants
des salariés qui veulent compléter ou superviser
un
accord-cadre international, y compris un plan directeur pour la gestion
intégrée et de vérification
d’ACI. Les textes suivants sont uniquement disponibles en
langue anglaise :
D’autres
livres ont
été compilés dans une liste de
littérature.
|
12. La EWC Academy : des
exemples de notre travail
|
Une société
d'ingénierie lance sa conversion en une SE
Le 24 avril
2013 a été constitué un groupe
spécial de négociation (GSN) au siège
de la société Inros-Lackner à Rostock
(photo). Il développera dans les mois à venir un
accord de SE avec la direction centrale du groupe
d'ingénierie et d‘architecture. Inros-Lackner
avait été créé en 2004
après la fusion de groupes d’Allemagne de l'Ouest
et de l'Est. L’entreprise est en pleine expansion dans le
monde entier. La EWC Academy a été
nommé expert par le GSN.
Renégociation
de l'accord CEE du groupe pharmaceutique français
Le
14 juin 2013, le comité restreint du CEE de Sanofi
s’est réuni à Berlin, afin d'identifier
la nécessité d'adapter son accord CEE. Avec le
soutien de la EWC Academy ont été
développées les bases pour la discussion.
L'accord conclu en 2005 après plusieurs fusions n'a pas
été modifié depuis. Par
conséquent, les règles de la nouvelle ordonnance
française sur le CEE sont directement applicables pour le
troisième groupe pharmaceutique au monde, ce qui renforce la
position de négociation du CEE.
Une
partie de l'accord de Sanofi d'aujourd'hui, va
déjà au-delà des normes de la nouvelle
directive CEE, en particulier le nombre de sessions et de
délégués. Bien que Sanofi
n’ait pas choisi la forme juridique de
société européenne (SE), il y a cinq
représentants des salariés de trois pays avec une
voix consultative au conseil d'administration de la
société. Une modification de la
législation en France qui à l’avenir
envoie des représentants des salariés avec droit
de vote dans les conseils d'administration des grandes entreprises
(voir rapport
ci-dessus), rendait également
nécessaire une adaptation de l'accord CEE de Sanofi.
Le dialogue social
au-delà de l'Atlantique ?
Un
séminaire qui
s’est déroulé du 5 au 6 juin 2013 a
traité pour la première fois de cette question.
14 participants venus de huit groupes se sont réunis
à l'Académie américaine de Berlin au
lac de Wannsee pour partager leurs expériences avec les
sociétés mères américaines
ou les filiales aux États-Unis. Les experts ont
donné un rapport sur l'état actuel des relations
de travail aux États-Unis et un aperçu des
stratégies des entreprises et des différences
culturelles.
L’ancien
porte-parole de DaimlerChrysler, Ford et General Motors, Kenneth Levy
était venu de New York et Michael Fichter de
l’Université libre de Berlin a expliqué
comment Volkswagen a tenté de mettre en place un
comité d'entreprise aux États-Unis. Ado Wilhelm,
ancien chef de département de la
fédération ver.di et membre du conseil de
surveillance de T-Mobile, a fait un rapport sur la campagne
américaine auprès de la Deutsche Telekom. Il y a
eu des exemples concrets, comme celui du transfert de la
société Corning Cable Systems en Haute-Franconie
de l'allemand Siemens vers une entreprise dirigée par les
Américains. Un autre événement mettant
l'accent sur les États-Unis est prévu dans une
forme similaire pour l'été 2014. Les textes
suivants sont uniquement disponibles en langue anglaise :
Quelques
impressions d'autres séminaires
- À gauche : les
participants du séminaire CEE du 2 au 5 avril 2013 au
Château de Montabaur
- Au milieu : les
participants du séminaire au Parlement européen
à Strasbourg le 16 avril 2013
- À
droite : Une présentation du CEE d’Ikea pour les
participants allemands du séminaire nordique au bord du
ferry de Kiel à Oslo, le 22 avril 2013
|
13.
Les
séminaires actuels
|
Nouveau
dépliant des séminaires
Depuis
janvier 2009, EWC
Academy et son prédécesseur organisent des
conférences techniques et des colloques pour les membres de
comités d'entreprise européens, de
comités d'entreprises de SE et des groupes
spéciaux de négociation. Quelque 503
représentants des salariés de 202 entreprises ont
participé à ce jour, de nombreux d'entre eux ont
déjà participé plusieurs fois. Cela
correspond à environ 18 % de toutes les entreprises avec un
comité d'entreprise européen ou comité
d'entreprise SE en Europe. Un nouveau dépliant est
maintenant disponible en téléchargement pour le
second semestre de 2013.
Formation CEE pour les
élus à l'Université de
Greenwich
Du 3 au 6 septembre 2013 aura
lieu une formation CEE sur le campus de l’Old Royal Naval
College dans la banlieue londonienne de Greenwich (photo). Il se
compose de trois parties, qui peuvent être
réservés séparément :
à côté d’une introduction
à la cogestion allemande pour les représentants
des salariés non allemands, il y aura des
journées d’initiation aux CEE pour les
débutants et en parallèle un séminaire
pour les élus avancés sous le titre : De la
« séance cinéma » vers le
comité d'entreprise européen ou le
comité SE à part entière.
Ce
séminaire se déroule en anglais, une traduction
simultanée pour les participants d’autres langues
est prévue sur demande. Le même
séminaire se déroule également tous
les ans au Château de Montabaur en Allemagne, la prochaine
fois en automne 2014 (après les élections aux
comités d’entreprises allemands).
|
Les
CEE-News sont publiés par :
EWC Academy
GmbH
Rödingsmarkt 52, D-20459 Hamburg
www.ewc-academy.eu
Ont
collaboré
à ce numéro :
Werner
Altmeyer, Katharina Barrie, Rita da Luz
Distribution
de
l'édition allemande : 19.225 destinataires
Distribution
de
l'édition anglaise : 2.974 destinataires
Distribution
de
l'édition française : 2.927 destinataires
Des
archives de la Newsletter : www.ewc-news.com
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