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20
octobre 2015
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1.
Nouvelles règles de CE en France et au Luxembourg
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Moderniser
le dialogue social
Le 19 août 2015, un paquet de
règlements juridiques est entré en vigueur en
France, il va changer considérablement à la fois
la représentation des employés au lieu de travail
et la cogestion dans les conseils d’administration. La loi
sur le dialogue social et l'emploi, appelée « loi
Rebsamen » selon l’ancien ministre du Travail
socialiste François Rebsamen (Photo), est
destinée à moderniser les relations sociales. Les
relations industrielles françaises seraient
caractérisées par des règles complexes
et rigides et une « culture de la méfiance
», selon l'avis du gouvernement.
Initialement, il
était prévu de laisser les interlocuteurs sociaux
négocier le contenu de la loi. Cette tentative a cependant
échoué le 25 janvier 2015. Le gouvernement avait
alors présenté son propre texte. La loi est un
élément important du programme de
réformes pour stimuler l'économie et
réduire le chômage, qui avec un taux de presque 11
% est plus de deux fois plus élevé qu'en
Allemagne. Des modifications à la procédure de
consultation des CE dans le cadre de restructurations
étaient déjà entrés en
vigueur le 1er janvier 2014 (voir rapport dans
CEE-News 1/2014).
De nombreux conseils
d’administration avec une représentation des
salariés à l‘avenir
Ce n’est que depuis
juin 2013 que les entreprises en France sont tenues
d’intégrer les représentants des
salariés avec droit de vote dans le conseil de surveillance
ou d'administration. Le seuil fixé fût
très élevé : la cogestion
s’applique uniquement aux entreprises de 5.000
salariés en France et de plus de 10.000 dans le monde entier
(voir rapport
dans CEE-News 2/2013). Avant 2013, il n'y avait que la
cogestion dans les entreprises publiques ou anciennement publiques. La
nouvelle loi abaisse le seuil à 1.000 salariés en
France (et 5.000 dans le monde). Ainsi le nombre d'entreprises
couvertes par la cogestion va considérablement augmenter
(environ 200 à ce jour). Le nombre de
représentants des salariés va continuer
à croître, mais ils ne peuvent cependant pas
exercer un mandat au comité d'entreprise
simultanément.
Une réforme des
structures des comités d’entreprise
Jusqu'à
présent, trois instances existent en parallèle
dans les entreprises françaises : les
délégués du personnel, le
comité d’entreprise et le comité
d'hygiène et de sécurité du travail.
Dans les usines de moins de 300 salariés, ces trois
instances seront fusionnées à l'avenir, dans les
grandes entreprises cela se fera sur une base volontaire. Le droit de
consultation des comités d’entreprise sera
également simplifié. Jusqu'à
présent, il y a 17 consultations obligatoires par an, qui
figurent dans 50 dispositions de lois différentes. Elles
seront dorénavant résumées dans un
chapitre distinct du Code de travail et limiter à trois
domaines fondamentaux :
- La
consultation sur
l’orientation stratégique de l'entreprise
- La
consultation sur la
situation économique et financière
- La
consultation sur la
politique sociale, les conditions de travail et de l'emploi
Le comité
d'entreprise continue à se réunir sous la
présidence de l'employeur, comme avant la
réforme. Le banc des salariés se
réunit à une réunion
préliminaire pour des discussions internes, comme le fait le
comité d'entreprise allemand en réunion
officelle. Les réunions du CE en France ont un
caractère fortement juridique. L'employeur est
obligé de prouver qu’il a
réalisé une consultation correcte. Si ce
n’est pas le cas, les mesures peuvent être
arrêtées en cour d’application.
À l’avenir les sessions de
vidéoconférence seront également
possibles et l'employeur peut les enregistrer. Cela vaut
également pour les comités de groupe et les
comités d'entreprise européens soumis au droit
français.
La consultation au sens
français implique toujours un examen
détaillé de la question par des experts externes,
choisis par les élus. C’est seulement
après cette étape que le comité rend
son avis et termine la consultation. Cette philosophie influence
fortement la directive sur les comités
d’entreprise européens (voir rapport dans
CEE-News 3/2011).
Le Luxembourg passe du
modèle belge au modèle allemand
La loi du 23 juillet 2015 qui réforme le
dialogue social dans l'entreprise marque un tournant au Luxembourg.
Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2016 et introduit un
comité d'entreprise selon le modèle allemand. Le
CE selon le modèle belge, un comité mixte
composé des employeurs et des salariés dans les
entreprises de plus de 150 salariés, qui existe depuis 1974
a été aboli. À l’avenir, un
comité d'entreprise pourra être
créé dans une entreprise à partir de
15 salariés. À l'origine, la loi devrait entrer
en vigueur en 2013 (voir rapport dans
CEE-News 1/2013), mais elle a été
retardée suite à crise gouvernementale.
Le CE («
délégation du personnel ») dispose
d’un droit d’information et de consultation dont
les contenus se basent en grande partie sur le texte de la nouvelle
directive CEE. Dans les entreprises de plus de 150 salariés,
il y a en plus un droit de codétermination pour certains
thèmes touchant à la gestion des ressources
humaines. Il y a un chargé de la
sécurité et de l'égalité
des chances. L'employeur doit payer des experts que le
comité peut librement choisir. Dans les entreprises de 250
salariés, un membre du comité d'entreprise est
complètement exempté de travail, il y en a deux
à partir de 501 salariés. Une fois par an, il y a
une réunion du personnel durant les heures de travail.
Chaque membre du comité a droit à des
congés de formation. Une commission de médiation
avec un président neutre intervient en cas de
désaccord.
La
Confédération syndicale chrétienne
LCGB a critiqué la loi parce qu’elle
confère au comité d’entreprise des
tâches qui, auparavant, étaient du ressort des
organisations syndicales. La Confédération
syndicale socialiste OGBL s’est
félicitée de la nouvelle loi. L'association des
employeurs s’est exprimée de manière
négative. Les dernières élections aux
comités de l'ancienne loi ont eu lieu en novembre 2013. Plus
de 50 % de tous les mandats revenaient à des candidats non
syndiqués (voir rapport dans
CEE-News 4/2013).
Annonce d’un
événement
Du 29 mars au 1er
avril 2016, auront lieu les journées d'initiation
CEE au Château de Montabaur (à mi-chemin entre
Francfort et Cologne, avec gare TGV). Il sera également
question des systèmes de relations industrielles des plus
importants pays de l'UE.
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2.
Les
systèmes de relations sociales dans d'autres pays
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Reconstruction de
négociation collective en Grèce
Depuis
2011, sous la pression
de la Troïka, la Grèce connait un déclin
de son système de négociation collective.
C’est ainsi que des normes de droit du travail collectif plus
favorables et le droit du gouvernement à déclarer
les conventions collectives universellement applicables ont
été abolis. Il n’y a pratiquement plus
des conventions collectives sectorielles.
Le
gouvernement Syriza
élu pour la première fois en janvier 2015 a
annoncé que la reconstitution du système de
négociation collective grec serait une de ses principales
priorités. En avril 2015, un projet de loi a cependant
échoué en raison de la résistance des
bailleurs. Bien que passé inaperçu, le
gouvernement a finalement pu faire respecter cette revendication. Le
troisième mémorandum d’août
2015 prévoit une vérification du
développement du système de
négociation collective par des experts
indépendants et les organisations internationales (y compris
l'Organisation internationale du Travail, OIT) afin de
procéder aux nouvelles réformes qui devraient
s’inspirer des « meilleures pratiques dans
l’Union européenne ». Il a explicitement
été retenu qu’il ne devrait pas y avoir
un « retour aux politiques du passé ».
Des protestations contre un
« nouveau modèle social » en Lituanie
Le 10 septembre 2015, les
syndicats lituaniens ont protesté devant le
bâtiment du parlement dans la capitale Vilnius contre la
réforme du droit du travail engagé par le
gouvernement socialiste. Elle devrait être adoptée
en octobre 2015 et n'a pas été
coordonnée avec les interlocuteurs sociaux. Afin de rendre
le pays plus compétitif, un nouveau modèle social
devrait être introduit. L'ensemble du droit de travail et
social devrait être modernisé. Le délai
de licenciement sera de trois jours seulement, la loi réduit
considérablement l'indemnité de départ
et les règles de protection pour les femmes enceintes et les
parents. Les contrats à durée
déterminée devraient être massivement
élargis. Il devrait y avoir des règles plus
restrictives pour les activités syndicales. La Lituanie a un
taux de chômage de 9,6 % et est le dernier des trois pays
baltes à avoir rejoint la zone euro le 1er janvier 2015
(voir rapport
dans CEE-News 3/2014). Les textes suivants sont uniquement
disponibles en langue anglaise :
Menace du système
des négotiations collectives en Finlande
Le
18 septembre 2015 a eu lieu
en Finlande une grève générale contre
les coupes dans les dépenses sociales et les restrictions au
système de négociation collective. La coalition
conservatrice au pouvoir depuis le 29 mai 2015 à laquelle
participe un parti populiste de droite, veut réduire le
congé annuel, les suppléments pour les heures
supplémentaires et le travail du dimanche. Elle veut abolir
le paiement de deux jours fériés et supprimer le
jour de carence pour le premier jour de maladie.
Au
départ, le
gouvernement voulait conclure un « pacte social »
avec les interlocuteurs sociaux. Après l'échec de
cette tentative, le 21 août 2015, il a annoncé le
9 septembre 2015 des mesures unilatérales pour
réduire les coûts du travail. À
l'avenir, les conventions collectives ne devraient plus
réglementer les conditions minimales, mais les conditions
maximales. Les syndicats y voient une attaque à la
liberté d'association. La Finlande est en
récession avec une hausse du chômage, qui est de
9,7 % actuellement. Les textes suivants sont uniquement disponibles en
langue anglaise :
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3. Les conflits dans des
entreprises qui ont fait la une
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Les
agents de bord de SAS intentent un procès au syndicat
suédois
Le 2 juin 2015, 190 agents de
bord de la compagnie aérienne scandinave SAS ont
déposé une plainte contre la
fédération Unionen
à la Cour du travail de Stockholm. Dans le cadre d'une
réorganisation en novembre 2012, ce syndicat avait
signé une convention collective entraînant une
détérioration des montants des pensions du
personnel de cabine. À travers cet accord une grande partie
des droits de pensions, basées sur des pertes de salaires
concédés lors de négociations
antérieures, ont été perdus. Selon les
plaignants, le syndicat aurait agi sans leur consentement et
outrepassé ses compétences. Il aurait
traité l'argent des hôtesses de l'air, comme
s’il avait été le sien. Les syndicats
ont fait valoir que sans ce plan de relance, SAS aurait
été insolvable et de nombreux emplois auraient
été supprimés.
Ryanair se retire du Danemark
Le 1er juillet 2015, la Cour du
Travail du Danemark s’est prononcée dans le cas de
Ryanair. Il a statué sur sa compétence en
matière de négociation collective à
l'aéroport de Copenhague. La compagnie aérienne
irlandaise à bas coût y avait ouvert sa base le 26
mars 2015. Elle refuse d'entrer en négociation avec les
syndicats danois. La raison est similaire à celle
donnée précédemment dans d'autres pays
: tous les contrats de travail de Ryanair seraient soumis à
la législation du siège du groupe en Irlande. En
octobre 2013 cette position avait presque amené une
séquestration des avions par le procureur en France (voir rapport dans
CEE-News 4/2013).
Après
la
décision du tribunal, la Confédération
des syndicats danois LO a appelé à des actions de
solidarité pour le 18 juillet 2015. Ryanair aurait
été ainsi exclu des services de ravitaillement,
la manutention des bagages et de la restauration. Des actions de
solidarité contre Ryanair ont été
annoncées aussi pour le 23 juillet 2015 à
l'aéroport de Billund, dans le Jutland. En face des actions,
la direction centrale a décidé le 15 juillet 2015
de se retirer complètement du Danemark. Les vols se feront
à l'avenir de Kaunas en Lituanie. Ryanair envisage de
contester la décision du tribunal devant la Cour
européenne à Luxembourg.
Unité de
négociation controversée dans une banque
britannique
Le 14 juillet 2015, la banque
Lloyds de Londres a signé une nouvelle convention collective
sur la représentativité avec les deux syndicats
Unite et Accord. Les deux fédérations sont
membres de la confédération TUC et vont
à l’avenir négocier toutes les
conventions collectives pour l'ensemble du personnel du groupe en
Grande Bretagne. Le syndicat le plus grand Loyds Trade Union (LTU),
avec 42.000 membres, qui n’est pas affilié au TUC,
se voit retirer la représentativité en
tant qu’interlocuteur de négociation («
derecognition »). Il est donc exclu de toutes les instances
représentatives du personnel et ne pourra plus
qu’individuellement représenter ses membres, comme
peut le faire tout avocat.
Le
Lloyds Banking Group qui
compte 85.000 salariés dans le monde a
été créé en 2009 par la
fusion de Lloyds TSB avec la banque de crédit immobilier
Halifax et Bank of Scotland. La rivalité entre le syndicat
plus militant LTU et les deux fédérations du TUC,
est une conséquence directe de cette fusion, puisque chaque
syndicat mettait son propre accent dans la banque où il
était représenté. Pendant trois ans,
ils ont négocié un partenariat, sans
résultat cependant. La situation rappelle le secteur du
transport allemand, où les petits syndicats de
métier agissent contre les fédérations
de la DGB. Depuis juillet 2015 un genre de « derecognition
» suite à loi sur l'unité de
négociation est explicitement possible en Allemagne (voir rapport dans
CEE-News 4/2014). Les textes suivants sont uniquement
disponibles en langue anglaise :
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4. Les décisions
de justice dans des
questions de CEE
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Aucun droit de consultation
pour la filiale nationale
Le 21 mai 2015, la Cour
d’Appel de Versailles a rejeté la demande du CE
européen de Transdev, un groupe français dans le
secteur des transports, par rapport à
l’information et la consultation sur l'avenir de la
société de ferries insolvable SNCM à
Marseille. La cour, siègeant dans un bâtiment
historique (photo) à côté du
célèbre château, a confirmé
la décision de première instance de novembre 2014
(voir rapport
dans CEE-News 4/2014). Comme les deux directions ont leur
siège en France et comme SNCM représente
seulement 2,5 % de l'effectif total de Transdev, il n’y a pas
de question transnationale au sens de la directive CEE.
En
outre, la Cour a
examiné la question de savoir qui peut déposer
une plainte au nom du comité d'entreprise
européen. Dans ce cas, il y avait 14
délégués (deux tiers de tous les
membres du CEE). La direction centrale argumente que les
délégués individuels ne peuvent pas
déposer plainte au nom du CEE, car ils n’ont pas
eu de procuration. Le CEE aurait plutôt dû prendre
une décision par majorité de ses membres. Le juge
a cependant accepté la plainte des 14
délégués, argumentant que la
convocation d'une réunion extraordinaire du CEE
nécessiterait un délai et que par
conséquent qu’il ne serait plus possible des
s‘opposer à temps un éventuel
non-respect de la loi.
Les
syndicats ne peuvent pas introduire de plainte à la place du
CEE
Le
17 juillet 2015, le tribunal de grande instance de Nanterre, en
banlieue parisienne, a rejeté la demande de
référé contre les licenciements
collectifs à Total introduit par deux syndicats. La
compagnie pétrolière française
prévoit de supprimer 180 des 430 emplois de la raffinerie La
Mède près de Marseille et 180 des 580 emplois
à la Lindsey Oil Refinery qui est sur la côte de
la mer du nord anglais. Alors que la CGT à La
Mède avait fait 48 jours de grève (photo), la
majorité des travailleurs et les trois autres syndicats ne
se sont pas impliqués. La consultation du CEE
s’est faite différemment de ce que voulait la CGT.
Ensuite
la CGT et la fédération britannique
Unite, ont intenté un procès à
destination de la direction centrale. Les juges ont explicitement
affirmé le droit syndical à exiger un
processus de consultation appropriée devant les tribunaux
français. Dans ce cas particulier cependant, le CEE avait
été informé de manière
détaillée avec documents à
l’appui des plans de la direction lors sa dernière
réunion. La majorité au CEE n'a donc pas
appuyé l'action des deux syndicats. Selon le tribunal, les
syndicats ne peuvent pas prendre la place du comité
d'entreprise européen dans une telle situation. Les frais
juridiques de 5.000 € doivent être repartis entre
les deux syndicats plaignants. L'accord CEE de Total a
été révisé en octobre 2012.
Ce dernier est considéré comme l'un des meilleurs
en France (voir rapport
dans
CEE-News 4/2012).
La
Loi CEE allemande passe devant la Cour fédérale
du travail
La directive
européenne créant les comités
d'entreprise européens existe depuis 1994. Jamais encore un
procès au sujet de la violation des droits d'un CEE
n’avait été porté devant les
juges de la Cour du travail la plus élevé
d’Allemagne. Le 12 octobre 2015, le Tribunal
supérieur du travail du Bade-Wurtemberg avait
accepté l'appel à la Cour
fédérale du travail, après avoir
rejeté une demande de
référé en deuxième instance.
Le
différend est
basé sur la fermeture, à la fin de 2014, de
l'usine du groupe d'emballage australien Amcor à
Neumünster (Schleswig-Holstein). Le comité
d'entreprise européen n'a pas été
correctement informé et consulté (voir rapport dans
CEE-News 1/2015). À la fin
c’était seulement le respect de la mise en
œuvre de la législation allemande en
matière de CEE qui jouait un rôle devant le
tribunal. C’était une décision de la
majorité alors conservatrice libérale en avril
2011 au parlement (Deutscher Bundestag) de définir comme
peine maximale une amende de 15.000 € seulement.
L’opposition sociale-démocrate de
l’époque n’a pas pu faire passer une
demande de sanctions plus sévères (voir rapport dans
CEE-News 1/2011). Selon de nombreux avocats, c’est
un mépris des intentions du législateur
européen. La directive CEE exige explicitement «
des sanctions efficaces, dissuasives et proportionnées par
rapport à la gravité de l'infraction ».
Cette question sera peut-être soumise à la Cour
européenne de justice de Luxembourg avant que la Cour
fédérale du travail ne prenne sa
décision finale.
Annonce d'un
événement
Du 28 au 30 octobre 2015, aura
lieu à Hambourg, un séminaire juridique, qui se
penchera sur les décisions de justice en matière
de CEE.
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5. Les fusions
déterminent l'ordre du jour des CEE
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Appel à renoncer aux
licenciements
Le
23 juillet 2015, le
comité d'entreprise européen du fabricant suisse
de matériaux de construction et de colle Sika
s’est réuni à l'usine de Bad Urach
(Bade-Wurtemberg). Le groupe, dominé par une
société holding familiale, emploie
17.000 salariés dans le monde va être vendu au
groupe français Saint-Gobain. Dans une lettre ouverte, le
CEE a exigé des engagements du PDG de Saint-Gobain
garantissant l’emploi sur tous les sites durant les trois
premières années après
l’acquisition et qu’il n’y aura pas
d’aggravation de la structure salariale existante et des
services sociaux sur les sites.
Le CEE
craint que des parties de Sika puissent être sorties du
groupe et vendues pour compenser le coût
élevé de l'acquisition. « En raison de
ces problèmes non résolus, nous pensons que la
meilleure solution pour Sika et ses employés serait de
rester une entreprise suisse indépendante »,
disent clairement les élus. Saint-Gobain est un des dix plus
grands groupes industriels en France, avec 180.000 employés
dans 66 pays. Il a un comité d'entreprise
européen depuis 1988 et l’accord a
été mis à jour en mai 2009 (voir rapport dans
CEE-News 2/2009). Le CEE de Sika a été
créé en 1996.
Fusion des
sociétés d'embouteillage de Coca-Cola
Le 6 août 2015, les trois embouteilleurs
européens Coca-Cola Enterprises, Coca-Cola Iberian Partners
et Coca-Cola Erfrischungsgetränke ont fusionné en
une nouvelle société Coca-Cola European Partners,
basée à Londres. La nouvelle
société dispose de 50 usines d'embouteillage dans
13 pays avec 27.000 salariés, dont 9.500 en Allemagne. La
société mère américaine ne
produit que des concentrés. La mise en bouteille est
assurée par des sociétés
indépendantes, certaines cotées en bourse qui
utilisent le nom de Coca-Cola sous licence seulement. Le Coca-Cola
Hellenic Bottling Company pour l'Italie, l'Autriche et Europe de l'Est
ne participe pas à la fusion. Il s’agit du seul
groupe en Europe avec un CE européen de droit grec (voir rapport dans
CEE-News 3/2012). Parmi les trois
sociétés impliquées dans la fusion,
seule Coca-Cola Enterprises a un CEE établi en vertu de la
loi belge en 1998. Un nouveau comité d'entreprise
européen de droit britannique qui couvrira tous les 13 pays
sera formé pour la nouvelle société.
La main-d'œuvre
espagnole continue à faire la une
Comme
Coca-Cola Iberian Partners avait seulement des sites en Espagne et au
Portugal, l’initiative visant à mettre en place un
CE européen est récente. Le conflit sur la
fermeture de quatre usines d'embouteillage a cependant
attiré l'attention en Europe. En juin 2014, la plus haute
juridiction espagnole avait annulé le licenciement de 1.190
employés, vu qu’il n'y a pas eu de processus de
consultation adéquat des comités
d’entreprises espagnols (voir rapport dans
CEE-News 2/2014). Après une nouvelle bataille
juridique, les juges ont finalement ordonné le 13 juillet
2015 de réengager immédiatement les travailleurs
licenciés. Ensuite, le site de Fuenlabrada près
de Madrid a été rouvert le 7 septembre 2015, non
pas comme le site de remplissage, mais comme un centre logistique.
Ce
conflit a fait la une des journaux en Europe et occupé le
Parlement européen. Récemment, c’est le
New York Times qui en a parlé et posé la question
suivante : un tribunal espagnol peut-il forcer une multinationale,
à mettre en bouteille du Coca-Cola contre sa
volonté ? Si cette question était maintenant
déférée à la Cour
européenne de justice à Luxembourg, il y aurait
un débat sur une question fondamentale qui occupe
également de nombreux comités d'entreprise
européens : quel est le contenu d'un véritable
processus de consultation et quelles sont les conséquences
si la direction ne l'applique pas correctement ?
Les CE européens
avancent toujours dans l'obscurité
Bien
que la fusion ait
été annoncée en avril 2015 et la
plupart des approbations reçues entretemps, les deux
comités d'entreprise européens ont seulement
obtenu les informations qui ont également
été publiées dans la presse. Le 11
septembre 2015, le groupe de coordination syndicale pour Nokia et
Alcatel-Lucent s’est rencontré à
Bruxelles et a critiqué le mépris
systématique des droits de consultation et d'information. Il
n'y a ni eu de déclaration sur le calendrier de la
procédure, ni au sujet des résultats attendus de
la fusion, en particulier en termes d'emploi. Le rachat du groupe
informatique franco-américain Alcatel-Lucent par le groupe
finlandais Nokia devrait être achevé en 2016. Il
attend seulement l'approbation du gouvernement français.
Pas de droit
juridique
à la consultation
Comme
les deux comités d'entreprise européens se basent
sur un accord « volontaire » qui date
d’avant 1996, ils ne sont donc pas soumis à la
directive européenne, tout dépend de la
formulation exacte de l'accord CEE. Bien que les textes aient
été révisés au cours des
dernières années, dans les deux cas il
n’y a pas de droit à une consultation profonde
selon les nouvelles normes européennes. Les deux organismes
ont cependant déjà eu des expériences
avec des litiges (voir rapport dans
CEE-News 2/2015). Les textes suivants sont uniquement
disponibles en anglais :
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6.
Actualisation et négociation des accords CEE
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Un
groupe prestataire de services RH néerlandais avec un CEE
entier
Le 10 juillet 2015 a
été signé l’accord CEE
révisé en vertu du droit néerlandais
du groupe Randstad Holding. La plate-forme de dialogue social
créé en 1996 devient ainsi pour la
première fois un comité d'entreprise
européen à part entière,
basé sur la nouvelle directive. Lors de la
dernière mise à jour de l'accord en novembre
2011, les nouvelles normes européennes d'information et de
consultation et droit de formation avait déjà
intégré (voir rapport dans
CEE-News 1/2012), mais il restait un ancien accord dit
« volontaire ».
À
l'avenir le comité d'entreprise européen se
réunit deux fois par an au siège de la
société à Diemen, près
d'Amsterdam. Chaque délégué a droit
à cinq jours en plus des jours de réunion, les
trois membres du bureau ont sept jours de temps de
délégation par an. Les sièges sont
attribués exactement selon la nouvelle directive : tous les
pays du marché intérieur européen ont
au moins un siège par tranche de 10 % de la
main-d'œuvre européenne. Il y a aussi deux mandats
pour les représentants syndicaux externes. Des experts
peuvent être consultés si nécessaire.
Avec 28.000 employés dans 39 pays Randstad est la
deuxième plus grande entreprise de prestataire de services
RH au monde.
Un groupe chimique belge a
précisé la procédure de consultation
Le
11 septembre 2015 a
été signée à Bruxelles une
« Charte des bonnes pratiques de la coopération
» entre la direction centrale de Solvay et le CEE. Elle
définit le déroulement de la procédure
de consultation entre le comité d'entreprise
européen et les représentants nationaux des
salariés sur des projets plus importants et sur le terrain
des ressources humaines. L’accord CEE de juin 2014 sera ainsi
clarifié (voir rapport dans
CEE-News 4/2014). Avant qu'une décision
définitive ne soit prise, la direction centrale
présente à un stade précoce ses plans
détaillés au bureau du CEE. Cette information est
transmise en parallèle aux CE nationaux des pays
participants.
Le
comité
d'entreprise européen et la direction centrale
définissent la durée des discussions au niveau
national et les mesures supplémentaires fixés au
niveau européen. Les comités nationaux doivent
ensuite adapter l'action à la situation juridique dans leurs
pays respectifs. Cet accord de méthodologie a une
durée de deux ans (à titre d'essai) et ne
concerne ni les restructurations et ni les fusions et acquisitions.
Solvay avait signé en mai 2015 un nouvel accord mondial sur
la participation aux bénéfices (voir rapport dans
CEE-News 2/2015).
La
question de la coordination
entre le CEE et les CE nationaux est une question sensible, qui
n’est pas clairement réglementée du
point de vue juridique. Une étude de la Fondation
européenne pour l’amélioration des
conditions de vie et de travail qui a été
publié à Dublin en juillet 2015 a
également examiné les décisions de
justice pertinentes (voir rapport dans
CEE-News 2/2015).
Annonce d’un
événement
Le
président-élu du CEE de Solvay et l'auteur de
l'étude réalisée par la Fondation
européenne fera rapport le 25 janvier 2016
pendant la conférence CEE à Hambourg.
Une
chaîne
hôtelière espagnole fonde un comité
d'entreprise européen
Le 9 octobre 2015, un accord CEE a
été signé à Madrid pour NH
Hoteles. La troisième plus grande chaîne
d'hôtels en Europe exploite plus de 400 magasins dans 29 pays
à travers le monde. En plus de l'Espagne, étaient
représentés dans le groupe spécial de
négociation (GSN) : l’Allemagne,
l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie et la
Roumanie. D'autres pays vont s’ajouter au nouveau CEE de 17
délégués (dont quatre de
l’Espagne) qui sera bientôt constitué.
Ils représentent près de 10.000
employés en Europe et vont élire les cinq membres
du bureau.
L'accord CEE se base sur la
nouvelle directive européenne et dépasse les
normes minimales dans certains points. Des mesures visant à
réduire l'emploi précaire et à lutter
contre le chômage des jeunes ont explicitement
été incluses dans le texte de l’accord.
Ces questions jouent un rôle majeur en Espagne et dans
d'autres pays en crise. L’Espagne a toujours un grand retard
en ce qui concerne la formation de comités d'entreprise
européens. Jusqu'à présent il y a
seulement onze entreprises avec un CEE. Le plus récent est
celui du fournisseur automobile basque Gestamp constitué en
janvier 2015 (voir rapport dans
CEE-News 1/2015).
Une
sélection de
textes d'accords CEE ont été compilés
sur une page
de téléchargement.
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7.
Les
nouveaux accords de participation SE
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Le producteur de semences
évite le conseil de surveillance paritaire
Le 16 mars
2015 a
été signé un accord SE pour la
quatrième plus grande compagnie de semences au monde, le KWS
Saat à Einbeck (Basse-Saxe). L’entreprise
familiale avec un peu moins de 2.000 salariés en Allemagne
(5.000 dans le monde) pouvait éviter un conseil de
surveillance paritaire par la transformation en SE. Elle garde ainsi la
participation à un tiers et le banc des salariés
obtient deux des six sièges.
Les
sièges au conseil de surveillance pour le premier mandat ont
été attribués par le groupe
spécial de négociation (GSN). À
l’avenir, il y aura des élections primaires par
l'ensemble du personnel en Europe, comme cela avait
été le cas en juin 2009 pour la
société de métal bavaroise Warema
(voir rapport
dans CEE-News 2/2009). Le comité d'entreprise SE
appelé « European Employee Committee (EEC)
» est composé de onze membres, dont trois
d'Allemagne et huit pour les 16 pays restants. Il se réunit
deux fois par an et élit un bureau de trois membres. Le CEE
peut former des comités supplémentaires. La
durée de l'accord est inhabituellement longue :
jusqu'à fin 2027. KWS Saat n’avait pas de
comité d'entreprise européen auparavant.
Un groupe d'ingénierie
français crée un comité d'entreprise SE
Un
accord de participation SE a été signé
pour Akka
Technologies le 30 mars 2015 a Paris. Au cours des dernières
années, le groupe familial s’est
considérablement
agrandie grâce à des acquisitions. Elle compte
aujourd'hui
11.000 employés dans 20 pays du monde entier, dont 5.600 en
France et 3.000 en Allemagne, où la majorité des
parts de
la société MBtech Group avait
été repris de
Daimler en 2012. Quelques jours avant, en mars 2015, Dassault
Systèmes, groupe informatique français, avait
également conclu un accord SE (voir rapport dans
CEE-News 2/2015).
Le comité d’entreprise de Akka Technologies SE se
réunit deux fois par an et est présidé
par
l'employeur (modèle français). Un bureau de trois
représentants des salariés gère les
affaires
courantes et se réunit au moins deux fois par an. Il n'y a
pas
de dispositions pour une participation des salariés au
conseil
d'administration.
Le leader européen de
centres d’appel devient une SE
Un accord SE pour Teleperformance a
été signe le
9 juin 2015 a Paris. Cette société
française a
182.000 employés dans 62 pays (y compris 33.000 sur le
territoire du marche unique européen) et est en contact avec
20%
de la population mondiale. Il s’agit de la plus importante
conversion en SE en France et d'une des plus grandes en Union
européenne.
Les
négociations pour la
création d'un comité d'entreprise
européen ont
commencé le 12 juin 2014 lors d'une réunion
à
Bruxelles. Les négociations se sont
arrêtés le 18
octobre 2014 après l'annonce des plans de transformation en
Société européenne (SE) par la
direction centrale.
Dans un cas pareil, le groupe spécial de
négociation
(GSN) composé de 33
délégués de 19 pays
doit entièrement être réélu.
Après
plusieurs rondes de négociations, un accord sur la
création d'un comité d'entreprise SE a
été
conclu, sans représentation des salariés au
conseil
d'administration cependant.
Il
s'agit de la quatrième conversion en SE cette
année en
France, où cette forme légale devient de plus en
plus
populaire. Entre temps, la France détient la
deuxième
place dans le nombre d'accords SE en EU. L'Allemagne continue cependant
a représenter la moitie des conversions en SE en Europe
(voir rapport
dans CEE-News 4/2011).
Les
informations complémentaires au sujet de la forme
légale
de SE ont été compilés sur une
page
web spéciale (en langue allemande).
|
8. Première transformation en SCE en Europe
|
Un transformateur de viande allemand
devient une société coopérative
européenne (SCE)
Le 21 avril 2015, un accord de
participation SCE a été signé au
siège de Westfleisch à Münster en
Allemagne. Il s’agit d’une première en
Europe. Depuis 31 août 2015, le groupe d'abattoirs
westphalien fonctionne comme une SCE, en tant que
société coopérative
européenne (Societas Cooperativa Europaea). Cette forme
juridique peut être choisie depuis 2006, mais
jusqu'à présent, pas une seule entreprise
n’en a fait usage. Comme déjà pour la
société européenne (SE), la
transformation d'une coopérative nationale en SCE n'est que
possible si la direction centrale crée un groupe
spécial de négociation (GSN) afin de parvenir
à un accord sur la participation des salariés.
S’il n’y a pas d’accord, une
norme légale « par défaut
» s’applique comme pour la SE.
Le
GSN de Westfleisch comptait
dix délégués d'Allemagne, les mandats
des cinq autres pays étaient restés vacants faute
de candidats. À l'avenir seuls les pays avec au moins 250
salariés sont représentés au CE de la
SCE. Par conséquent, les neuf sièges reviennent
à l’Allemagne, s'y ajoute un secrétaire
syndical externe. Ils se réunissent une fois par an, les
affaires courantes sont assurées par un bureau de trois
membres. L’information et la consultation sont identiques aux
règles d'un comité d'entreprise SE. Le
comité d'entreprise SCE a droit à des experts,
des interprètes et à la formation. Le seul pays
avec une représentation des salariés est la
Roumanie, mais ce n’est pas le cas des succursales de
Westfleisch en Lituanie, en Pologne, en Hongrie et en Suède.
Le conseil de surveillance
définitivement privé de la
représentation paritaire
Le
futur conseil de
surveillance de Westfleisch compte 13 membres, dont cinq
représentants des salariés (jusqu'à
présent quatre sur 14). La coopérative compte
4.200 agriculteurs membres. Les représentants du personnel
sont élus par le comité d’entreprise
SCE sur une liste de candidats proposée par le bureau en
fonction de la taille de l'effectif des filiales locales. Le
comité d’entreprise SCE peut accepter ou
refuser (en bloc), mais ne peut pas apporter de changement à
cette liste. En Allemagne Westfleisch emploie 1.930 personnes, un
conseil de surveillance paritaire serait créé en
cas de dépassement du seuil de 2.000 salariés. En
se transformant en SCE, la direction centrale va éviter
cela; une motivation qui est à la base de nombreuses
conversions en SE. Comme pour la société GfK en
2009, les élus sont parvenu à un
résultat de négociation qui va au-delà
de la participation de tiers (voir rapport dans
CEE-News 1/2010).
|
9. Un regard
au-delà de l'Europe
|
Un réseau mondial pour
le fabricant finlandais d'emballages
Le 1er juin 2015, les syndicats
de huit pays des filiales de Huhtamäki ont
créé un réseau mondial, une sorte de
précurseur de comité d'entreprise mondial. La
direction centrale a participé à la
réunion et a fait une présentation. Cela a
conduit à un tollé, quand la situation aux
États-Unis a été abordée.
La direction locale d'une usine en Californie avait chargé
des consultants antisyndicaux pour empêcher
l'établissement d’une représentation
des salariés. La direction centrale à Helsinki
n’a cependant pas voulu discuter cette question, et a
quitté la réunion. Les
sociétés européennes ne respectent
souvent pas les normes sociales européennes qu'elles
devraient appliquer dans leurs usines aux États-Unis (voir rapport dans
CEE-News 3/2010).
Les normes sociales mondiales
pour ABN AMRO Bank
Le 1er septembre 2015, un
accord-cadre international a été signé
au siège de la Banque à Amsterdam. Il renforce le
dialogue social avec les syndicats au niveau mondial et promeut un
nouveau modèle d'une « banque durable ».
La conformité avec l'accord sera
contrôlée une fois par an par un comité
de suivi composé de représentants syndicaux et de
la direction. Il s’agit du premier accord de ce genre dans le
secteur financier néerlandais. ABN AMRO Bank appartient
à l'État néerlandais depuis 2010 en
raison de la crise financière. Les textes suivants sont
uniquement disponibles en anglais :
Une
compagnie minière africaine condamnée
à Paris
Le 10 septembre 2015, la Cour
d'appel de Paris a condamné le producteur de
manganèse Comilog, une filiale de la
société minière française
Eramet, à payer une indemnité à 600
anciens travailleurs au Congo. Ils avaient été
licenciés sans préavis ni indemnité en
1992 après le blocage accidentel d'une ligne de chemin de
fer et l'arrêt de la production qui en découlait.
Le verdict constitue une première et est une sensation
juridique après de nombreuses années de litiges.
C’est pour la première fois qu’un
tribunal français a rendue financièrement
responsable une entreprise pour sa politique du personnel
menée en Afrique.
|
10.
Des sites web intéressants
|
Le comité
d'entreprise européen a son propre site web
Le comité
d'entreprise européen de la société IT
Econocom dont le siège est à Bruxelles a
été fondé en 2007. Au cours des
dernières années, il a mis en place son propre
site web en cinq langues. On y trouve les comptes rendus de
réunions, les rapports d'activités et les
matériaux de séminaires. Après la
conversion d'Econocom en société
européenne (SE) le comité d'entreprise
européen sera transformé en un comité
d'entreprise SE. Ce fut l'objet de la réunion
spéciale du comité restreint le 21 juillet 2015
lors de laquelle la direction centrale a présenté
pour la première fois ses plans de transformation en SE. En
2009, le CEE avait conclu un accord transnational sur les
conséquences sociales d'un transfert d'activités
au Maroc.
Autres
sites de
comités d'entreprise européens :
L'Europe en chiffres
Le site Web
de l'Office
fédéral de statistique allemand à
Wiesbaden publie régulièrement des statistiques
comparatives sur l'Union européenne. En juillet 2015,
l'Allemagne avait le taux de chômage le plus bas de tous les
pays de l'UE. Les taux les plus élevés ont
été observés en Grèce et en
Espagne. Le site est également directement relié
aux profils de pays de l'Office statistique de l'Union
européenne (Eurostat) à Luxembourg. Des
comparaisons statistiques entre deux pays de l'UE sont possibles sur ce
site. Les textes suivants sont uniquement disponibles en anglais :
Arrêtez les
sociétés fictives
La
Fédération européenne des travailleurs
du bois et du bâtiment à Bruxelles demande
à la Commission européenne à combler
les lacunes dans la loi pour mettre fin à l'avenir
à la création de sociétés
fictives dans d'autres pays de l'UE dans un but
d’éviter des cotisations de
sécurité sociale. À cette fin, il a
lancé une campagne et créé un site
Web. La question traitée ne concerne pas seulement les
cotisations sociales, mais également la cogestion (voir rapport dans
CEE-News 1/2015).
Le droit de travail dans 76 pays
La
Fondation WageIndicator
opère un site de comparaisons de salaires depuis 15 ans.
L'institution de l'Université d'Amsterdam proche des
syndicats analyse les salaires et les négociations
collectives dans de nombreux pays, en Allemagne en
coopération avec la Fondation Hans Böckler. Le site
donne des nouvelles dans une newsletter « Collective
Bargaining News » sur tous les pays de l’UE. Il y a
également une compilation des caractéristiques
les plus importantes de la législation du travail dans 76
pays à travers le monde. Le site est seulement disponible en
anglais.
Divers
autres liens
intéressants ont été
rassemblés en une collection
de liens.
|
11.
Nouvelles publications
|
Les syndicats de
l’Europe de l'Est prennent-ils la voie européenne ?
En mai 2015
a
été publié un rapport de recherche
examinant l'implication des syndicats des six plus grands pays d'Europe
de l'Est (Bulgarie, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Tchèqia et
Hongrie) dans le système politique européen. La
participation dans les instances de dialogue social joue un
rôle important pour eux (voir rapport
dans CEE-News 1/2014). Les auteurs mettent
également en évidence le rôle des
syndicats de l'Est dans les comités d’entreprise
européens. Les syndicats des nouveaux pays membres ont
généralement une image clairement positive de
l'UE et jugent utile leur influence sur la politique nationale.
L'étude a été financée par
la Fondation Hans Böckler. Le rapport final est seulement
disponible en anglais.
Le développement des
compétences à l'agenda de l'UE
Le numéro de juillet
2015 de la revue « Agenda social »,
publiée par la Commission européenne, se
préoccupe de la formation professionnelle et du
développement des compétences des
salariés. Le Fonds social européen parraine les
projets au Portugal et Tchèquia que le magazine
présente. Actuellement, la Commission européenne
travaille sur une nouvelle stratégie pour optimiser les
instruments existants et leur financement. Les pierres angulaires sont
en particulier la modernisation de la formation professionnelle ainsi
que le développement global des compétences et
des qualifications. Une observation peut déjà
être faite aujourd'hui : le chômage des jeunes est
plus faible dans les pays de l'UE avec un système efficace
de la formation professionnelle.
Organiser les chaînes de valeur
mondiales
En août 2015, la
Fondation Friedrich Ebert a présenté une analyse
au sujet des défis que représentent les
réseaux de production et de fournisseurs mondiaux pour les
syndicats. Elle contient une définition des
chaînes de valeur mondiales et cite des exemples de la
montée en puissance des entreprises multinationales dans les
nouveaux secteurs de l’économie, dont la
société américaine de marketing direct
Amazon (voir rapport
dans CEE-News 3/2014). L'enforcement des revendications
syndicales est seulement possible si toute la chaîne de
création de valeur est approchée au
délai des frontières nationales.
L'étude identifie également quelques exemples
positifs de la solidarité internationale comme la campagne
américaine chez le fabricant de meubles suédois
Ikea (voir rapport
dans CEE-News 2/2011) ou à la Deutsche Telekom
(voir rapport
dans CEE-News 2/2011).
Études de
cas des CEE des sous-traitants de l'automobile
Les
résultats d'un projet de recherche de
l’Université
de la Ruhr à Bochum ont été
publiés en
août 2015 (en allemand), il traite des
comités d'entreprise
européens dans le secteur des sous-traitants de
l'automobile.
Les analyses concernent cinq groupes, dont Bosch (voir rapport dans
CEE-News 2/2010) et Continental (voir rapport dans
CEE-News 1/2012).
L'accent est mis sur la question de savoir si les comités
d'entreprise européens peuvent influencer les
stratégies
du groupe en ce qui concerne la répartition des volumes de
production et faire valoir les intérêts des
salariés et de quelle manière. En 2010, le
même
centre de recherche avait déjà publié
un rapport
sur les constructeurs d'automobiles (voir rapport dans
CEE-News 1/2010).
D’autres
livres intéressants
ont été rassemblés en une collection
de livres.
|
12. La EWC Academy
: exemples de notre travail
|
Une chaîne textile
prépare sa transformation en SE
Le
28 juillet 2015, la EWC Academy a dirigé un
séminaire
pour les comités d'entreprise allemands de l'entreprise de
mode
Tom Tailor à Hambourg. Les conditions-cadres de la
transformation en une société
européene (SE) et la
formation du groupe spécial de négociation (GSN)
ont
été discutées.
Le
groupe Tom Tailor a
plus de 7.100 employés dans 14 pays de l'UE, principalement
en
Autriche et aux Pays-Bas en plus de l'Allemagne. Il y a environ 5.000
employés, soit plus que le seuil légal de 25 % de
la
main-d'œuvre européenne en Allemagne, il y aura
une
négociation sur la constitution d'un conseil de surveillance
paritaire. La création d'un comité d'entreprise
SE fera
également l'objet de négociations. Un
comité
d'entreprise européen n'a pas encore
été
constitué pour Tom Tailor.
Visite
de la Cour de justice européenne à Luxembourg
Du
28 septembre au 2 octobre 2015, EWC Academy organisait
à
Luxembourg un séminaire sur le droit du travail
européen
et son impact sur le droit du travail allemand. Les fonctions
et
le rôle à la Cour européenne ont
été
discutés dans le cadre d'une visite (quelques participants
au
séminaire sur la photo). Un autre point au programme du
séminaire a été la visite du site de
production de
Japan Tobacco à Trèves, où le
coprésident-élu du comité d'entreprise
européen a présenté son travail.
Formation en communication pour
le service de colis français
Le
comité d'entreprise européen de GeoPost
s’est
rencontré les 15 et 16 octobre 2015 à Prague.
À
l'ordre du jour de la réunion des
délégués
venant de neuf pays se trouvait la formation à la
communication
organisée par EWC Academy. GeoPost est la
deuxième plus
grande entreprise de livraison de colis en Europe. Elle
opère la
division d’emballage de La Poste française sous
l’enseigne DPDgroup. Le CEE a été
créé en mai 2008 (voir rapport dans
CEE-News 3/2008). Il avait négocié une
Charte sociale européenne avec la direction centrale en 2013
(voir rapport
dans CEE-News 3/2013).
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Depuis
janvier 2009, la EWC Academy et son prédécesseur
organisent des conférences techniques et des colloques pour
les
membres des comités d'entreprise européens, les
comités d'entreprises SE et les groupes spéciaux
de
négociation. Quelque 625 représentants des
salariés de 236 entreprises ont à ce jour
participé. Nombreux sont ceux qui y ont
déjà
participé plusieurs fois. Cela correspond à
environ 19 %
de toutes les entreprises avec un comité d'entreprise
européen ou un comité d'entreprise SE en Europe,
sans
compter les nombreux événements intramaison et
les
interventions après d’autres organisateurs.
|
Les
CEE-News sont
publiés par :
Ont
collaboré à ce numéro :
Werner
Altmeyer, Katharina Barrie, Rita da Luz
Distribution
de l'édition allemande : 20.188 destinataires
Distribution
de l'édition anglaise : 3.435 destinataires
Distribution
de l'édition française : 3.354 destinataires
Des
archives de la Newsletter: www.ewc-news.com
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