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23
juillet 2015
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1.
Quand s’agit-il d’un licenciement collectif ?
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Des arrêts
effrayants de la Cour de justice européenne
Le
30 avril et le 13 mai 2015 il y a eu deux jugements de la Cour de
justice européenne à Luxembourg
définissant le
licenciement collectif. Une directive européenne de 1998
oblige
l'employeur à consulter le comité
d'entreprise en
cas de licenciements collectifs.
Il
y a licenciement collectif, si un nombre
déterminé de
salariés est licencié pour des raisons
économiques
au cours d'une période précise. La directive
européenne s’applique uniquement à
partir de dix
licenciements dans des établissements avec au moins 20
salariés. Qu'est-ce qu’il faut entendre par un
«
établissement » ? L'entreprise entière
ou seulement
l'unité d’exploitation ? Les juges de Luxembourg
interprètent la notion « établissement
»
comme une unité technique locale d’exploitation.
À
travers ce jugement, les salariés dans les petites filiales
perdent le droit à un dédommagement en cas de
perte
d’emploi. Les jugements qui se réfèrent
à
deux cas au Royaume-Uni et à un cas en Espagne sont
cependant
contraignants pour toute l'Union européenne.
Les deux cas au Royaume-Uni
Suite
à la faillite de la chaîne de distribution
britannique
Woolworths, tous les magasins ont été
fermés en
janvier 2009 et 27.000 employés licenciés. Les
186
magasins de la chaîne de vêtements Ethel Austin ont
également été fermés en
raison de la
faillite en début 2010. Dans les deux cas, les curateurs ont
procédé à des licenciements sans
consultation
préalable des représentants des
salariés. Comme
ils ont violé la loi, les tribunaux du travail ont
accordé une indemnité d'un montant à
hauteur de
huit semaines de rémunération aux
salariés
concernés. Toutefois cette indemnité ne
bénéficia qu’aux employés du
siège
social, dans les centres de distribution et dans les grands magasins.
Les salariés licenciés dans les petites
succursales avec
moins de 20 employés n’ont rien touché
parce qu'ils
ne sont pas couverts par la directive européenne. Ils ont
introduit une plainte à la Cour européenne de
justice
avec l’appui de leur syndicat USDAW. En vain cependant.
Le cas en Espagne
Le
deuxième jugement se réfère
à la fermeture
de la succursale Nexea à Barcelone, une filiale de la poste
espagnole Correos, en décembre 2012. La filiale avait
près de 20 employés. Un des salariés
licenciés avait déposé une plainte
pour
réclamer une indemnisation, car aucun processus de
consultation
n’avait été effectué avec le
comité
d’entreprise avant. Le droit espagnol est le seul droit des
pays
européens à utiliser le terme «
entreprise »
plutôt qu’ « établissement
» pour les
licenciements collectifs. La Cour européenne a
considéré cela comme une violation du droit
européen et a rejeté la demande d'indemnisation.
La signification pour les
comités d'entreprise européens
La
notion de licenciements collectifs se retrouve également
dans la
directive européenne sur les comités d'entreprise
européens. Le point 3 des prescriptions subsidiaires de la
directive désigne un licenciement collectif comme une
circonstance exceptionnelle qui déclenche un processus de
consultation avec le CEE. De nombreux accords de CEE utilisent la
notion de licenciement collectif. C’est ainsi que les
nouveaux
arrêts de Luxembourg ont un effet direct sur la
compétence
de nombreux comités d'entreprise européens. Les
jugements
sont d’autant plus sensibles vu que la Commission
européenne a annoncé en avril 2015
qu’elle allait
procéder à une révision de la
directive sur les
licenciements collectifs et lancer un processus formel de consultation
des partenaires sociaux au niveau européen (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2015).
Annonce
d’événement
En
automne 2015, EWC Academy propose deux colloques juridiques:
à Luxembourg avec la visite de la cour de justice
européenne et à Hambourg au sujet des lois CEE.
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2.
Conseil pratique : Qui consulter en premier ?
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La coordination entre les CEE et les
comités d'entreprise nationaux
Il
s’agit de l'une des questions les plus sensibles dans les
restructurations transfrontalières : quand et dans quel
ordre le
processus de consultation devrait-il commencer ? Comment
créer
un lien entre les niveaux ? Faut-il d’abord informer le
comité local ou faut-il commencer par le comité
d'entreprise européen et attendre son avis avant de
négocier au niveau national ? Le législateur
n’a
pas donné de règles claires pour cette question.
L'article
12 de la directive CEE formule un ordre de travail aux acteurs dans les
entreprises : L’information et la consultation du
comité
d'entreprise européen « se font en concertation
avec
l'information et la consultation des instances nationales de
représentation des employés ».
§ 1 para. 7 de
la loi CEE allemande dit plus précisément :
«
L'information et la consultation du comité d'entreprise
européen doivent se faire au plus tard en même
temps que
celle des représentants des salariés nationaux
».
Il y a cependant quelques petits problèmes juridiques. Les
quelques décisions de justice qui existent à ce
sujet,
soit ne sont pas d'une grande clarté, soit se contredisent.
Un
nombre important de jugements a été rendu en
France. Le
processus de consultation au niveau national a
déjà
été suspendu à plusieurs reprises
jusqu'au
rendement de l'avis du comité d'entreprise
européen. Plus
récemment, en avril 2011, pour le groupe
d'énergie GDF
Suez. Aussi le cas du groupe allemand de biens de consommation
Beiersdorf en 2006 devrait être mentionné ici
(voir rapport
dans les CEE-News 2/2011).
Le 7 juillet 2015, la Fondation européenne pour
l'amélioration des conditions de vie et de travail
à
Dublin a publié une étude juridique à
ce sujet.
Quelle
option devrait préférer le comité
d’entreprise ?
L'idée
de base de l’existence d’un comité
d'entreprise
européen est d'influencer les décisions
stratégiques à un niveau hiérarchique,
là
où les décisions sont effectivement prises. Un
comité local peut juste réagir et tenter
d'atténuer les effets. Son interlocuteur, la direction
locale,
ne peut guère changer les décisions et est
souvent
seulement obligé de les exécuter.
Le
levier le plus puissant pour une bonne représentation des
intérêts est l'anticipation du processus de
consultation
du CEE et son renforcement, par exemple par le refus des
comités
locaux, à entrer dans les négociations d'un plan
social
avant d’avoir l'avis du comité d'entreprise
européen. Un bon exemple était la «
promesse
européenne de solidarité » des
comités
d'entreprises locaux de General Motors en décembre 2005.
Elle
contenait une liste de dix principes pour une restructuration
socialement responsable (voir rapport dans
les CEE-News 1/2006).
Même si les fermetures d'usines n’ont pas pu
être
évitées dans les années à
venir, ce papier
reste un modèle pour d'autres entreprises. Les dix points
ont
ensuite été intégrés par
les
fédérations syndicales européennes
à partir
de 2005 dans ses lignes directrices.
Des
procédures de consultation renforcées
Si
un CE européen veut étendre son influence, il
peut
être utile de se tourner vers la France. La France est la
patrie
du modèle de consultation et a fourni le canevas pour la
directive CEE (voir rapport dans
les
CEE-News 3/2011).
Les conditions-cadres qui doivent être observées
et le
temps que le processus va prendre dans la pratique peuvent mieux
être évalués à travers les
« lunettes
françaises » (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2012).
Par conséquent il y a de plus en plus de comités
d’entreprises européens, qui, même s'ils
ne sont pas
situés en France, structurent d'une manière
profonde leur
procédure de consultation à la
française (voir les exemples
dans
les CEE News 4/2013).
Annonce d'un
événement
Une
fois par année, la EWC Academy organise un
séminaire sur
la procédure de consultation au château de
Montabaur.
Prochain rendez-vous du 29 mars au 1er avril 2016.
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3. Du
nouveau des îles britanniques
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Préparation
d’un nouvel « Opt out » à
Londres
Le
15 juillet 2015, le nouveau gouvernement britannique a
annoncé
ses plans de changements du droit du travail collectif. Ils visent
à restreindre le droit de grève dans le but
d'empêcher les conflits de travail comme celui au
métro de
Londres (photo). Les piquets devraient être
criminalisés,
les employeurs reçoivent le droit explicite à
employer
des salariés temporaires comme briseurs de grève
et le
financement du Parti travailliste par des cotisations syndicales
devrait être restreint. Les règles de
l’époque Thatcher pour l’organisation de
référendums en cas de grève devraient
être
massivement renforcées.
Les
critiques considèrent qu’il s’agit des
mesures les
plus restrictives depuis 30 ans. Le président de la
fédération syndicale des conducteurs de train
(ASLEF)
estime qu’il s’agit de méthodes
rappelant
l'époque nazie en Allemagne au début des
années
1930. Lors des élections du 7 mai 2015, le Parti
conservateur
(Tories) avait pour la première fois depuis 1997
remporté
la majorité absolue à la Chambre. Le nouveau
ministre de
l'Économie et du Travail Sajid Javid, fils
d'immigrés
pakistanais, qui a travaillé dans le secteur bancaire depuis
l'obtention de son diplôme universitaire à
l'âge de
22 ans, récemment en tant que membre du conseil
d'administration
de la Deutsche Bank International, est considéré
comme un
fervent partisan de l'ancien Premier ministre Margaret Thatcher.
Même
avant la tenue d’un référendum de 2017
sur le
maintien ou la sortie de l'Union européenne (voir rapport dans
les
CEE-News 2/2014),
les premiers signes d'un retrait de la politique sociale
européenne sont déjà visibles. Le
gouvernement ne
veut plus transposer dans le droit du travail britannique les
directives européennes sur le temps de travail et le travail
intérimaire. On arriverait ainsi à une situation
comme
celle au moment de l’ « opt out » de la
politique
sociale européenne avant 1997. Il y a aussi des rumeurs au
sujet
d’une réforme de la loi britannique sur les
comités
d’entreprise européens (TICER 2010) pour encore
réduire l'influence déjà faible des
salariés.
Le
plus grand syndicat du pays Unite menace de voter NON lors du
référendum sur l'adhésion à
l’UE, si
le gouvernement sortait de la politique sociale européenne.
Pendant ce temps, il y a également des
spéculations
à Bruxelles, la Commission européenne pourrait
reporter
les nouvelles lois sociales européennes après le
référendum afin de ne pas fâcher le
gouvernement
britannique. Les textes suivants sont uniquement disponibles en anglais
:
Réforme
importante du
droit du travail en Irlande
Depuis
le 14 mai 2015, le Parlement à Dublin débat sur
le
Industrial Relations (Amendment) Bill 2015. Le but de ce projet de loi
est de renforcer le système de conventions collectives, pour
augmenter la couverture des négociations collectives.
À
l'avenir les employeurs ne peuvent plus si facilement se soustraire
à la négociation d'une convention collective. La
loi
avait initialement été annoncée pour
fin 2013
(voir rapport
dans les CEE-News 4/2013).
Elle remonte à la décision d’un
tribunal dans le
cas de Ryanair. En utilisant des astuces juridiques, la compagnie
aérienne avait réussi à plusieurs
reprises
à échapper à une véritable
négociation collective (voir rapport dans
les CEE-News 3/2007).
Une
autre loi de réforme, la Loi sur les relations du travail de
2015, a déjà été
décidée et
entrera en vigueur le 1er octobre 2015. Il réorganise les
tribunaux du travail et l'arbitrage. À l'avenir, il y a
seulement la Commission des relations de travail (WRC) en
première instance et la Cour du travail pour les appels
(Labour
Court). Les tâches des quatre instances de plaintes et
d'arbitrage qui ont été
créées au cours des
dernières années à
différents sujets
resteront gratuites et seront assurées à l'avenir
par le
WRC. Il y aura seulement des frais juridiques d’un montant de
300
€ pour les appels en deuxième instance..
C’est
depuis mars 2011, que gouverne une grande coalition
pro-européenne constituée du parti conservateur
Fine Gael
et du Parti travailliste. L'Irlande a un taux de syndicalisation plus
élevé que le Royaume-Uni et le gouvernement
travaille
traditionnellement de manière constructive avec les
syndicats.
Un sentiment antisyndical comme dans les années Thatcher n'a
jamais existé en République d’Irlande.
Les textes
suivants sont uniquement disponibles en anglais :
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4. Des exemples de
l’agenda des CEE
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La longue route vers les
nouvelles normes européennes : encore un CEE dissous
Depuis
le 1er février 2015, Wärtsilä n'a plus de
CE
européen. En mai 1996, le groupe d'ingénierie
d’Helsinki avait conclu un accord CEE « volontaire
»,
qui n’était pas soumis à la directive
européenne. L’accord avait
été
résilié par les élus en juillet 2014
avec un
délai de six mois. Dans un tel cas, la procédure
pour
l'établissement d'un comité d'entreprise
européen
recommence à zéro, conformément
à l'article
14 de la nouvelle directive CEE. Le 27 mai 2015, un groupe
spécial de négociation (GSN) a
été
constitué à Helsinki pour négocier un
accord
complètement nouveau. Après la banque britannique
HSBC et
le groupe de technologie américain Hewlett-Packard,
Wärtsilä est le troisième cas de
dissolution
d’un CEE (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2014).
En
mai 2015 Wärtsilä avait racheté la
société L-3 Marine Systems International (MSI)
basée en Allemagne, une filiale d’un groupe
américain avec 1.700 salariés dans 14 pays.
Après
la Finlande, l’Allemagne sera le deuxième pays le
plus
important dans le futur CEE. Si les membres du CEE avaient attendu
cette transaction avant de résilier l'accord CEE, ils
seraient
tombés sous la protection de l'article 13 selon la nouvelle
directive européenne (« changements structurels
»)
et l’ancien CEE serait resté en fonction,
jusqu'à
la conclusion d’un nouvel accord par le GSN.
Annonce
d’un
événement
Du
28 au 30 octobre 2015 se tiendra à Hambourg un
séminaire
juridique, qui traite en profondeur les effets des «
changements
structurels ».
Pas de droit de consultation,
malgré une mégafusion imminente
Le
15 avril 2015, le groupe finlandais Nokia a
annoncé la
reprise de son concurrent français Alcatel-Lucent. Les deux
fournissent les infrastructures pour la
téléphonie
mobile, fixe et Internet et comptent chacun environ 50.000
salariés. Des économies d’un montant de
900
millions € par an et une meilleure position face à
des
concurrents en Chine sont l’objectif de
l’opération.
Alcatel-Lucent dont le siège est à Paris a
été créé en 2006 par la
fusion du
français Alcatel avec Lucent Technologies aux
États-Unis.
Depuis la vente de la branche téléphonie mobile
à
Microsoft en avril 2014, Nokia n’est plus qu’un
équipementier de réseaux.
Par
hasard le comité d'entreprise européen
d'Alcatel-Lucent
s’est réuni deux jours plus tard, le 17 avril
2015. Dans
une communication de presse, il revendiquait des explications claires
sur la stratégie commerciale de la direction
après la
fusion et les économies potentielles. Il faisait appel
à
la responsabilité sociale du groupe et des garanties
d'emploi.
Le CEE travaille sur base d'un accord de 1995 « volontaire
» et n'a pas de droit à la consultation
comme le
prévoit la nouvelle directive européenne. Lors de
la
fusion en 2006, la tentative de renouveler l’accord avait
déjà échoué (voir rapport dans
les CEE-News 3/2006).
En avril 2007, le « European Committee for Information and
Dialogue » (ECID), le nom du CEE d'Alcatel-Lucent, avait
intenté une procédure devant le tribunal de Paris
pour
définir l’étendue des informations
économiques que l’employeur doit donner
(voir rapport
dans les CEE-News 2/2007). Actuellement il s’agit
du seul jugement en Europe à avoir été
rendu pour un CEE à ce sujet.
Le
comité d’entreprise européen de Nokia
créé en 1993 n'a également pas droit
à la
consultation prévue dans la nouvelle directive
européenne. Le CEE de l'ancienne filiale Nokia Siemens
Networks
avait obtenu d’importants droits de consultation devant la
Commission d'arbitrage du ministère du Travail finlandais
(« Co-operation Ombudsman ») en 2013 (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2012).
Ceux-ci sont toutefois à nouveau perdus après la
vente de
la division téléphonie mobile à
Microsoft et la
restructuration du groupe Nokia. La raison est un passage de l'accord
CEE de Nokia, spécifiant qu’il continuera
à
s’appliquer tant qu'il n'y a pas de meilleures
règles dans
une nouvelle société (voir rapport dans
les
CEE-News 3/2014).
Ce qui était prévu comme une protection
à
l'origine, pourra à l'avenir avoir une incidence
négative
sur le comité d'entreprise européen commun
d'Alcatel-Lucent et de Nokia.
Les
comités régionaux européens marquent
le travail des CEE
Le
27 et 28 mai 2015, 33 délégués de
vingt pays se
sont réunis à Manchester à la
20ème session
plénière du comité d'entreprise
européen de
Siemens. Déjà en 1995 la plus grande
société de technologie et
d'électronique en
Allemagne avait fondé le « Siemens Europe
Committee
» (SEC). Bien que l'entreprise se compose de nombreuses
divisions
et de groupes de produits, il n’y a pas de comités
d'entreprise européens de division comme chez Airbus
(voir rapport
dans les CEE-News 1/2015).
L'accord CEE de mai 2008 prévoit plutôt des
«
réunions des clusters »
créés pour les zones
géographiques en Europe (voir rapport dans
les CEE-News 2/2008). Ces comités
régionaux doivent être élargis, par
exemple pour la région de l'Adria. Les textes suivants sont
uniquement disponibles en anglais :
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5. Nouveaux
accords de
participation SE
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Les négociations
terminées au bout de quelques heures
Le
16 décembre 2014, un accord de participation SE a
été conclu pour les 2.800 salariés
européens du fabricant de logiciels GFT Technologies
à
Stuttgart. La moitié entre-eux travaille dans les filiales
en
Catalogne. Puisqu'il n'y a que 400 employés en Allemagne, la
cogestion dans le conseil de surveillance ne s’applique pas.
Il
convient de signaler la courte période de
négociation
entre les 13 représentants des salariés de six
pays et la
direction centrale. Alors que la loi prévoit un
délai de
six mois, le groupe spécial de négociation (GSN)
ne
s’est rencontré qu’une seule fois. Il a
été décidé à
l'unanimité
d'appliquer les dispositions subsidiaires avec les exceptions suivantes
: Le comité d'entreprise SE peut se réunir deux
fois par
an (au lieu d'une séance), mais il ne recevra pas
l’ordre
du jour du conseil d’administration. En échange,
une
conférence téléphonique entre les
membres du
conseil d’administration et le comité d'entreprise
SE,
aura lieu sur base trimestrielle. Toutes les sessions se
déroulent en anglais, sans interprètes. Sur les
13
sièges du comité d'entreprise SE, cinq
sièges
reviennent à l’Espagne, deux à
l’Allemagne,
à l’Italie et la Pologne, ainsi qu'un
siège pour la
France et le Royaume-Uni. En avril 2013, l’accord SE de la
société de location de voitures Sixt avait
également été
négocié en un temps
record (voir rapport
dans les CEE-News 3/2013).
Le deuxième groupe de
médias allemand sans cogestion
Le
27 février 2015 a été signé
un accord de
participation SE pour le groupe ProSiebenSat.1 Media à
Unterföhring dans la banlieue munichoise. La
société
de médias qui exploite six stations de
télévision
de langue allemande est également présente dans
six
autres pays. Mais seulement 600 des 5.000 employés du groupe
travaillent à l'étranger. Il s’agit de
la
deuxième transformation en SE dans l'industrie allemande des
médias à utiliser un arrangement
spécial (la
«protection des entreprises de tendances ») pour
écarter la cogestion. Depuis décembre 2013, la
maison
d'édition Axel Springer opère
déjà en tant
que société européenne (SE) avec un
conseil de
surveillance sans représentants des salariés
cogestion
(voir rapport
dans les CEE-News 1/2014).
Le
groupe spécial de négociation (GSN)
était
composé de neuf représentants de l'Allemagne et
un
siège accordé à chacun des six autres
pays. Le
futur comité d'entreprise SE de ProSiebenSat.1 Media, le
soi-disant «European Employee Board» (EEB), se
compose au
maximum de 15 membres, dont six venant d'Allemagne. En plus des droits
légaux à l'information et à la
consultation, il se
voit également accordé un droit d'initiative pour
tous
les sujets pertinents en Europe tel que:
l'égalité des
chances, la santé et la sécurité et la
formation.
Le EEB effectue deux sessions plénières par an.
Dans des
cas exceptionnels, par exemple lorsqu’au moins 5% de la
main-d'œuvre européenne sont touchés
dans deux
pays, le comité restreint de trois membres sera
consulté.
En cas de litige peut être formé un conseil
d'arbitrage ad
hoc, dont font partie trois représentants du
comité
d'entreprise et trois de la direction centrale. Les deux parties
doivent se mettre d'accord sur la présidence, autrement elle
est
nommée par le tribunal du travail. Il n’y avait
pas de
comité d'entreprise européen pour ProSiebenSat.1
Media
auparavant.
Une société
de logiciels française devient SE
Le
18 mars 2015 a été signé un accord SE
pour 6.000
salariés européens de Dassault
Systèmes à
Vélizy-Villacoublay dans la banlieue parisienne.
Après la
société informatique Atos (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2013),
le leader mondial des logiciels 3D est la seconde conversion majeure en
SE dans ce secteur en France. La représentation des
salariés au sein du conseil d'administration n’est
pas
prévue. Le comité d'entreprise
français peut
cependant prendre part aux réunions à titre
consultatif,
comme prévu par la législation
française pour les
sociétés anonymes nationales.
Le
comité d'entreprise SE se compose de 22 membres, qui se
réunissent à deux réunions annuelles.
Sur ce
total, six mandats reviennent à la France, deux à
l’Allemagne et un à chacun des 14 autres pays. Les
huit
membres du comité restreint, y compris le
secrétaire, son
adjoint et le trésorier, se réunissent deux fois
par an.
Selon le modèle français, la
présidence revient
à l'employeur, qui prend également en charge tous
les
frais de fonctionnement. Y compris un droit à sept jours de
formation durant le premier mandat. En outre, le comité
d'entreprise SE reçoit un budget annuel de 71.500 €
pour
des formations supplémentaires ou des sessions
spéciales
ainsi que de 20.000 € pour les experts. Dans des circonstances
exceptionnelles, des budgets supplémentaires peuvent
être
négociés. Les périodes de
délégation
ont été fixées exactement: 120 heures
(15 jours)
par an pour le secrétaire en plus du temps pour les
réunions.
Des seuils
précis pour les petits
pays ont été définis pour les
restructurations
transnationales. Par exemple : si moins de 20 % des salariés
est
concerné dans un pays avec 250 employés le
comité
d'entreprise SE n’est pas impliqué. Une faiblesse
particulière de l'accord est le délai
fixé pour le
processus de consultation. Ces délais ne sont pas
prévus
dans la directive SE, mais ont été introduits
pour les CE
français en janvier 2014 (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2014).
Nous avons
compilé
d'autres informations sur la forme juridique SE sur une page
spéciale.
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6. Mise
à jour des accords de CEE
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Une
société d’alimentation irlandaise
intègre les nouvelles normes européennes
Le
21 mai 2015 a été signée la mise
à jour de
l’accord CEE du groupe Kerry. La
société
basée à Tralee sur la côte atlantique
au sud-ouest
de l'Irlande emploie 24 000 salariés dans le monde. Vu que
Kerry
s’est agrandi ces dernières années
suite à
des acquisitions, il a fallu établir des règles
au CEE
pour ce type de changements structurels.
Le
CEE est composé de douze membres et conserve la
répartition des sièges de l'ancienne directive
CEE. Au
total, trois des sièges reviennent au Royaume-Uni et deux
à l’Irlande, les dix pays restants se partagent
sept
sièges. Les délégués ont un
droit à
la formation et se réunissent deux fois par an, toujours en
Irlande. La répartition des sièges du bureau
(trois
délégués de trois pays) reste
inchangée sur
base de l'ancienne directive CEE. En cas de circonstances
extraordinaires, le CEE est consulté avant les
comités
locaux. La barre a été placée
très haute :
Le CEE est seulement concerné si ce sont au moins 45% des
employés de deux sites différents dans de pays
différents qui sont touchés. La
procédure de
consultation est précisément décrite
dans le
nouvel accord CEE : un avis doit être rendu dans les 15 jours
après la présentation des informations. En cas de
litige
juridique, la société paiera tous les frais de la
procédure judiciaire ou d’arbitrage. Comme le CEE
a
été créé en 2006 et vu que
l'accord n'a pas
encore été adapté, ce sont les normes
de la
nouvelle directive européenne qui s’appliquent.
Un groupe
français
d'environnement précise la compétence du CEE
Le
8 juin 2015 a été signée à
Paris la mise
à jour de l'accord CEE de Veolia Environnement. Le groupe
français a 179.000 employés dans le monde entier,
dans
les domaines de l'eau, de l'énergie, de la gestion des
déchets et des transports. Il a un comité
d'entreprise
européen avec une réglementation exemplaire
depuis 2005.
L'accord CEE avait déjà été
renforcé
en octobre 2010 (voir rapport dans
les CEE-News 1/2011).
Dorénavant
chaque pays dispose d’un mandat à partir de 300
salariés, le seuil étant de 500 avant.
C’est ainsi
que les Pays-Bas, le Danemark et le Portugal sont
représentés parmi les 36
délégués
venant de 18 pays. Les plus grands pays en dehors de la France (six
sièges) sont le Royaume-Uni et l'Allemagne, avec quatre
sièges chacun. La compétence du CEE commence
à
l'avenir, lorsque 1.000 salariés dans un pays sont
affectés par une restructuration. Cela correspond
à
environ 1 % de la main-d'œuvre européenne. Plus
récemment, en novembre 2014, un tribunal français
avait
jugé le seuil de 2,5 % comme « non substantiel
»
pour la compétence du comité d'entreprise
européen
(voir rapport dans
les CEE-News 4/2014).
En
plus du financement permanent d'experts qui va beaucoup plus loin en
France que dans tout autre pays, le CEE dispose d’un droit
à la formation rémunérée et
recevra
également un budget de 10.000 € par an pour son
propre
usage. La division transport de Veolia Environnement n’est
plus
couverte par cet accord, car elle a créé son
propre
comité d'entreprise européen en juin 2012
après la
fusion avec Transdev (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2012).
Le fabricant italien de
pâtes avec un nouvel accord CEE
Le
10 juin 2015, un accord CEE actualisé de droit italien a
été signé au siège social
du groupe Barilla
à Parme. Il adopte la définition de l'information
et de
la consultation de la nouvelle directive CEE, mais sans structurer plus
en détail la procédure de consultation.
Fondé
en 2000, le comité d'entreprise européen comprend
14
membres provenant de cinq pays qui se réunissent une fois
par
an. Une spécialité italienne est la
règle selon
laquelle les grands pays (Italie, France, Allemagne et
Suède)
peuvent envoyer des représentants syndicaux externes aux
sessions plénières. C’est un
comité
restreint de cinq délégués, un pour
chaque pays,
qui mène les affaires actuellement. Le comité se
réunit deux fois par an et également en cas de
circonstances extraordinaires. Une autre nouvelle
fonctionnalité
est le droit à la formation pour tous les
délégués. Lorsqu’un seul
pays est
touché par une restructuration, le CEE est
compétent.
L’intégration littérale de
l’avenant 16 de la
directive CEE donne une plus vaste description de la
compétence.
Une
sélection de textes d’accords CEE a
été compilée sur une page de
téléchargement.
|
7.
La
création de nouveaux comités d'entreprise
européens
|
Le fabricant italien de carton
met fin à une période sans comité
d‘entreprise
Le
26 mars 2015, un accord CEE a été
signé au
siège de Reno de Medici à Milan. Il y avait
déjà un comité d'entreprise
européen de
1996 à 2008, qui ne s’était cependant
plus
réuni depuis l'achat des sites européens par le
groupe
canadien Cascades. Avec cette acquisition, le site allemand de
production à Arnsberg avait été
intégré au Groupe de Reno de Medici en 2008. Le
comité d'entreprise allemand a joué un
rôle majeur
dans la relance du comité d'entreprise européen.
Alors
que l'ancien CEE était basé sur un accord
«
volontaire », ce sont les normes de la nouvelle loi CEE
italienne
qui s’appliquent maintenant (voir rapport dans
les CEE-News 3/2012).
Le groupe Reno de Medici emploie 1.500 salariés au total en
Europe, ils sont représentés par les 13 membres
du CEE.
Sept sièges reviennent aux quatre sites italiens, trois
à
l’Allemagne, deux à la France et un
siège à
l’Espagne. Les représentants externes des
syndicats
italiens sont toujours invités à la
séance
plénière qui se tient une fois par an. Il y a en
outre
deux réunions du bureau qui est composé de trois
membres
(Italie, Allemagne, France). Le point faible de l'accord CEE est le
petit budget alloué pour les experts et la formation qui
n’est pas entièrement financée par la
société, mais qui se fait en grosse partie sur
les fonds
européens.
Un CEE créé
après une procédure judiciaire ?
Les
6 et 7 mai 2015 se sont rencontrés à Pise les
représentants des salariés d’Italie,
d'Allemagne,
du Royaume-Uni, de France, d’Espagne, de Belgique et de
Suède pour exiger la formation d'un comité
d'entreprise
européen pour le groupe Sofidel. Le groupe familial toscan
est
le deuxième plus grand producteur de papier de soie en
Europe.
Il a 5.000 employés dans onze pays de l'Union
européenne,
en Turquie et aux États-Unis. Par l'acquisition des sites de
production européens de la société
américaine Georgia-Pacific et du fabricant
suédois de
papier SCA (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2012), Sofidel s’est fortement agrandi
ces dernières années.
La
direction centrale a laissé passer la période de
six mois
pour convoquer le groupe spécial de négociation
(GSN).
À son avis les réunions du CEE doivent se faire
sous
forme de vidéoconférence en anglais sans
interprètes. Lors d’une conférence de
presse, les
syndicats italiens ont menacé la direction de
créer un
CEE par voie judiciaire sur base des prescriptions subsidiaires de la
loi CEE italienne. Ce serait le premier cas du genre en Italie. Les
documents suivants sont disponibles uniquement en italien :
Un CEE pour l'Europe de l'Est
Le 1er juillet 2015 a été
signé à
Vienne un accord CEE pour le groupe Raiffeisen Bank International.
L'institution financière autrichienne a 55.000
employés
et est particulièrement présente en Europe
centrale et
orientale. En plus des deux délégués
de
l'Autriche, tous les huit pays d’Europe de l'Est
(à
l'exception des États baltes) sont
représentés
avec un ou deux sièges au comité d'entreprise
européen. Les quatre membres du bureau venant de quatre pays
ont
un droit d'accès à tous les sites et se
réunissent
quand c'est nécessaire. La plénière se
réunit à deux sessions par an. Le CEE peut former
des
groupes de travail et a un droit à la formation. Bien que le
législateur prévoit jusqu'à trois ans
pour les
négociations, ce résultat a pu être
atteint en
moins de six mois. L'accord se fonde sur la loi CEE autrichienne qui
est considérée comme étant l'un des
meilleurs dans
l'Union européenne (voir rapport dans
les CEE-News 1/2011).
|
8. Accords d’entreprises européens
|
Accord de démographie pour
prestataire français de restauration collective et
d’immobilier
Le
4 mars 2015, la direction centrale et le comité d'entreprise
européen de Sodexo ont signé au siège
à
Issy-les- Moulineaux dans la banlieue parisienne, une convention
européenne contre la discrimination par l'âge.
Sodexo qui
gère la restauration et l’immobilier pour les
entreprises,
les organismes gouvernementaux, les écoles et les
hôpitaux
dans 80 pays est classé 18e des employeurs les plus
importants
dans le monde. En regard d'une population vieillissante, l'objectif est
de motiver les salariés pour pouvoir les maintenir plus
longtemps au travail. À cette fin, l'ensemble des filiales
européennes de plus de 300 employés va
développer
un plan d'action pour la promotion des salariés
âgés d'ici un an. Le suivi de
l’implantation est
réalisé par le bureau du CEE une fois par an.
Actuellement
le thème de la démographie est seulement
traité de
façon marginale par les comités d'entreprise
européens. Seul le CEE du groupe français PPR, la
société mère du groupe de produits de
luxe Gucci
et du fabricant d'articles de sport Puma, avait obtenu un accord
similaire en octobre 2008 (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2008).
Un accord-cadre mondial sur les droits fondamentaux chez Sodexo avait
été conclu avec les syndicats en
décembre 2011
(voir rapport
dans les CEE-News 4/2011).
Le groupe français de la
gestion de l'eau et des déchets favorise
l'égalité des chances
Le
31 mars 2015, la direction centrale et le CE européen de
Suez
Environnement à Paris ont signé un accord
européen
sur l'égalité entre les femmes et les hommes.
Jusqu'à la fin de 2018, la proportion de femmes devrait
être augmentée à 25% pour les contrats
à
durée indéterminée et les postes de
direction.
L'accord comprend une provision pour la politique salariale et la
prévention du harcèlement sexuel. Tous les sites
avec
plus de 150 salariés vont devoir développer un
plan
d'action. Le suivi sera réalisé par le groupe de
travail
« Emploi et formation » du comité
d'entreprise
européen.
Le CEE a
été
créé en juillet 2013, après la sortie
du secteur
de l'eau et des déchets de l'ancienne
société
mère de Gaz de France Suez (voir rapport dans
les CEE-News 3/2013).
En juin 2014, il avait déjà conclu un accord
d’entreprise européen sur la santé et
la
sécurité au travail (voir rapport dans
les CEE-News 3/2014).
Une Banque italienne
s’engage à une distribution responsable
Le
27 mai 2015, une déclaration a été
signée
à Milan entre la direction centrale et le comité
d'entreprise européen d'UniCredit. Il s’agit du
premier
accord européen dans une entreprise italienne de ce type.
Elle
définit des principes tels que des produits durables, un
soutien
au développement de la carrière et une culture
d'entreprise équitable et transparente.
Déjà en
décembre 2008, le CEE avait conclu des principes de
l'éducation et de la formation (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2009), suivi par un accord sur
l'égalité et la non-discrimination en mai 2009
(voir rapport
dans les CEE-News 2/2009).
|
9. Un regard
au-delà de l'Europe
|
Un constructeur automobile
français fonde un comité d’entreprise
mondial
Le
24 mars 2015, les représentants syndicaux et le
comité
d'entreprise européen ont signé un accord sur un
comité d’entreprise mondial avec la direction
centrale de
Renault. Il est composé de 40 membres qui se
réunissent
une fois par an et fait partie de l’accord CEE
actualisé.
Le comité d'entreprise européen va
s’agrandir de
neuf délégués venant d'autres
régions du
monde, dont deux du Maroc et deux du Brésil. Le
comité
d’entreprise mondial complète l'accord-cadre
international
sur les normes sociales de juillet 2013 (voir rapport dans
les CEE-News 3/2013).
Le groupe chimique belge a
accepté une répartition des
bénéfices à échelle mondiale
Le
29 mai 2015, un accord sur le partage des
bénéfices a
été signé entre le comité
d’entreprise mondial et la direction centrale au
siège du
groupe Solvay à Bruxelles. L’accord
s’applique
à 26.000 salariés dans 52 pays. Le
comité
d'entreprise mondial (« Solvay Global Forum ») a
seulement
été fondé en mars 2015. Suite
à
l'acquisition du groupe de chimie français Rhodia en juin
2014,
Solvay avait adapté son accord CEE aux nouvelles normes
européennes. Il avait déjà conclu des
accords
transnationaux exemplaires dans les années avant
(voir rapport
dans les CEE-News 4/2014).
Normes
sociales dans une grande banque française
Le
2 juin 2015 a été signé un accord
international
relatif aux normes sociales et droits humains et syndicaux au
siège de la Société
Générale au
quartier parisien d'affaires de La Défense. Il
s‘agit du
premier accord de ce genre conclu entre la
Fédération
internationale des syndicats de services UNI et une banque
française. Il s‘applique à 148.000
employés
dans 76 pays, mais va avoir en pratique une importance
particulière pour l'Afrique centrale et du Nord. Une fois
par
an, un groupe de travail de représentants des syndicats et
de la
direction va surveiller le respect. Lors d'une réunion
à
Marrakech (Maroc), le 14 avril 2015, UNI avait
déjà
créé un groupe de coordination syndicale
(« Global
Alliance ») pour la Société
Générale.
|
10.
Des sites Web intéressants
|
Le comité
d'entreprise européen se présente sur Internet
Le
CE européen du groupe français Safran, un
fabricant de
moteurs et d'électronique pour l'industrie
aérospatiale
basé à Paris, a créé son
propre site. En
plus des rapports actuels, on y trouve les coordonnées du
bureau
et des tous les membres du CEE. Le site est disponible en
français et en anglais. Le CEE d'aujourd'hui a
été
établi après une fusion en juillet 2008
(voir rapport
dans les CEE-News 3/2008).
Plusieurs accords transnationaux exemplaires ont
été
signés depuis lors, plus récemment, en mars 2015,
celui
sur le développement des compétences et le
développement de carrière (voir rapport dans
les CEE-News 1/2015).
Autres
Sites de
comités d'entreprise européens :
De
nouvelles statistiques CEE prennent pour la première fois en
compte les SE
Le
19 juin 2015, l’Institut syndical européen
à
Bruxelles a publié de nouvelles données
statistiques sur
les comités d'entreprise européens. Elles
proviennent de
la base de données bien entretenue, avec des textes
d’accords CEE, que l'Institut sort depuis 2005. Selon les
données, il y a 1.071 comités d'entreprise
européens dans 1.007 sociétés. Des
négociations sur la création d'un CEE sont
actuellement
en cours dans 55 entreprises. Comme déjà
auparavant,
l'Allemagne avec 134 comités d'entreprise
européens se
retrouve à la tête, suivie de la France et de la
Grande-Bretagne avec 118 et 111. Les États-Unis
sont
représentés par 163 comités
d'entreprise
européens, avec des législations nationales
différentes selon les pays européens.
Parmi
les 99 comités d'entreprises SE dans la base de
données
l'Allemagne en compte 78. La transformation en SE pour geler
ou
éviter la cogestion au conseil de surveillance joue un
rôle crucial (voir rapport dans
les
CEE-News 1/2015).
Il y a neuf comités d'entreprises SE en France et douze
autres
dans neuf pays différents. L'Allemagne représente
ainsi
environ 80 % de toutes les transformations en SE à
travers
l'Europe, qui touchent la participation des salariés. Le
seul
pays ou une légère augmentation des
transformations en SE
peut actuellement être observé, en dehors de
l'Allemagne,
est la France.
Les droits des travailleurs au
Royaume-Uni
La
Confédération des syndicats britanniques (TUC)
informe
sur le cadre juridique pour les travailleurs au Royaume-Uni
à
l’aide d’un guide en ligne accessible en 13
langues. Le
guide est destiné aux travailleurs migrants venant en
particulier d'Europe orientale et des pays
méditerranéens. Il a été
développé dans le cadre d’un projet en
collaboration avec les syndicats hongrois et roumains et avec le
soutien financier de la Commission européenne. Les textes
suivants sont uniquement disponibles en anglais :
Les droits des
salariés dans l'économie mondiale
Le
1er juin 2015, a été lancé un nouveau
cours en
ligne de l’Université mondiale du travail sur les
droits
des salariés actuels dans le monde et leur application. Les
cours individuels en anglais ont été
conçus par
des professeurs d'université de Berlin et de Kassel en
Allemagne, d’Afrique du Sud et des États unis, et
par
l'Organisation internationale du Travail (OIT). Les textes suivants
sont uniquement disponibles en anglais :
Divers
autres liens
intéressants ont été
rassemblés sous une collection
de liens.
|
11.
Nouvelles publications
|
Les Comités
d'entreprise européens dans le secteur des services
Ce
rapport de recherche financé par la Fondation Hans
Böckler
a été publié en décembre
2014, il analyse
le travail des CEE dans six entreprises. Parmi les cas
étudiés se retrouvent: le groupe d'assurance
français Axa dont le CEE est concerné par la
transformation numérique de l'entreprise (voir rapport dans
les CEE-News 2/2014), la société
d'emballage DS Smith avec l'un des meilleurs accords CEE au Royaume-Uni
(voir rapport
dans les CEE-News 1/2013)
et le producteur d'emballage autrichien Mey-Melnhof qui avait connu un
conflit spectaculaire à l’occasion de la fermeture
d'un
site anglais en 2012 (voir rapport dans
les
CEE-News 2/2012).
Depuis de nombreuses années, les auteurs de
l'Université
Fulda étudient l'évolution des relations
industrielles en
Europe (voir rapport
dans
les CEE-News 4/2009). Le livre est uniquement disponible en
langue allemande.
Les comités
d'entreprise européens en Pologne
En
mai 2015 a été publiée une
thèse, qui
traite des effets des comités d’entreprises
européens sur la situation des entreprises dans les
succursales
polonaises de cinq multinationales. Puisqu'il n'y a que 15 entreprises
polonaises qui relèvent de la directive CEE et
qu’un seul
comité d'entreprise européen conforme
à la
législation polonaise, l’auteure a
examiné les
entreprises avec une société mère
étrangère. Dans un sur cinq des CEE dont le
siège
se trouve dans un pays européen il y a actuellement des
délégués de Pologne. En plus des
effets que
montrent les membres polonais de CEE dans leur entreprise
d’origine, l'étude aborde la perspective des
managers
polonais. Depuis 2009 il y a une loi en Pologne instaurant des
comités d'entreprise, qui avait été
chaudement
débattue (voir rapport dans
les
CEE-News 3/2009). Le livre est uniquement
disponible en allemand.
Guide du réseau de
communication dans le CEE
En
avril 2015, l'Institut syndical européen (ETUI) à
Bruxelles a publié ce nouveau guide en huit langues. Selon
les
auteurs, la communication entre les membres du CEE est cruciale pour la
force de l’ensemble de la chaîne, notamment la
communication entre les réunions. Le bureau est
considéré comme étant le «
stimulateur
». Il devrait être en mesure à
communiquer à
travers les cultures et les langues. La brochure comprend
également un modèle de questionnaire pour le
système de reporting interne des représentants
des
salariés et des étiquettes pour faciliter le
travail des
interprètes. Un guide dans la même gamme avait
déjà paru en février 2012, il
s’était
consacré à la planification et la mise en
œuvre de
réunions des comités d'entreprise
européens
efficaces et réussies (voir rapport dans
les
CEE-News 2/2012).
La
responsabilité sociale des entreprises (RSE)
En
juin 2015, Eurocadres, l'association européenne des
professionnels et des cadres de la Confédération
européenne des syndicats (CES), a publié les
résultats d'un projet sur la responsabilité
sociale des
entreprises. La brochure est disponible en sept langues et donc
très utile pour les comités d'entreprise
européens. On y discute en particulier le rôle des
cadres
intermédiaires qui dans la pratique siègent
souvent
« entre les chaises ». Il aborde aussi les
possibilités pour les comités d'entreprise et les
syndicats à promouvoir la RSE. En 2013, l'association
Eurocadres
avait analysé le fonctionnement des comités
d'entreprise
européens (voir rapport
dans
les CEE-News 4/2013).
D’autres
livres ont
été compilés dans une collection
de titres.
|
12. La EWC Academy : Des
exemples de notre travail
|
Troisième colloque des
élus dans les sociétés
américaines
Du
11 au 12 juin 2015, a eu lieu près du fameux Checkpoint
Charlie
à Berlin le colloque annuel de la EWC Academy mettant
l’accent particulier sur les États-Unis. Bon
nombre des 17
participants provenaient de sociétés de
l'industrie
informatique et électronique, y compris Cisco, Oracle et
Hewlett-Packard. L'attaché social de l'ambassade d'Allemagne
à Washington, Hermann Nehls, a donné un
éclaircissement de première main sur les
relations
industrielles aux États-Unis. L’animation de
l'ancien
président-élu du CEE de General Motors, Klaus
Franz, a
permis de souligner le rôle des comités
d'entreprise
européens dans les entreprises américaines. Frank
Nobis ,
le président-élu du CEE du géant des
télécommunications américain Verizon,
a de son
côté donné un rapport sur les
activités de
son comité. Le prochain colloque US aura lieu en
été 2016.
Formation
pour un CEE français nouvellement créé
Du
11 au 12 juin 2015, le comité d'entreprise
européen de la
société Edenred s’est réuni
à
Bruxelles pour sa deuxième conférence. La EWC
Academy a
organisé une formation sur le rôle d'un CEE et la
responsabilité sociale des entreprises. Edenred est le
leader
mondial des bons de restauration et a créé son
propre CEE après sa séparation du
groupe
hôtelier Accor (voir rapport dans
les
CEE-News 4/2014).
Une nouvelle restructuration au
groupe d'assurance Zurich
Du
7 au 9 juillet 2015, une nouvelle restructuration du groupe
était à l'ordre du jour de la réunion
du bureau du
Zurich European Forum (ZEF). Dix représentants des
salariés venant des huit principaux pays du groupe
étaient venus à Zurich à cet effet. La
direction
centrale avait déjà annoncé les plans
à
l’occasion de la journée des investisseurs le 21
mai 2015.
700 emplois seront supprimés.
Le
ZEF, c'est le nom
du CEE du plus grand groupe d'assurance de Suisse, avait
développé pour la première fois en mai
2014 les
normes minimales pour des restructurations socialement responsables et
des lignes directrices pour l’élaboration de plans
sociaux
(voir rapport
dans les CEE-News 2/2014).
La récente restructuration va maintenant être
utilisée pour élaborer des règles d'un
processus
de consultation structuré. Depuis novembre 2014 le ZEF
bénéficie du soutien du cabinet d'experts EWC
Academy
(voir rapport
dans les CEE-News 4/2014).
Enquête en
ligne sur les comités d'entreprise européens
Depuis
avril 2015, une équipe de recherche a
été
chargée par la Commission européenne pour
examiner les
implications pratiques des modifications apportées
à la
directive CEE en 2009. Cette étude, à laquelle
coopère aussi la EWC Academy à Hambourg,
prépare
la parution d'un rapport prévu pour juin 2016, qui va
proposer
des amendements concrets au texte de la directive (voir rapport dans
les CEE-News 1/2015).
Actuellement,
des entretiens sont réalisés dans les entreprises
qui ont
établi un comité d’entreprise
européen
à partir de 2011. Afin de comparer ces résultats
avec les
comités européens plus anciens, un questionnaire
a
été mis en ligne. Il vise à
la fois les
représentants des salariés et des directions.
Sont
uniquement concernées les sociétés
dont les CEE
opèrent sous l'article 6 de la directive
européenne. Ce
sont tous les comités d'entreprise européens
créés entre le 22 septembre 1996 et le 4 juin
2009 et
dont l'accord n'a pas été modifié
pendant la
période du 5 juin 2009 au 5 juin 2011. Le questionnaire est
disponible en trois langues, y répondre prend environ 15
minutes.
Annonce d’un
événement
Les
résultats de l'étude seront
présentés lors
de la conférence pour les CE européens du 7 au 8
avril
2016 à Londres. La date en octobre 2015 a
été
annulée.
|
13.
Les
séminaires actuels
|
Depuis janvier 2009, la EWC
Academy et son
prédécesseur organisent des
conférences techniques et des colloques pour les membres des
comités d'entreprise européens, les
comités d'entreprises SE et les groupes
spéciaux de négociation. Quelque 625
représentants des salariés de 236 entreprises ont
à ce jour participé, nombreux sont ceux qui y ont
déjà participé plusieurs fois. Cela
correspond à environ 19 % de toutes les entreprises avec un
comité d'entreprise européen ou un
comité d'entreprise SE en Europe, sans compter les nombreux
événements intramaison et les interventions
après d’autres organisateurs.
|
Les
CEE-News sont
publiés par :
Ont
collaboré à ce numéro :
Werner
Altmeyer, Katharina Barrie, Rita da Luz
Distribution
de l'édition allemande : 20.259 destinataires
Distribution
de l'édition anglaise : 3.441 destinataires
Distribution
de l'édition française : 3.335 destinataires
Des
archives de la Newsletter: www.ewc-news.com
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