1.
La Commission européenne donne le feu vert
|
La nouvelle directive CEE doit
être adoptée en 2008
Le
23 octobre 2007, la Commission européenne à
Bruxelles (photo) a adopté son programme de travail pour
l'année 2008. La révision de la directive CEE y
est mentionnée explicitement. Il est prévu que la
deuxième phase de la consultation des partenaires sociaux
européens commence officiellement avant fin de
l'année 2007, comme c'est demandé par les
syndicats depuis plus de deux ans (voir rapport dans
CEE-News 2/2005). La décision de la Commission
européenne est une décision politique de
première classe et elle rencontre la demande du Parlement
européen qui s'était prononcé dans une
résolution en mai 2007 en faveur de la révision
prochaine de la directive CEE (voir rapport dans
CEE-News 2/2007).
Apparemment,
le Commissaire social Vladimír Špidla a
déjà chargé ses collaborateurs de
formuler une ébauche de texte de loi. Si le
social-démocrate tchèque veut se profiler avant
le terme son mandat de commissaire dans cette importante question de
politique sociale (ce que ses propos devant l'assemblée
plénière du Parlement européen peuvent
faire croire), il ne reste plus beaucoup de temps pour finaliser la
procédure de législation.
Quel
contenu aura l'initiative ?
Pour
constituer un progrès par rapport à la directive
CEE actuelle, avec une grande probabilité, le document de la
direction générale de Špidla
-
augmentera
le nombre minimum des séances annuelles
-
facilitera
le soutien par des experts
-
prévoira
un droit à la formation pour les membres du CEE
-
délimitera
plus clairement les droits de participation des comités
nationaux et européens
-
définira
les conséquences des fusions d'entreprise sur le CEE.
Une
telle proposition de la Commission européenne ne reprendrait
pas seulement des revendications importantes des syndicats, mais
apaiserait également les entreprises françaises
fortement inquiétées par de nombreux jugements
des tribunaux. Presque toutes les décisions depuis
l’adoption de la directive CEE furent prises devant des
tribunaux français et ont augmenté l'influence
des représentants des travailleurs en
général. Pour la première fois en
1997, un tribunal français stoppa sur demande du CEE de
Renault la fermeture de l'usine belge à Vilvoorde. Aussi les
jugements à Gaz de France et à Alcatel - Lucent
plus récemment (voir rapport dans
CEE-News 2/2007) prenaient la même direction.
Entre-temps,
il n’y pas que les entreprises françaises qui
perçoivent ce développement comme
étant une menace (voir rapport dans
CEE News 1/2007) et une définition juridiquement
plus précise des droits du CEE est souhaité
expressément. Ajoutons à cela, que des directives
européennes plus récentes en matière
de la Société européenne (SE)
prévoient des droits de participation plus larges que la
directive CEE plus ancienne. Devant le tribunal, ceci pourrait poser un
risque supplémentaire pour les employeurs.
Entre-temps, les employeurs
sont forts inquiets
Alors que le débat a
été traité plutôt
décontracté par les patrons depuis le
début du processus législatif en avril 2004, son
travail de lobbying s’est considérablement
intensifié dans les coulisses au cours des
dernières semaines. Il y avait des indications qu'il est
maintenant « sérieux ». Le 10 octobre
2007 le président du patronat allemand Dieter Hundt
(à droite sur la photo) écrit au Commissaire
social Špidla pour empêcher la deuxième
phase décisive de consultation sur la révision de
la directive CEE. Elle « nuirait au dialogue social », selon
Hundt. Le 15 octobre 2007, le comité exécutif de
la confédération allemande DGB s'adressa
à Špidla pour l'encourager dans son plan.
Après
le nouveau refus de l’association patronale
européenne (BusinessEurope) à toute modification
de la directive actuelle, qu’elle étaya lors de sa
séance du 19 octobre 2007, la
Confédération européenne des syndicats
(CES) demanda dans une lettre à Špidla le 29 octobre
2007 de réaliser le projet comme prévu. Selon les
dires, la Commission européenne aurait
déjà élaboré une
« roadmap » décrivant les différentes
étapes jusqu'à l'adoption de la nouvelle
directive, si les associations patronales persistaient dans leur refus.
|
2.
Les mégafusions rendent le travail du CEE difficile
|
Reprise
du groupe
hôtelier Hilton par un investisseur financier
Depuis
le 24 octobre 2007, le groupe d'hôtels traditionnel Hilton
avec ses 2.896 maisons fait partie de l'empire de Blackstone. La
« sauterelle » était prête
à verser aux actionnaires de 32% supérieur
à la valeur de marché, totalisant 26 milliards de
$ (environ 18 milliards €). Blackstone pouvait ainsi augmenter
le nombre de ses chambres d'hôtel à 600.000 et est
maintenant le plus grand hôtelier au monde. Apparemment la
société d'investissement veut grandir dans le
secteur de l'hébergement avec d'autres acquisitions.
L'acquisition de Hilton est la plus grosse opération qui a
vu le secteur du tourisme jusqu'à présent.
Comité d'entreprise
européen dans le rôle du spectateur
Quand les
délégués allemands se sont
réunis en février 2007 pour préparer
la réunion de printemps du CEE, personne ne savait des
événements à venir. La vente des 132
hôtels Scandic à l'investisseur financier
suédois EQT pour 1,1 milliard $ (0,8 milliard €)
venait juste d’être publiée.
Après cela, un silence étrange régna
de la part de la direction jusqu’au 3 juillet 2007, lorsque
l'on révéla finalement l’offre de
rachat faite par Blackstone.
Manfred
Monjé (photo),
président-élu du comité d'entreprise
à Mayence et secrétaire du comité
d’entreprise européen, au cours des derniers mois
essaya en vain de convoquer une séance spéciale
du CEE ou au moins du comité restreint avec la direction
centrale. Celle-ci avait déjà
été changée complètement
par le nouveau propriétaire le 29 octobre 2007, le CEE se
retrouve maintenant face à une équipe de managers
complètement renouvellée. Nous nous sommes
renseignés auprès de Manfred Monjé,
pour savoir comment il jugeait la situation du point de vue des
représentants des travailleurs.
Rio Tinto refuse de fournir des
informations
Après l'offre de rachat du groupe de
matières premières anglo-australien Rio Tinto
(voir rapport
dans CEE News 2/2007) le CEE d'Alcan qui
représente les 31.000 travailleurs du producteur d'aluminium
canadien en Europe, critique les informations incomplètes
sur la vente prévue du secteur de l'emballage et la
restructuration d’autres champs
d’activités. Une délégation
du CEE a été consulté par la
Commission européenne fin septembre 2007 dans le cadre du
processus de contrôle des fusions. Le 8 octobre 2007, les
représentants des travailleurs d'Alcan eurent pour la
première fois l’occasion de discuter avec la
direction de Rio Tinto. Un communiqué de presse du CEE
mentionnait que beaucoup de questions seraient restées sans
réponse.
Mega-rachat dans le secteur
financier
C'est
la plus grande fusion des banques de l'histoire économique.
La Royal Bank of Scotland (RBS) a gagné la course pour le
rachat du géant bancaire néerlandais ABN Amro
contre la Barclays Bank, également britannique. Dans un
consortium constitué avec Banco Santander d'Espagne et
Fortis de Belgique, RBS payera 71 milliards € pour ABN Amro.
Cette dernière sera découpée et 19.000
emplois seront supprimés. Fortis reprendra les succursales
en Pays-Bas, Santander reprendra les filiales en Italie et au
Brésil.
La
fédération des syndicats du secteur des services
(UNI) fondait en juin 2007 un réseau mondial, qui entamait
immédiatement des conversations avec les directions des deux
groupes offrants pour leur expliquer les exigences du coté
des employés. Le résultat est une auto-obligation
des nouveaux propriétaires, qui comprend dix points, les
« People Principles ». Les syndicats veulent aller
plus loin et revendiquent un accord cadre international pour chacune
des banques impliquées, Barclays y comprise.
Déjà depuis le milieu des années 90,
celles-ci ont un comité d'entreprise européen,
seul Banco Santander suivit en 2005. Le CEE d'ABN Amro va
être dissolu dans le cadre de la reprise et les
délégués seront répartis
sur d'autres comités. En Suède, ABN Amro dispose
d'une filiale qui a été la première
banque d'Europe en octobre 2005 à prendre la forme juridique
de Société européenne (SE) (voir rapport dans
CEE News 1/2006).
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3. Pas
de timidité pour prendre la voie légale
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Deuxième
tour de
poker avec le CEE autour de la fusion
Suite à la décision du
président français Nicolas Sarkozy pour completer
enfin la fusion des groupes d'énergie Suez et Gaz de France
(GdF), les comités d'entreprise veulent de nouveau aller
devant les tribunaux. La fusion fut provisoirement stoppée
par voie d'injonction en novembre 2006 sur demande du comité
d'entreprise européen de Gaz de France. Cette fois-ci,
c’est le CEE de Suez, l’autre partenaire de la
fusion, qui veut prendre des mesures juridiques.
Lors d’une séance
spéciale le 2 septembre 2007 à Paris, les
représentants des travailleurs de Suez furent
informés des détails. Le bureau du CEE
siégea les 4 et 5 septembre 2007, pour harmoniser les
étapes suivantes. La fusion créerait le
troisième plus grand groupe de l'énergie au
monde. Avant cela, les secteurs de l'élimination des
déchets et de l'eau devraient être
séparés du groupe Suez et vendus en
Bourse.
Lors de la
séance
plénière, les 9 et 10 octobre 2007 à
Barcelone, le comité d'entreprise européen de
Suez avait mandaté à son secrétaire
d'entreprendre des démarches juridiques. Dans un
communiqué de presse, il critiquait notamment que les
détails de la fusion auraient été
négociés entre le gouvernement
français et les plus importants actionnaires des deux
entreprises, sans demander l'opinion des élus avant. C'est
une violation de la directive CEE.
Le CEE de
Gaz de France tente de gagner du temps
Le comité d'entreprise
européen de Gaz de France formulait également son
opposition lors de la session extraordinaire du CEE le 12 septembre
2007. Il s'agirait selon lui, d'une nouvelle mesure qui est
différente à bien des égards par
rapport aux plans de l'année 2006. Par
conséquent, un tout nouveau processus
d’information et de consultation serait
nécessaire. Dans une autre réunion du CEE le 26
octobre 2007, les différentes interprétations
juridiques ont déjà été
confrontées.
Quelques jours avant, les membres du CEE
avaient reçu un document de consultation de plus de 100
pages. Ils avaient refusé de prendre position sur le
document tant que tous n’avaient pas reçu une
copie dans leur langue maternelle. Le CEE a averti la direction
centrale de ne pas prendre des mesures unilatérales avant la
fin de la procédure de consultation. Ceci
mènerait immédiatement à un nouveau
tour de litige. La direction centrale devra agir prudemment pour
éviter une nouvelle défaite devant le tribunal.
Celle-ci ne retarderait pas seulement le processus de fusion, mais
endommagerait également politiquement le nouveau
président français.
Les
syndicats européens mettent en place un fonds d'aide
judiciaire
En vue du nombre croissant de contentieux
devant les tribuneaux en matière de CEE, la
Fédération syndicale européenne des
services publics (FSESP) créera un fonds d'aide judiciaire.
Le secrétaire général adjoint Jan
Willem Goudriaan expliquait à CEE News que la FSESP jouait
ainsi un rôle de pionniers. Aucune autre association ne
dispose d'un tel fonds jusqu'à présent.
Succès pour
des représentants des travailleurs à Vienne
Le 31 janvier 2007,
la Cour suprême
d'Autriche a décidé en faveur de
l’obligation de fournir des informations lors de la phase
préparatoire à la mise en place d’un
CEE, confirmant ainsi un jugement de première instance du 11
janvier 2006. Il s'agit du premier jugement par un tribunal autrichien
dans une affaire de CEE. Depuis 1996, le comité du groupe
allemand de la compagnie de transport Kühne + Nagel (KN) a
tenté en vain d'établir un CEE. Plusieurs fois
déjà, il avait dû réclamer
en justice des frais de traduction et de voyage. Le groupe KN,
basée en Suisse et donc en dehors de l'Union
Européenne, veut empêcher par tous les moyens la
création d'une représentation des travailleurs
européenne.
Le litige découle d'une
décision de la Cour de justice européenne
à Luxembourg de janvier 2004, que la filiale allemande du
groupe doit prendre les mesures nécessaires pour
l'établissement du CEE. Celle-ci n'a cependant pas
d’autorité à émettre des
instructions à leurs sociétés
sœurs dans d'autres pays de l’Union
européenne. Parce que la direction centrale en Suisse
continue à boycotter la procédure, des mesures
juridiques était à nouveau à prendre.
Kühne + Nagel Hambourg a dû aller au tribunal contre
Kühne + Nagel Vienne parce que la direction autrichienne
refusait de transmettre des informations à l'Allemagne.
L'employeur porta alors plainte contre soi-même pour retarder
la création du CEE. Un procès similaire est
actuellement en cours en Suède.
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4.
De nouveaux accords de CEE et de SE
|
Pfleiderer
fonde un CEE
Le
9 août 2007, un accord CEE selon le droit allemand fut
signé pour les travailleurs de Pfleiderer. L'entreprise de
Neumarkt en Bavière dispose de huit sites de production en
Allemagne et trois en Pologne, une société fut en
outre reprise en Suède en mars 2007. Pfleiderer fournit
l'industrie des meubles en matériaux de bois, par ex.
panneaux de particules.
L'Allemagne
aura quatre sièges dans le CEE, la Pologne deux et la
Suède un. Au total huit séances du CEE auront
lieu au cours des quatre premières années, au
moins une par an. Le comité est dirigé par un
bureau composé de trois membres. La session constitutive est
prévue pour novembre 2007.
Deux
accords de CEE dans le montage industriel
Pour
Bilfinger Berger Industrial Services (BIS), un accord de CEE fut
signé pour la première fois le 30 août
2007 à Munich. Depuis 2002, l'entreprise issue de la SA
Rheinhold & Mahla fait partie du groupe Bilfinger Berger et est
active dans le secteur de la construction et maintenance
d'installations industrielles. À côté
des 22 sites allemands elle a des succursales dans 15 pays de
l’UE et en Suisse. Lors de la séance constituante
du CEE qui avait lieu le même jour, on assista à
un vote de combat au sujet de la présidence.
Dans
l'entreprise de montage Kaefer, il y a déjà un
comité d'entreprise européen depuis 1995, qui
dispose d'une nouvelle base juridique maintenant. Le nouvel accord CEE
fut signé le 11 septembre 2007 au siège de groupe
à Brême. Il inclut non seulement les nouveaux pays
de l’Union européenne, mais règle plus
clairement les droits de participation du CEE. Le prochain objectif du
CEE est de négocier les conditions minimums sur l'envoi
transfrontalier des travailleurs avec la direction.
Ancien
site d'Airbus avec son propre CEE
Pour
PFW Aerospace à Spire (autrefois Pfalz Flugzeugwerke), un
accord CEE a été signé le 6 septembre
2007 selon le droit allemand. L'Allemagne y est
représentée avec cinq sièges, la
France et la Grande-Bretagne avec deux chacune. Le CEE se rencontre
deux fois par an, il peut créer ses propres groupes de
travail, en matière d'hygiène, de
sécurité et des conditions de travail par
exemple. Il dispose en plus du droit d'accès à
tous les sites européens. Les réunions
spéciales seront organisées pour les
événements imprévus. Une
renégociation de l'accord est prévue en cas de
fusions, dont la nouvelle directive sur le CEE est
déjà préempté.
CEE
avec un représentant macédonien
Le
12 septembre 2007, un accord fut signé pour les environ
10.000 travailleurs du fournisseur d’énergie EVN
dont le siège est à Maria Enzersdorf (Basse
Autriche). L’accord est le premier en Europe à
inclure la Macédoine. En plus de trois
représentants d'Autriche et de Bulgarie, un
représentant de l'ancienne République yougoslave
fera partie du CEE.
D'autres accords CEE se
trouvent sur notre page
de
téléchargement.
Fabricant sarrois de produits
électroniques avec un comité d'entreprise SE
Depuis
le 15 juin 2007, le groupe Hager de Bliescastel est une
société européenne (SE). Avant, un
accord sur la participation pour les 7.600 travailleurs en Europe avait
été signé le 23 mai 2007. Les origines
de l'entreprise se situent dans la Sarre et en Alsace, il y a d'autres
usines en Italie, Espagne, Grande-Bretagne et Pologne.
Depuis
1998, Hager dispose d'un comité d'entreprise
européen de 17 personnes qui pourrait se réunir
une fois par an. Ceci est maintenant remplacé par un
comité d'entreprise SE qui se réunit deux fois
par an et qui a des droits de participation plus fort que le CEE. Ses
22 membres, dont six venant de la France et trois de l'Allemagne, se
réunissaient à la séance constituante
à Obernai (France) le 18 septembre 2007. Parce que Hager
dispose de moins de 2.000 employés en Allemagne,
l'entreprise n’est pas soumise à la loi allemande
de cogéstion. Par conséquent, il n'y aura pas de
représentants des salariés au nouveau conseil de
surveillance de la SE.
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5. Des standards
sociaux mondiaux
|
Des
accords-cadre internationaux sur des normes fondamentales de travail
Ces derniers mois, deux
nouveaux accords-cadre sur l'application des principes sociaux et des
normes fondamentales de travail dans des entreprises mondiales ont
été signés. Les contractants du
côté des employés sont les
fédérations syndicales internationales.
Un accord-cadre international
pour les 14.000 travailleurs du groupe belge Umicore
dans 35 pays, actif dans les secteurs du métal et de la
chimie,
a été signé le 28 septembre 2007
à Bruxelles. Les droits de l’homme et syndicaux,
les conditions de travail, les questions d'environnement et
l’égalité des chances ont
été thématisés. Un
comité de suivi surveillera le respect de l'accord.
Le
4 octobre 2007 le premier
accord-cadre international dans l'industrie textile a
été signé pour le deuxième
plus grand détaillant de vêtements au monde Inditex
à La Corogne (Espagne). Il prévoit le respect des
normes internationales de travail tout au long de la chaîne
de production, il vaut donc également pour les
sous-traitants. L'accord sera suivi annuellement par un groupe de
travail composé de trois représentants de
l'entreprise et des syndicats. Déjà depuis
longtemps, la direction d'Inditex fait des efforts pour assurer le
respect des normes minimales (voir rapport dans
CEE News 1/2007).
Les textes
suivants sont disponibles
uniquement en langue anglaise :
Succès au
Brésil
En mai 2007, la
société canadienne de l'imprimerie Quebecor
avait signé un accord-cadre mondial (voir rapport dans
CEE News 2/2007), qui commence maintenant à
montrer des résultats. Après une
journée internationale d'action un dialogue social a
été installé dans l'usine d'Ipojuca
(Brésil) et le syndicat local a été
reconnu comme un partenaire de négociation. 80 travailleurs
intérimaires ont été fixés
et le licenciement de représentants des travailleurs a
été annulé.
ArcelorMittal
sur le chemin vers le comité d'entreprise mondial
Après la
réussite des négociations sur un
comité d'entreprise européen pour le groupe
sidérurgique (voir rapport dans
CEE News 2/2007), 150 représentants des
travailleurs de 23 pays se sont réunis du 16 à 18
septembre 2007 à Montréal (Canada) pour la
première conférence mondiale d'ArcelorMittal.
Lors de cette conférence, ils ont signé un accord
sur la coopération internationale et un
mémorandum pour la création d'un
comité d'entreprise mondial.
Conférence
mondiale des
comités d'entreprise de Siemens
43
représentants des travailleurs de Siemens de 17 pays en
Europe, en Asie et en Amérique se sont réunis le
25 et 26 octobre 2007 à Francfort-sur-le-Main pour discuter
des conditions de travail et des stratégies mondiales du
groupe. C'était déjà la
troisième réunion de ce genre. L'employeur a
été appelé à
reconnaître des standards de base comme les normes
fondamentales du travail de l'Organisation internationale du travail
(OIT) et les directives de l'Organisation de coopération et
de développement économiques (OCDE) pour des
entreprises multinationales et à les mettre en
œuvre mondialement.
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6. Des
études de cas : Unilever et Volkswagen
|
Les
suppressions d'emplois
malgré des profits records
Le
groupe anglo-néerlandais de produits de consommation
Unilever a pu augmenter son bénéfice net de 16%
à 1,2 milliard € dans le deuxième
trimestre 2007. Néanmoins, la direction du groupe a
annoncé le 2 août 2007 la fermeture de 50 des 300
usines et la suppression de 20.000 emplois dans le monde.
Déjà pendant des années, une
restructuration suite à la prochaine (voir rapport dans
CEE News 4/2005).
Le comité
d'entreprise européen a appris de l'affaire par la presse et
s’adressait encore le jour même dans une circulaire
à tous les employés. Seulement le 4 septembre
2007, il a rencontré la direction centrale lors d'une
réunion extraordinaire, mais elle n'a fourni aucune
information concrète sur les mesures prévues.
Le
24 et 25 septembre 2007, le
comité d'entreprise européen et le
comité de coordination d’Unilever,
fondé par la fédération
européenne des syndicats de l'alimentation EFFAT, avec des
représentants de l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne,
l'Italie et les Pays-Bas se sont réunis à
Amsterdam afin de planifier les manifestations à
l'échelle européenne. Le point culminant sera une
manifestation au siège social du groupe à
Rotterdam le 4 décembre 2007. Les textes suivants sont
disponibles uniquement en langue anglaise :
Aux Pays-Bas
seuls, trois des six usines doivent être fermées
(voir le tableau). Là, le personnel a entamé une
grève le 11 octobre 2007 pour maintenir tous les sites et
obtenir une garantie d’emploi de trois ans. Avant, la
viabilité de tous les sites a été
confirmé par un
cabinet de conseil extérieur commandé par les
comités d'entreprise.
Vu que les managers nationaux ne font
qu'exécuter les décisions de la centrale
européenne, ils ne sont pas des véritables
interlocuteurs pour la représentation des travailleurs. En
revanche, le comité d'entreprise européen n'a que
des droits de consultation, mais pas de négociation. Le
syndicat FNV Bondgenoten documente les événements
sur un site Web spécial.
En
France
également, 4.000 emplois doivent être
supprimés dans dix usines et dans l’administration
centrale. Le 18 octobre 2007, les élus ont
discuté sur ce thème dans le comité de
groupe.
Des
juges affaiblissent la
participation à Volkswagen
Sur deux jours
consécutifs, les tribunaux ont statué sur
l'avenir de la cogestion à Volkswagen. Le 23 octobre 2007,
la loi Volkswagen de 1960 a été
déclarée illégale par la Cour de
justice européenne à Luxembourg. Et un jour plus
tard, le tribunal du travail de Stuttgart a rejeté
l’appel de référé urgent du
comité d'entreprise de Volkswagen contre l’accord
de participation de la Porsche Automobil Holding SE.
La loi Volkswagen
protégeait le plus grand constructeur de voitures allemand
contre une OPA hostile en limitant les droits de vote de chaque
actionnaire à 20%. En outre, le Land Basse-Saxe est
représenté par deux sièges au conseil
de surveillance. Ainsi, les représentants des travailleurs,
en commun avec le gouvernement du Land, avaient toujours une
majorité, en particulier pour empêcher la
fermeture de sites. La Commission européenne y voyait
cependant une violation de la libre circulation des capitaux. Le
tribunal a statué que la loi Volkswagen
empêcherait des investisseurs privés de participer
efficacement à son administration et contrôle.
Ainsi,
la voie est libre pour un rachat d'une participation majoritaire dans
Volkswagen par Porsche. Pour cette raison, la Porsche Automobil Holding
avait déjà fondée en tant que
société européenne (SE) en juillet
2007 (voir
rapport
dans CEE News 2/2007). L'ancienne
société Porsche AG (filiale à 100%) et
la participation de 31% dans Volkswagen sont regroupées sous
le toit de cette structure. Les représentants des
salariés de Volkswagen n'étaient pas
impliqués lors de la négociation de l'accord de
participation, qui peut être résilié
dans dix ans au plus tôt.
Crainte d'une dissolution du CEE
À
partir du moment où Porsche augmentera à plus de
50% sa participation dans Volkswagen, les décisions les plus
importantes ne seraient plus prises au conseil de surveillance de
Volkswagen, mais au conseil de surveillance de la Porsche Automobil
Holding SE. Les employés des deux sous-groupes doivent y
être représentés de manière
adéquate – ainsi il prévoit l'accord
SE. Effectivement, les 324.000 salariés de Volkswagen ne
recevraient que trois sièges, autant que les près
de 12.000 salariés de Porsche. Le comité
d'entreprise européen de Volkswagen qui compte 27 membres
serait dissous et Volkswagen serait représenté
par vingt délégués au
comité d'entreprise SE de Porsche. Porsche y aurait
également vingt mandats. Ceci avait mené
à une dispute publique entre les deux
présidents-élus des comités
d'entreprise.
Le
10 octobre 2007, lors de sa
séance à Mladá Boleslav,
siège de la filiale tchèque Škoda, le
comité d'entreprise mondial de Volkswagen a aussi
appuyé la critique. Il n’est pas encore clair, si
ce comité qui avait établi une Charte sociale
à l'échelle mondiale en juin 2002, doit
également être dissous.
Parce
que la direction de
Porsche refuse strictement la renégociation, le comité
d'entreprise de Volkswagen a demandé un
référé urgent contre l'enregistrement
de la Porsche Automobil Holding SE. Le 24 octobre 2007, le
tribunal du travail de Stuttgart refusait cette demande. Pour le
tribunal de commerce la voie est donc libre pour completer
l'enregistrement le 13 novembre 2007. Le comité d'entreprise
de Volkswagen a annoncé son intention d'utiliser par la
suite l'action juridique normale. Porsche est désormais le
deuxième cas où il y a un tel
différend. En 2004 déjà,
l'enregistrement de la Bauholding Strabag SE a conduit à un
différend juridique qui pourraient être
réglé par accord mutuel, mais sans jugement (voir
rapport
dans CEE News 3/2006). Les documents suivants ne sont
disponibles qu'en langue allemande :
Intervention
du bureau
fédéral de l’IG Metall
Dr.
Thomas Klebe, qui dirige le
département politique d'entreprise et cogestion au bureau
fédéral de l’ IG Metall, ne pense pas
que la cogestion au sein du conseil de surveillance de la Porsche
Automobil Holding SE soit coupé par le jugement. Pour
éliminer les conflits entre les deux comités
d'entreprise, une conversation eut lieu le 30 octobre 2007 à
Francfort-sur-le-Main sur l'invitation du vice-président de
l’IG Metall, Berthold Huber. Auparavant, le comité
d'entreprise de Porsche avait déjà
manifesté une attitude conciliante en ce qui concerne la
répartition des sièges au nouveau
comité d'entreprise SE.
En signe de
protestation contre le régime de cogestion
défavorable, le travail sera suspendu pendant une heure le
31 octobre 2007 dans toutes les six usines de Volkswagen en Allemagne
de l’Ouest. En raison de l’obligation de paix
sociale, des grèves ne sont pas possibles en Allemagne.
Toutefois, la loi sur la constitution d'entreprise donne aux
comités d'entreprise le droit à des
séances d'information pendant les heures de travail.
|
7.
Des élus fixent des points de repères
|
Bilan
provisoire chez General Motors
La
conférence finale du projet GMEECO (« Requirements
and Perspectives of the General Motors
Europe Employees Cooperation
») a eu lieu à Francfort-sur-le-Main le 4 et 5
juillet 2007. Ce projet, lancé en décembre 2005
avec soutien financier de l'UE, devrait développer une
stratégie coordonnée à
l'échelle européenne des comités
d'entreprise contre la concurrence des sites (voir rapport dans
CEE News 1/2006). Un objectif important, la conclusion d'un
accord-cadre pan-européen sur la future distribution de
production entre les pays et les sites, n’a cependant pas
été atteint pendant la courte durée du
projet. La
conférence a tiré des conclusions de la
coopération existante et a discuté la
nécessité de réviser la
directive CEE.
Grève
contre les établissements virtuels d’IBM
Les
salariés d'IBM en Italie ont développé
une nouvelle forme d'action. Avec une grève virtuelle sur la
plate-forme Internet populaire « Second Life », ils
protestaient contre l'annulation d'une participation annuelle aux
bénéfices de 1.000 € et ils ont ainsi
renforcé la position de négociation de la
Rappresentanza Sindacale Unitaria (RSU = comité d'entreprise
italien).
Avec
le soutien de la Fédération internationale des
syndicats du secteur des services (UNI) et de la
Fédération internationale des organisations de
travailleurs de la métallurgie (FIOM), la
première grève virtuelle avait lieu le 27
septembre 2007, qui a trouvé un large écho dans
la presse. Près de 2.000 personnes de plus de 30 pays ont
pris part à la campagne et visité la plate-forme
que l'entreprise de TI utilise à attirer de nouveaux
clients. La journée de protestation a conduit à
la démission du P.-D.G. d'IBM Italie. La direction
européenne avait craint un problème d'image et a
critiqué les relations avec le comité
d'entreprise italien. Annuellement, le groupe américain
investit environ 10 million de dollars dans le monde virtuel et il est
particulièrement vulnérable avec ce type de
protestation.
Un groupe bancaire
espagnol encourage l’égalité entre les
sexes
Le
8 octobre 2007, un accord
historique sur l’égalité des sexes a
été conclu à Madrid pour le groupe
mondial de services financiers Banco Santander. Il
est basé sur la loi
d’égalité de traitement et
d’anti-discrimination entrée en vigueur en Espagne
le 24 mars 2007, qui oblige toutes les entreprises à partir
de 250 employés à le faire. Un accord similaire a
été conclu en décembre 2006 pour la
société française Areva.
|
8. Le
système anglo-saxon de représentation des
salariés
|
L'Irlande
prend un chemin
différent de celui de la Grande-Bretagne
L’Irlande a une longue histoire de
liens étroits avec la Grande-Bretagne, les relations de
travail sont similaires. Depuis 1922, la République Irlande
est indépendante et elle a rejoint l'UE en 1973. Avec ses
4,2 millions d'habitants (autant que la Saxe) l'Irlande participe
à l'union monétaire en contraste avec la
Grande-Bretagne et elle a introduit dès le début
l'euro comme monnaie. Auparavant, l'île était
l'une des régions les plus pauvres de l'UE. Après
son adhésion à l’UE elle a pu rattraper
de manière significative. En raison de taux de croissance
élevé et une forte baisse du chômage
(avec 4% aujourd'hui le troisième taux le plus bas en
Europe) le pays est considéré comme le
« tigre celte ».
Environ
70% de tous les investissements
étrangers viennent des États-Unis, parmi eux
beaucoup d'entreprises de haute technologie et des services financiers,
qui dirigent une stratégie fortement antisyndicale.
Néanmoins, avec environ 35%, le taux d’affiliation
syndical est plus élevé que dans le Royaume-Uni
(28%). 81 fédérations font partie de la
confédération des syndicats irlandaise ICTU, qui
se trouve aussi en Irlande du Nord. Réciproquement, les
syndicats britanniques comme Unite, issus de la fusion entre Amicus et
T&G en mai 2007, recrutent aussi des membres en
République Irlande. Contrairement au Royaume-Uni des
années Thatcher, les négociations collectives
avaient toujours été encouragées par
l'État irlandais. Les partenaires sociaux travaillent avec
le gouvernement dans des organes tripartites tels que le Labour
Relations Committee, qui peut intervenir par exemple lors de conflits
de travail.
Introduction des
comités d'entreprise locaux par le droit européen
en 2006
Beaucoup
d'employeurs irlandais s'opposent à la création
de comités d'entreprise qu’ils
considèrent comme une relique des années 60 et
70. Le rhytme actuel du changement industriel exige une communication
directe avec les employés, et pas par le détour
d'un comité d'entreprise. Pour répondre aux
exigences d'une directive européenne de 2002, rendant
obligatoires l’information et la consultation du personnel
dans les questions sociales et économiques dans les
entreprises à partir de 50 travailleurs, le gouvernement
irlandais a dû agir, cependant, et ne pas tenir compte de ces
critiques. Avec la Employees (Provision of Information and
Consultation) Act 2006 donc, les comités
d'entreprise ont été introduits pour la
première fois. Ne peuvent toutefois participer à
l’élection que les adhérents dont
l'organisation représente au moins 10% de l'effectif. Une
élection par l'ensemble du personnel aura lieu seulement
s'il n'y a pas de syndicat avec un taux de syndicalisation de 10% (voir
rapport
dans CEE News 2/2006). Les documents suivants sont
disponibles en anglais seulement :
Des comités
d'entreprise européens en Irlande
Selon les calculs de l'Institut
syndical européen, en 2006 seuls six de 50 entreprises de la
République Irlande avaient fondé un CEE, y
compris le groupe d'emballage Smurfit (voir rapport dans CEE
News 2/2006) et la compagnie aérienne nationale
Aer Lingus en 1996. Guinness a été aussi un des
pionniers du CEE, mais la brasserie irlandaise traditionnelle (voir la
photo) avait déjà été
acheté en 1997 par Diageo de Londres, le plus grand
fabricant mondial de spiritueux. Aujourd'hui des
délégués d'Irlande sont
représentés dans un CEE sur trois (298 sur 816).
Litige sur la
représentation des salariés chez Ryanair
Traditionnellement,
il n'y avait pas de comités d'entreprise en Irlande comme
dans beaucoup d'autres pays anglo-saxons. Par conséquent,
les délégués syndicaux jouent un
rôle décisif dans l'entreprise. Ils doivent
cependant être reconnus tout d'abord par l'employeur comme
partenaire de négociation dans une convention collective
d'entreprise
(« recognition agreement »).
Malgré de taux de syndicalisation
élevé, il y a des sociétés
en Irlande qui le refusent, y compris la compagnie aérienne
Ryanair. Depuis 1998, il y avait des différents juridiques.
Une
loi de 2004 a ouvert aux syndicats la
possibilité de représenter leurs membres
même dans les entreprises sans reconnaissance syndicale
(« non union companies »), comme Ryanair.
Néanmoins, la direction s’y opposait vu
à l' « Employee Representation Committee
» (ERC), un substitut de la
représentation des travailleurs, sans rattachement syndical
et fondé par Ryanair. Le 1er février 2007, la
Cour suprême a statué sur la
représentativité de l'ERC. Bien que le litige
était renvoyé à la cour du travail
à l'absence de preuves (personne du personnel de Ryanair
n’était prêt à
témoigner), toutefois le tribunal a
précisé que le personnel irlandais a le droit
à une représentation collective
appropriée. Déjà en 2006, Ryanair
avait été condamné à payer
une amende de 1 million €, parce que des cadres
supérieurs avaient fait des fausses déclarations
au tribunal. Les textes suivants ne sont disponibles qu'en langue
anglaise :
Une
avancée historique pour Vodafone UK
Également
dans le système
britannique, la
reconnaissance d'un syndicat joue un rôle central. Le 11
octobre 2007, un accord historique a été conclu
pour les bureaux régionaux de la
société de téléphonie
mobile Vodafone. Pour la première fois dans l'histoire
d'entreprise, la direction a accepté de
reconnaître un syndicat (dans ce cas, la
fédération de la communication Connect) et
à installer une représentation des
salariés. Toutefois, le nouvel accord s'applique seulement
à environ 500 sur un total de 11.600 employés
britanniques. Le reste du personnel doit continuer à
s'abstenir de protection collective.
Le
pas n’a pas été
volontaire, car la direction était prête
à la signature de l'accord seulement après
l'intervention de l'instance indépendante de conciliation
Central Arbitration Committee. Dans un cas similaire, un tribunal de
travail à Londres avait condamné
l'éditeur de journaux Macmillan en juillet 2007 à
une amende (voir rapport
dans CEE News 2/2007).
« Chasseur de
syndicats » dans l'industrie alimentaire
La situation chez le fabricant d'aliments Kettle
Chips est plus difficile. Pour arrêter la
procédure juridique pour l'établissement
d’une représentation des salariés, la
direction engageait en septembre 2007 des « briseurs de
syndicats » aux États-Unis (eux-mêmes,
ils préfèrent s'appeller plus gentiment
« conseillers des relations du travail »). Les 340
employés de l'usine de Norwich devraient être
dissuadés de rejoindre le syndicat Unite. Le conflit a surgi
du paiement des heures supplémentaires et a conduit
à une campagne médiatique et un boycott des
consommateurs contre la société.
À
la fin, les conseillers de Malibu
(Californie) avaient néanmoins remporté un
succès. Une grande partie du personnel – dont
environ 40% sont des immigrants d'Europe orientale –
étaient tellement intimidés qu'ils ont
voté contre le syndicat. La
confédération syndicale britannique TUC a
maintenant annoncé de former des permanents syndicaux
spécifiquement pour chasser les chasseurs à
l'avenir (« to bust the busters »). Le parti
travailliste au gouvernement voit une violation du droit du travail
britannique dans le comportement de la direction. Il pourrait
également s’agir d’une violation des
normes de l’Union européenne. Les textes suivants
sont disponibles uniquement en anglais :
Les thèmes
principaux de pays dans les CEE-News :
|
9. Le CEE face
à
la
culture d'entreprise autoritaire
|
Direction
et CEE - une relation contradictoire ?
Depuis
janvier 2006, un projet de recherche sur des comités
d'entreprise européens en Autriche est en cours à
l'Institut socio-politique, université de Linz. Des membres
du CEE, des permanents syndicaux et des représentants de la
direction de douze groupes seront interrogés. Comme
déjà l'étude allemande du professeur
Kotthoff (voir
rapport dans CEE News 3/2006), les chercheurs de Linz
diffèrent plusieurs modèles. Ils ont
examiné le rôle de la direction centrale et
classé par types. Nous présentons aujourd'hui la
troisième partie de notre série.
Type
3 : Le CEE marginal dans la culture
d'entreprise autoritaire
La
relation entre la direction centrale et le CEE
de type 3 est marquée par une distance prononcée
et des routines formelles. Dans la plupart des cas, il s'agit de
groupes basés dans un pays du sud de l’Europe,
où il y a peu de participation des salariés. Dans
des cultures d'entreprise autoritaires, la direction se comporte
strictement légaliste face au CEE. Les
présentations orales des managers sont limitées
aux exigences minimales de l'accord CEE, des questions des
représentants des salariés restent souvent sans
réponse. La direction argumente avec l'absence des droits
formels du CEE. Le P.-D.G. révèle cependant plus
d'informations que les autres membres de la direction qui sont commis
par lui sur une politique restrictive.
Le légalisme a deux
conséquences : d'une part, il n'y a aucune mesure arbitraire
des managers qui diffèrent des normes minimales formelle de
l'accord CEE, comme c’est le cas pour le type 2. D'autre
part, la direction centrale n'accorde pas de possibilités de
participation informelle au CEE, ce qui marque le type 1. Si certains
délégués formulent des positions sur
la stratégie du groupe, la direction en prend connaissance,
mais ne les commente pas en détail. Des cabinets de
planification mettent sur papier par ex. des codes de conduite que
l'employeur met en place sans impliquer le CEE
préalablement. Par conséquent, les
salariés ne sont pas non plus impliqués dans le
suivi.
Les
conditions pour une coopération sont plutôt
défavorables pour le type 3. En particulier pour les cadres
supérieurs italiens ou français, il n’y
a aucun doute qu’eux seuls peuvent contrôler le
groupe en vertu de leur autorité. Un tel style de direction
provoque cependant des conflits de travail qui sont vus comme forme
légitime de lutte par les représentants des
salariés des pays de la Méditerranée.
Parce que le comité d'entreprise européen
apparaît peu approprié en tant que plate-forme
d’actions spontanées et militantes, les
délégués des pays d'Europe
méridionale sont davantage intéressés
à l'action au niveau national qu'au CEE du type 3.
Les autres types sont :
Culture
d'entreprise dans les services de sécurité et de
nettoyage
De
7 à 9 octobre 2007, environ 70 représentants
syndicaux de 16 pays européens se sont réunis
à La Roche (Belgique) pour discuter du travail des CEE dans
les services de sécurité et de nettoyage.
L'accent était mis sur les sociétés
Falck, Groupe 4 Securicor, ISS, Rentokil Initial et Securitas qui ont
déjà créé un CEE.
La
fédération des syndicats des services (UNI
Europe) a evalué les cas présentés
comme « plutôt décevant ». Par
exemple, certains employeurs préfèrent des
syndicats d'entreprise, qui n'ont aucune
légitimité démocratique, et souvent
des représentants de la direction sont envoyés
aux réunions du CEE. La situation est
particulièrement problématique dans les nouveaux
pays de l’UE.
Assurer des
procédures d'élection démocratiques
Il
y a des problèmes de désignation de
délégués au CEE non seulement dans les
services de sécurité et de nettoyage. Voici deux
exemples de la façon dont ils peuvent se poser aussi dans
d'autres secteurs :
-
Les
délégués de la Grande-Bretagne sont
envoyés par un « forum »,
installé par l'employeur comme substitut à la
représentation des salariés, afin
d'éviter la représentativité d'un
syndicat. Les élus de l’Europe continentale,
doivent-ils l’accepter ?
-
Que
faire, quand il n'y a pas de représentation des
salariés opérationnelle en Europe centrale et de
l’Est et les mandats des
délégués restent inoccupés ?
Pour
rendre le travail d'un comité d'entreprise
européen sur une base durable, la plus grande vigilance pour
l'élection des délégués est
donc nécessaire. Cela s'applique non seulement à
des élections régulières, mais
commence déjà avant la
création du CEE. Tous les membres du groupe
spécial de négociation (GSN) doivent ainsi
recevoir leur mandat sur une base démocratique. La
Fédération européenne des
métallurgistes (FEM) a clairement
présenté les règles
d’élection des
délégués dans les 27 pays de
l’UE dans sa « Newsletter sur la politique
d'entreprise ». Les nouvelles dispositions pour la Roumanie
et la Bulgarie sont également inclus.
|
10. Des
sites Web intéressants
|
Portail européen de
tourisme
Les 24 et 25 octobre 2007 le
nouveau portail Internet des syndicats du secteur de tourisme a
été présenté au public lors
d’une conférence à Portimão
(Portugal). Le site fournit des informations spécifiques
pour des représentants des travailleurs dans les entreprises
du voyage et du tourisme. Il dispose d'un espace
séparé pour les comités d'entreprise
européens. Le contenu sera complétés
dans les prochains mois et le site est disponible en anglais,
français et allemand.
Réseau
Goodyear
Dans beaucoup d'entreprises
multinationales, les
syndicats ont établi des réseaux au niveau
mondial d'échanger des informations entre les
représentants des salariés - un
précurseur d’un comité d'entreprise
mondial. Un tel réseau existe pour le fabricant
américain de pneumatiques Goodyear depuis 1999, il est
organisé par la Fédération
internationale des syndicats de chimie (ICEM). Des nouvelles et des
commentaires peuvent être consultés dans
différentes langues sur un Blog spécialement mis
en place. Le réseau envoie une ou deux fois par an une
Newsletter sous le titre « Global Solidarity » en
anglais, français, espagnol et allemand.
Nouveau site Web pour le Fonds
social européen
Depuis 50 ans, le Fonds social
européen (FSE) ne soutient pas seulement la
création de nouveaux emplois dans des régions
structurellement faibles, mais soutient également la
formation professionelle et la formation continue de chercheurs
d’emploi. La Commission européenne a maintenant
mis en place un site Web en 23 langues. Un clic sur la carte permet de
voir les fonds investis dans les pays et projets.
Projet
région de l'Oder
Déjà
depuis octobre 2005, la
région Berlin-Brandebourg de la DGB maintient un site Web
sur les questions de la politique européenne (voir rapport dans
CEE News 4/2005). On y trouve des informations sur un projet
de l’UE qui veut réunir la région
économique de l'Ouest et de l'Est de l'Oder. Des questions
du marché de travail et de la politique sociale par exemple
sont traitées en collaboration avec des syndicats polonais.
Nous
avons compilés beaucoup d'autres liens
intéressants dans une collection de liens.
|
11. Des
publications récentes
|
Guide
de colloques pour les comités d'entreprise
européens
Sous le titre «
Comités d’entreprise européens et les
principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises
multinationales », la Commission syndicale
consultative TUAC auprès de l'Organisation de
coopération et de développement
économiques (OCDE) à Paris, a
présenté un guide pour la réalisation
de colloques. Les principes sont une composante de la
responsabilité sociale des entreprises mondiales et sont
souvent utilisés pour la conclusion d'accords-cadre
internationaux. La brochure fournit des connaissances de base sur
comités d'entreprise européens, structures
syndicales internationales et règles pour les
multinationales. Elle contient également des graphiques qui
peuvent être utilisés pour des
conférences. Le guide est disponible en anglais,
français, allemand et tchèque.
Connaissances
de base sur les fonds d'investissement
La
Fédération internationale des syndicats de
l’alimentation (UITA) à Genève a
présenté en mai 2007 une brochure sur les
investisseurs financiers. On peut lire ce qu’est un fonds
d'investissement, comment il fonctionne et quels sont les dangers
qu’il entraîne pour les travailleurs. Sont
également montrées les stratégies
possibles pour négocier avec les fonds d'investissement et
la brochure donne une série d'exemples de cas concrets. Une
liste des 50 plus grandes sociétés de
participation se trouve en annexe. La brochure est disponible en
allemand, anglais, français, suédois et espagnol.
Participation
transfrontalière dans la SE
Depuis février 2007 la
troisième édition révisée
d'un guide de la Fondation
Hans Böckler sur
la Société européenne (SE) est
disponible. Il comprend un aperçu des formes de
création, la participation des travailleurs et le
déroulement des négociations d’un
accord de co-détermination. Le texte intégral de
l'accord SE du groupe allemand Allianz est reproduit (voir rapport dans
CEE News 3/2006). Nouveau dans cette brochure sont maintenant
des commentaires au sujet de la directive sur les fusions
d’entreprises, transposée en droit allemand en
décembre 2006. La directive règle les fusions
transfrontalières des sociétés de
capitaux. La brochure est disponible uniquement en allemand.
Livre
broché sur le droit du travail dans une perspective
internationale
Cette œuvre standard de Prof
Däubler est maintenant publié dans sa 16e
édition. Par rapport aux éditions
précédentes, elle a été
élargie à un point : le regard au-delà
des frontières nationales n'est pas traité comme
un chapitre distinct, mais est intégré dans tous
les sujets. L'auteur s’est ainsi «
définitivement
défait de l’illusion que la mondialisation laisse
le droit du travail intact. La pression sur les coûts
découlant des compagnies low cost, les règles de
conduite des groupes américains, qui influencent les
filiales allemandes, la menace de la délocalisation - tels
sont des défis que l’on ne peut plus
éviter
». Le livre
répond à cette exigence sur 864 pages. Le « guide pour les salariés »
est un
ouvrage de
référence recommandé
également aux comités d'entreprise
européens. Il est disponible uniquement en allemand.
Wolfgang
Däubler
Das Arbeitsrecht 1
Leitfaden
für
Arbeitnehmer
Reinbek 2006, 16e édition, 864 pages, ISBN
978-3-499-61966-3, € 16,90
→ Plus
d'informations
→ Commande
en ligne
|
12.Réseau de
formation et de conseil « euro-ce.org » :
d'autres exemples de notre travail
|
Des
négociations sur
la fondation d’un CEE dans une entreprise chinoise
Le
fournisseur de l’industrie d'automobile Johnson Electric,
basé à Hong Kong, fondera un comité
d'entreprise européen. Du 16 au 19 septembre 2007, des
représentants des travailleurs de six pays se sont
réunis à Brême pour discuter des
prochaines étapes afin d'établir un groupe
spécial de négociation (GSN). La rencontre avait
été organisée avec l'aide du
réseau de formation et de conseil « euro-ce.org
». La direction centrale en Suisse accompagnera
constructivement la création du CEE. Depuis 1992, le groupe
est représenté en Allemagne et depuis 2003 en
Italie, de nombreux sites de production en Europe de l’Ouest
et de l’Est ont été rachetés
depuis. Johnson Electric sera peut-être la
première entreprise chinoise avec un CEE.
Dubai
Ports World: Étude du CEE
En
Mars 2006, après un concours de plusieurs offrants,
l'administration portuaire nationale de Dubaï (DP World) a
repris l'entreprise britannique traditionnelle Peninsular and Oriental
Steam Navigation (P & O) avec ses 29 terminaux à
conteneur dans le monde entier. DP World est ainsi devenu la
troisième plus grande société
portuaire au monde. En Europe, l'entreprise exploite des terminaux
majeurs en Grande-Bretagne, en Belgique (Anvers), en Roumanie
(Constanza) et en Allemagne (Germersheim).
Déjà
en 2000, P & O avait fondé un comité
d'entreprise européen, qui a continué depuis mai
2007 sur une base améliorée sous
l'égide de DP World. Il peut se réunir deux fois
par an maintenant. Le réseau de formation et de conseil
« euro-ce.org », avec le soutien de la
Fédération européenne des travailleurs
de transport (ETF), est en train d'élaborer une
étude de cas sur la négociation du nouvel accord
CEE. Les premiers résultats seront
présentés fin novembre 2007 lors d'une
conférence à Livourne (Italie).
DP World avait
essayé en 2006 de reprendre la société
portuaire de Hambourg HHLA et avait échoué comme
la société des chemins de fer allemands Deutsche
Bahn. Dans le port de Hambourg le travail était suspendu
à plusieurs reprises pour protester contre les plans de
privatisation. Les deux, DP World et HHLA de Hambourg, seront
partiellement privatisés en novembre 2007 par la bourse.
La
restructuration et les
investisseurs financiers
Des travailleurs du cabinet
« euro-ce.org » examinent actuellement les
restructurations de Smurfit Kappa. Le groupe
basé en Irlande avait été
constitué par la fusion de deux groupes d'emballage au
printemps 2006 (voir
rapport dans CEE News 2/2006). Le spin-off du fabricant de
chariots de levage Kion du groupe Linde et la vente
à un investisseur financier américain seront
aussi examinées. Le comité d'entreprise de Kion
était impliqué dans la sélection du
nouveau propriétaire. Les études de cas font
partie d'un projet financé par l'UE, qui est
situé à l'Institut de recherche Cesos
à Rome (voir rapport
dans CEE News 2/2007).
Compétence
de négociation : Coaching pour des élus au CEE
Un
élargissement de
la compétence d'action stratégique des
comités d'entreprise européens face à
des traditions et des cultures différentes de concertation
sociale dans l’entreprise, c'est l'objectif d'une nouvelle
offre de coaching qui a été
développé par le réseau de formation
et de conseil « euro-ce.org » en collaboration avec
EWR Consulting à Francfort-sur-le-Main et vient
d’être présenté au public.
Rudolf Reitter, le promoteur du concept, était avant son
travail de consultant pendant plusieurs années assistant
scientifique au comité d'entreprise européen du
fournisseur automobile ZF Friedrichshafen, il connaît par
expérience ces problèmes : «
L'influence précoce dans des cas de concurrence entre sites
exige une stratégie de négociation
cohérente, accompagnée d’une
capacité économique ». Trois
éléments modulaires
doivent mieux préparer les élus face à
ce défi.
Le leader du marché
allemand élargit son offre de séminaires pour des
CEE
L'Institut
pour la formation des comités d'entreprises (ifb) organise
chaque année environ 2.100 séminaries pour plus
de 26.000 participants et 270 sujets différents. Depuis
1998, ce qui inclut également les formations pour les
comités d'entreprise européens, conçu
par les collaborateurs du cabinet « euro-ce.org ».
En raison de la demande croissante, la série de
séminaires en deux parties sera étendue
à partir de 2008 à trois niveaux. En plus d'une
formation de base « la route vers le comité
d'entreprise européen » il y aura maintenant un
colloque « Bien arranger des accords CEE - travailler de
manière efficace au sein du CEE » et un module
d’approfondissement et de perfectionnement pour les
professionnels.
Les
syndicats en Allemagne et en France
Dokumente, une revue pour le
dialogue franco-allemand, a présenté en
août 2007 un numéro spécial sur les
syndicats. Elle contient plusieurs articles sur les conflits du
travail, sur l’évolution d'adhésion
syndicale et sur la coopération transnationale. Dans leurs
contributions, Horst Mund et Kai Burmeister du bureau
fédéral de l'IG-Metall écrivent sur
des syndicats face au défi européen, Dr. Werner
Altmeyer du réseau de formation et de conseil «
euro-ce.org » présente la coopération
des comités d'entreprise européens. Dans le
même
temps, la revue française
sœur «
Documents
» abordait aussi ce sujet, par
conséquent de nombreux articles ont
été publiés dans les deux langues.
D'autres articles de revues
Un article sur les consultants
du comité d'entreprise français en comparaison
avec des permanents syndicaux allemands parut en juillet 2007 dans la
revue Mitbestimmung et en septembre 2007 dans la
revue Arbeitsrecht im Betrieb un article donnant un
aperçu des récentes décisions de
justice en matière de CEE en France. Les articles sont
disponibles seulement en allemand :
D'autres publications sont
disponibles sur notre page
publications.
Newsletter
ver.di/GPA : nouvelle édition
Le 22 octobre 2007, la
quatrième édition de la Newsletter
germano-autrichienne des CEE est parue, édités
par les fédérations ver.di et GPA. La publication
est crées par le réseau de formation et de
conseil « euro-ce.org ». On y trouve une interview
avec le chef du département cogestion de l'administration
fédérale de ver.di, Martin Lemcke, au sujet du
nouvel accord de participation chez Fresenius, rapports sur la
création de nouveaux comités d'entreprise
européens, y compris une interview avec le nouveau
président-élu du CEE du groupe
d'énergie autrichien EVN, Paul Hofer. On y
présente l'action international du département
des services financiers de ver.di, des articles de fonds sur la France
et sur les récentes décisions de justice ainsi
que des informations sur des manifestations et des ressources Web. La
newsletter est disponible uniquement en allemand.
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