1.
Exigence d'omission en cas de changement d'entreprise
|
Le CE français
arrête la fusion bancaire pour trois mois
Une nouvelle fois, une grande fusion a
été provisoirement arrêtée
par ordonnance judiciaire. En cause, les manquements à la
procédure de consultation des comités
d'entreprise en France. La société Banque
Populaire chapeautant 20 banques populaires et la Caisse
d'Épargne regroupant 17 caisses d'épargne ont
fusionnés le 31 juillet 2009. Elles forment
dorénavant la deuxième plus grande banque de
France BPCE. Une conséquence de la crise sur les
marchés financiers et des pressions exercés par
le gouvernement français. Environ 10.000 des 120.000
employés vont probablement perdre leur emploi.
Lors
d'une réunion du comité de groupe «
Caisse d'épargne » qui s'est
déroulée le 4 juin 2009, les
représentants des travailleurs avaient demandé
davantage d' éclaircissements sur la suppression d'emplois
prévue, les réductions des salaires et une
éventuelle détérioration des
conditions de travail. Étant donné que la
direction refusait de divulguer son plan stratégique, les
comités d'entreprise ont entamé des actions en
justice dans deux régions (Île-de-France et
Midi-Pyrénées).
Le 31 juillet 2009, une
ordonnance de la Cour d'appel de Paris interdisait toute poursuite de
la fusion tant que l'information et la consultation du
comité d'entreprise sur les conséquences de la
fusion ne se fait pas correctement. En cas de dérogation
à l'interdiction, l'entreprise devrait payer une amende de
100.000 € par jour. Comme pour Gaz de France (voir rapport dans
CEE-News 1/2008) les
éléments importants de la fusion ont ainsi pu
être arrêtés provisoirement, ce qui
exerçait une pression considérable sur la
direction du groupe pour engager la négociation d'un accord
avec les syndicats. Le 27 octobre 2009, le Tribunal de grande instance levait de nouveau l'ordonnance provisoire
après l'engagement d'une nouvelle procédure de
consultation.
Il n'y avait pas
encore de comité
d'entreprise européen dans les deux groupes bancaires. Le
jugement a été obtenu par un comité
d'entreprise français. Néanmoins, il peut
être considéré comme un exemple pour
les droits du CEE car la philosophie de l'information et de la
consultation que l'on retrouve dans de nombreux actes juridiques
européens a ses origines dans la participation
française.
Le plan social de Goodyear ne peut pas entrer
en vigueur
Depuis 2007, la direction de
l'usine de pneus Goodyear à Amiens, dans le Nord de la
France, essaye en vain de supprimer 827 emplois à travers
d'un plan social. Les syndicats et le comité d'entreprise
ont pu l'empêcher jusqu'à présent parce
que l'employeur ne leur ait pas rendu accessibles toutes les
informations. Au tribunal, les syndicats argumentaient qu'une
procédure de consultation correcte ne serait pas possible
pour cette raison. Les employeurs français ne peuvent pas
prendre de mesures unilatérales sans avoir
terminé la procédure de consultation. Le
comité d'entreprise a ainsi pu obtenir le droit d'agir en
justice qui fera l'objet d'une séance de la Cour d'appel de
Versailles le 27 janvier 2010. Entre-temps, une médiation
infructueuse avait déjà eu lieu sous la
présidence d'un directeur du cabinet de conseil
Secafi-Alpha. Le personnel voudrait imposer un dédommagement
de 100.000 € pour tout travailleur partant volontairement
à la préretraite.
Exigence
d'omission est controversé
en Allemagne
Par rapport à une
telle situation, le droit d'agir en justice des comités
d'entreprise allemands est plutôt
sous-développé. Ce dernier temps il y a de plus
en plus de jugements en Allemagne qui s'inspirent du modèle
français pour arrêter des mesures
unilatérales prises par l'employeur en cas de changements
d'entreprise. Ainsi par exemple, la décision de la Cour du
travail de Munich du 22 décembre 2008 dans le cas de Nokia
Siemens Networks (voir aussi rapport dans
CEE-News 2/2007). Les
juges se réfèrent expressément aux
droits à la consultation de l'Union Européenne
qui ne sont pas complètement rencontrés par la
loi allemande sur la constitution d'entreprise. Les textes suivants ne
sont disponibles qu'en langue allemande :
| 2.
D’autres
jugements actuels |
La
représentativité des petits syndicats en question
Le 27 octobre 2009 la FO a obtenu devant le
Tribunal d'instance de Brest (Bretagne) la reconnaissance de son
délégué syndical au sein du groupe de
construction mécanique SDMO. Suite au mauvais
résultat obtenu lors de l'élection du
comité d'entreprise, le syndicat n'avait plus droit
à un délégué syndical selon
la nouvelle législation entrée en vigueur le 1er
janvier 2009 (voir rapport
dans CEE-News 4/2008). Ce jugement, ne met pas uniquement en
question la validité de la nouvelle loi, mais
également la capacité de négociation
de groupuscules dans d'autres pays.
La loi française des conventions
collectives règle les droits syndicaux dans l'entreprise.
Elle règle notamment les accords collectifs dans
l'entreprise et celui des syndicats qui peuvent les conclure. C'est
pour la première fois dans l'histoire française
que le législateur a défini un seuil de
représentativité. Les syndicats qui obtiennent
moins de 10 % des voix lors des élections au
comité d'entreprise ne peuvent ni conclure des conventions
collectives d'entreprise, ni nommer des
délégués syndicaux. Les
délégués syndicaux ne sont pas
élus en France, mais nommés par les syndicats.
Ils négocient des conventions collectives d'entreprise avec
l'employeur. Leur rôle est comparable à celui des
commissions tarifaires dans les entreprises allemandes. Le jugement de
Brest a été déterminant pour la
représentativité du syndicat Force
Ouvrière (FO) dans l'entreprise.
Le jugement sera soumis à
vérification à la Cour de justice
européenne. Si les juges à Luxembourg estiment
que tout seuil est contraire à la liberté
syndicale et au droit européen, les groupuscules dans les
pays de l'Union Européenne pourraient dorénavant
réclamer d'être représentatifs.
Protection
contre le licenciement pour
les membres de CEE belges
Le 28 septembre 2009, la Cour de travail
d'Anvers a statué sur l'étendue de la protection
des membres belges des comités d'entreprise
européens. Ils sont mis au même niveau que les
membres d'un conseil d'entreprise belge. Si l'employeur veut licencier
un membre de CEE belge, il doit engager un procédure
spéciale. S'il ne la fait pas, le travailleur
licencié a droit à un dédommagement
financier. Ceci vaut également, si le travailleur
siège seulement au CEE et ne fait pas partie d'un conseil
d'entreprise belge.
Élection des
délégués au comité
d'entreprise européen
Le 4 novembre 2009, la plus haute Cour d'appel
française a tranché la question de la
compétence en cas de contestation de l'élection
d'un délégué français au
CEE. La plainte avait été
déposée par la CGT qui n'avait pas pu envoyer son
candidat au CEE du sous-traitant d'aviation américain
Hamilton Sundstrad. Comme dans un cas similaire en Allemagne (voir rapport dans
CEE-News 1/2008), les juges à Paris ont
décidé en faveur du tribunal national.
L'évaluation
négative du personnel est illégale
Le 27 novembre
2009, le Tribunal de grande
instance de Nanterre près de Paris a statué sur
la plainte du comité d'entreprise d'Hewlett-Packard. Les
juges ont interdit à la direction française de
prescrire à des cadres supérieurs une quote-part
de 5% d'évaluations négatives du personnel. En
outre, aucune consultation du comité d'entreprise n'avait eu
lieu sur cette mesure. Les employés concernés
peuvent exiger des dédommagements maintenant.
| 3. Revendiquer
des procédures de consultation corrects
|
Le
sous-traitant d'automobiles
américain refuse le dialogue social
Du
29 septembre au 1er octobre 2009, le forum européen du
sous-traitant d'automobiles Federal Mogul s'est rencontré
à Turin. Après une série de fermetures
d'usines et de suppression d'emplois à travers l'Europe,
c'est la fermeture de l'usine italienne à Desenzano au Lac
de Garde qui est à l'ordre du jour maintenant. Les 18
représentants des travailleurs venant de huit pays ont
critiqué dans un communiqué le manque de
volonté pour tenir un véritable dialogue social
manifesté par la direction centrale. Bien qu'elle
négocie un accord amélioré avec le
CEE, elle refuse toute négociation avec les
représentants des travailleurs en Italie. Le forum
européen de Federal Mogul avait été
fondé en 1996 et est soumis au droit britannique.
Journée
d'action européenne à Alcatel - Lucent
Le 10 novembre 2009, le
comité d'entreprise européen du fournisseur de
télécommunications et réseaux
informatiques Alcatel – Lucent a effectué une
journée d'action dans six pays européens. Il
trouvait également un soutien aux États-Unis.
Depuis la fusion des deux entreprises en décembre 2006,
quatre programmes de restructuration ont été
effectués et des milliers d'emplois supprimés
jusqu'à présent. En avril 2007, le CEE avait
déjà obtenu un jugement pour manquement
à l'obligation d'information (voir rapport dans
CEE-News 2/2007).
Transformation
sans consultation chez PPR
Dans une interview avec le
« Wall Street Journal » du 24 novembre 2009, le
P.D.G. du groupe de produit de luxe français de
Pinault-Printemps-Redoute (PPR) a annoncé la vente des
chaînes de magasins Fnac (électronique et livres)
et Conforama (meubles). PPR veut se concentrer sur les marques de luxe
comme Gucci et Yves Saint Laurent. Bien que le comité
d'entreprise européen de PPR était en
réunion le jour de l'interview, la direction centrale ne
l'avait pas informé des plans de vente. Le syndicat CGT
l'avait critiqué dans un communiqué de presse. En
octobre 2008 PPR avait signé deux accords de
responsabilité sociale avec le CEE (voir rapport dans
CEE-News 4/2008).
| 4. Ingérence en cas de
restructurations
|
Le groupe
sidérurgique renforce le dialogue social en
période de crise
Le
2 novembre 2009, la direction centrale d'ArcelorMittal et la
Fédération Européenne des
Métallurgistes (FEM) ont signé un accord cadre
pour les 115.000 travailleurs européens du groupe
sidérurgique luxembourgeois durement touché par
la crise financière (voir rapport dans
CEE-News 1/2009). L'objectif de l'accord étant: la
protection à long terme de l'emploi, le
développement des compétences des travailleurs et
l'encouragement du dialogue social.
Un
deuxième pilier à côté du CEE
Parallèlement
au comité d'entreprise européen fondé
en 2007 (voir rapport
dans CEE-News 2/2007), il a été
fondé un comité du dialogue social au niveau
européen. Il siège trimestriellement et est
composé de douze représentants des syndicats et
de l'employeur. Un contrôle commun de la
rentabilité des sites de production et la surveillance de
l'accord cadre font partie de leurs tâches. A la base se
trouve un comité national paritaire du dialogue social dans
chaque pays. Une instance de conciliation est prévue en cas
de litige.
Le
CEE de Mahle assure le plan social en Italie
La
direction centrale du sous-traitant d'automobiles allemand Mahle a
annoncé le 23 septembre 2009 qu'elle arrêterai la
production de soupapes à Volvera près de Turin.
Malgré des protestations, la direction locale n'a pas voulu
entamer les négociations d'un plan social. L'intervention du
comité d'entreprise européen et un voyage d'une
délégation de Volvera au siège central
de l'entreprise à Stuttgart le 7 décembre 2009
pour protester en commun avec les élus allemands a fait
bouger les choses. Le 14 décembre 2009, un plan social a
été signé. Il évite des
licenciements secs malgré la fermeture de l'usine. Un accord
complémentaire prévoit, que le CEE continue
à exercer une fonction de contrôle sur les
démarches à venir. Les fichiers suivants ne sont
disponibles qu'en langue allemande :
L'intervention du CE
européen permet une solution négociée
Le
4 décembre 2009, le groupe néerlando britannique
Corus a annoncé vouloir mettre hors service son
aciérie Redcar au nord-est de l'Angleterre. 1.700 parmi les
2.600 emplois seraient supprimés dans la région
de Teesside. Le CEE s'est occupé du sujet lors de sa
réunion du 9 décembre 2009 à Ijmuiden
(Pays-Bas). Il a critiqué par communiqué de
presse le manque de volonté pour discuter d'un plan
alternatif et la non-réponse à une
série de questions. Le 17 décembre 2009, la
direction a discuté de l'avenir de l'entreprise avec les
syndicats britanniques. Il a été convenu de
créer un groupe de travail commun (« taskforce
») pour examiner des solutions alternatives. En janvier 2010,
la procédure légale de consultation va
commencé. Après la fusion de British Steel et de
Koninklijke Hoogovens en Corus le CEE a été
formé en 2000 selon le droit britannique. Il y avait
déjà des comités européens
dans les deux entreprises depuis 1996. Les textes suivants ne sont
disponibles qu'en langue anglaise : |
5. La fondation de nouveaux
comités
d'entreprise européens
|
Retard chez le constructeur
allemand de locomotives Les
négociations d'un accord CEE du fabricant d'applications
ferroviaires Vossloh ont été menées
entre mai et septembre 2009. La demande de création d'un CEE
avait déjà été
déposé dans deux pays en février 2006.
Le groupe allemand est ainsi un des rares cas en Europe a avoir
dépassé la durée de
négociation légalement prescrite de trois ans
(voir rapport
dans CEE-News 2/2008). Pour de tels cas le
législateur prévoit un CEE par force de loi.
Vossloh
exploite une grande usine de locomotives à Valencia, donc la
fondation du CEE était particulièrement
importante pour les syndicats espagnols. Douze
délégués de dix pays sont venus
à la réunion constituante à
Möhnesee (région allemande de Westphalie) le 9
décembre 2009 où ils ont élus les
trois membres (d'Allemagne, d'Espagne et de Pologne) du
comité exécutif. Celui-ci siégera
plusieurs fois par an.
Un groupe de
sécurité américain sans accord de CEE
Le
5 octobre 2009 le secrétaire du nouveau CEE de Brink
Security International et la direction centrale ont signé
à Paris un règlement d'ordre intérieur
qui ressemble fort à un accord CEE. Comme les
négociations ne se sont pas terminés dans le
délai légal de trois ans, le CEE a
été créé sur base des
dispositions subsidiaires de la loi française sur le CEE.
Il
représente neuf pays : la France, les pays du
Bénélux, l'Allemagne, la Hongrie, la
Grèce, l'Irlande et la Pologne. La présidence est
attribuée à l'employeur qui a le plein droit de
vote au CEE. Il peut consulter deux managers supplémentaires
ayant une voix consultative. Le CEE a la personnalité
juridique, ce qui rend possible les actions en justice. Les
travailleurs élisent le secrétaire, le
trésorier et quatre membres supplémentaires du
bureau. L'employeur prend en charge tous les frais courants. Le CEE
dispose en plus d'un budget annuel de 15.000 € pour financer
des formations et du matériel informatique. Les membres du
bureau disposent de 120 heures de délégation par
année en dehors de leur participation aux séances.
Une
assurance française fonde un CEE suivant l'ancienne directive
Le
6 novembre 2009, un accord CEE selon le droit français a
été signé au siège du
courtier d'assurances Gras Savoye à Neuilly en banlieue
parisienne. Les 16 membres du CEE, dont neuf de France et sept venant
des autres pays, siègent une fois par an sous la
présidence de l'employeur. Un comité
exécutif de quatre personnes, composé du
président directeur général et de
trois représentants des travailleurs est chargé
de la gestion des affaires courantes. Ces dernières
bénéficient de dix heures de
détachement par an, en dehors de la participation aux
séances. L'entreprise prend en charge tous les frais
courants. Le comité de direction dispose d' un budget annuel
de 2.000 € à sa propre convenance, ce qui est
très peu pour la France. Les droits à
l'information et à la consultation ne dépassent
pas les prescriptions de l'ancienne directive.
Actualisation des statistiques CEE
à Bruxelles Le 13 novembre 2009, l'Institut
syndical européen (ETUI) a publié les nouveaux
chiffres en matière de comités d'entreprise
européens: il en dénombre 938 au total.
Comparé aux années
précédentes la vague de création de
CEE est en recul en 2009. Ceci est peut être en rapport avec
la nouvelle directive CEE, car les accords CEE signés
pendant la période transitoire entre juin 2009 et juin 2011
sont soumis à des règles particulières.
| 6. La
transformation du groupe modifie la structure du CEE
|
Fusion de
groupes pharmaceutiques
américains Le 3 novembre 2009, le groupe
américain pharmaceutique Merck a
clôturé la reprise de Schering Plough. Le groupe
Merck est ainsi devenue la deuxième plus grande entreprise
au monde du secteur. Parmi les 105.000 travailleurs du groupe environ
16.000 vont maintenant perdre leur emploi.Le comité
d'entreprise européen de Schering Plough a porté
plainte le 22 avril 2009, en pleine phase préparatoire de la
fusion. Ceci pour manquement au droit à l'information par
rapport à la fermeture en 2011 du site irlandais de Bray au
sud de Dublin. Le CEE de Schering Plough, créé en
1996 selon le droit irlandais, sera fusionné avec le forum
européen Merck, créé la même
année suivant le droit allemand.
Retard des réunions CEE dans un
groupe brassicole Après
l'annonce de
la décision du groupe brassicole belge Anheuser-Busch InBev
de vendre à un investisseur financier la totalité
de ses usines en Europe de l'Est (voir rapport dans
CEE-News 3/2009),
deux réunions spéciales du comité
d'entreprise européen ont entre-temps eu lieu suite
à la pression des syndicats. Jusqu'à
présent, la direction centrale refuse cependant de divulguer
le contrat de vente. Les
syndicats essayent
actuellement d'obtenir une première discussion avec le
nouveau propriétaire. Comme les
délégués de l'Europe de l'Est ne
feront bientôt plus partie du CEE de Anheuser-Busch InBev, la
création d'un comité d'entreprise
européen pour la nouvelle entreprise se fera directement
selon le droit tchèque. Il y a déjà
des problèmes avec la direction locale en Roumanie et en
Hongrie.
Fusion
annoncée de deux
groupes de transport Le 21 décembre 2009 ont
été rendu public les conditions
financières de la fusion entre Transdev et le secteur
transport de Veolia Environnement. Les deux entreprises
françaises veulent s'établir comme leader du
marché mondial du transport de personnes. La
société publique Transdev gère des
lignes de bus dans neuf pays avec 46.000 employés.
L'entreprise de transport privatisée Veolia est
présente dans 28 pays du monde entier avec 84.000
travailleurs. Les procédures d'information et de
consultation dans les deux entreprises doivent commencer prochainement.
Il y a un CEE pour Veolia Environnement depuis 2005 (voir rapport dans
CEE-News 4/2005) et depuis 2006 pour Transdev. Le CEE Veolia
est intégré dans la structure du groupe et il
n'est cependant pas orienté vers le transport. Pour cette
raison une nouvelle structure de CEE sera désormais
nécessaire après la fusion.
Alcan Packaging change de
propriétaire
Plus de deux ans après la fusion des
groupes de matières premières Rio Tinto et Alcan
(voir rapport
dans CEE-News 2/2007), la vente de la branche Alcan Packaging
avec 14.000 travailleurs dans 28 pays a définitivement
été scellée le 23 décembre
2009. Le comité d'entreprise européen a aussi
été consulté comme l'a
souligné la direction centrale vis à vis de la
presse. Il l'avait exigé a plusieurs reprises dans le cadre
d'actions de protestation (voir rapport dans
CEE-News 1/2008). Le nouveau
propriétaire, le groupe d'emballage australien Amcor a
déjà commencé à adapter la
structure d'organisation pour ses 75 sites en Europe. Le site allemand
de Singen (photo) sera scindé en trois entreprises
autonomes. Le 15 décembre 2009, la Commission
européenne avait donné son aval à la
transaction. Seule condition: Amcor devait vendre deux entreprises
très profitables fabriquant des emballages pour l'industrie
pharmaceutique en Espagne.
Ce n'est que début juin 2008 que Rio
Tinto dispose d'un comité d'entreprise européen
selon le droit français. Il remplace les anciens
comités existant depuis 1996 pour Alcan (voir rapport dans
CEE-News 3/2008). Depuis 1998, il y a un CEE selon le droit
allemand à Amcor. Par l'étendue de la
transaction, les deux comités se trouvent maintenant face
à un nouveau modelage structurel. Si la nouvelle directive
était déjà d'application, ils auraient
droit à une renégociation de l'accord
CEE. | 7. La
société
anonyme européenne (SE)
|
Lenze
gèle la participation
Une entreprise familiale
utilise de nouveau la forme juridique de SE pour geler à un
tiers le nombre de représentants des travailleurs au conseil
de surveillance. Le 31 juillet 2009 un accord SE a
été conclu pour le groupe de construction
mécanique Lenze à Aerzen (Basse-Saxe).
L'entreprise emploie environ 1.900 travailleurs en Allemagne. Sans la
transformation en SE elle aurait probablement bientôt
dépassé le seuil limite pour la participation
paritaire. Lenze occupe plus de 3.000 personnes à
échelle mondiale. L'accord de participation SE ne peut
être résilié qu'en 2021 au plus
tôt. Il dépasse encore la durée
fortement controversée de l'accord de Porsche (voir rapport dans
CEE-News 3/2007). Le nouveau
comité d'entreprise SE
compte 17 délégués venant de onze
pays. Ils se réunissent deux fois par an et
créent un comité exécutif de cinq
membres qui siège trois fois par an et dispose d' un droit
d'accès à tous les sites européens. Il
n'y avait pas encore de comité d'entreprise
européen pour Lenze.
Les
nouveaux chiffres au sujet des SE ...
Selon les calculs de la
fondation Hans – Böckler de fin août 2009,
il y a en tout 431 sociétés anonymes
européennes en Europe. Dont 99 seulement qui sont
opérationnelles. Le nombre élevé en
Allemagne est frappant. En tout 64 parmi les 99
sociétés « normales » ont
leur siège en Allemagne. La raison : beaucoup d'employeurs
veulent éviter de cette manière la participation
paritaire des travailleurs, soit la congeler au niveau de la
représentation d'un tiers des travailleurs au sein du
conseil de surveillance. C'est ce qui fait remarquer de
manière ciblée la presse économique
(voir rapport
dans CEE-News 2/2008). Les
entreprises soumises à la participation paritaire
réduisent aussi fréquemment leur conseil de
surveillance en cours de transformation en SE. Les texts suivants ne
sont disponibles qu'en langue allemande :
...
montrent juste la pointe de
l'iceberg
Ce sont exclusivement les employeurs qui
prennent l'initiative lors de la transformation en SE . Dans beaucoup
de cas, les élus sont informés qu'à
très court terme. En ce moment, un peu plus de 1% des
entreprises allemandes avec un conseil de surveillance paritaire se
sont transformés en SE. Pour les raisons
évoqués ci-dessus, on peut s'attendre
à une hausse considérable dans les
années à venir. La forme juridique de SE pourrait
par conséquent devenir le plus grand défi du
système de participation à l'allemande depuis la
deuxième Guerre mondiale. Les deux exemples suivants
montrent clairement les défis qui se présentent
pour les représentants des travailleurs allemands :
Les
administrateurs salariés versent leurs jetons de
présence Un «
Pôle
européen de compétences en matière de
participation des travailleurs » (EWPCC) a
été crée à l'Institut
syndical européen à Bruxelles. Il apporte une
aide aux représentants des travailleurs dans des conseils de
surveillance de sociétés européennes
(SE). Il est financé par un fonds alimenté des
jetons de présence des représentants des
travailleurs. L'EWPCC fonctionne ainsi de la même
façon que la fondation Hans - Böckler en
l'Allemagne dont le budget est alimenté par les
rémunérations des représentants des
travailleurs au sein des conseils de surveillance allemands.
Actuellement, il y a environ 75 représentants des
travailleurs dans 23 conseils de surveillance SE au niveau
européen, avec une tendance croissante.
Tandis que le transfer des
rémunérations est largement accepté
dans les pays continentaux, l'opinion est divisée dans les
pays de culture anglo-saxon. Le Financial Times de Londres a
qualifié le modèle de « mine d'or
» pour les syndicats. Les fonds financeraient des campagnes
contraires aux intérêts des actionnaires. En fin
de compte, les employeurs fianceraient ainsi leurs propres ennemis par
excellence (voir rapport
dans CEE-News 3/2006). |
8. Des
activités au delà de l'Europe
|
Le CEE de Danone a une assise
mondiale
Du
12 au 14 octobre 2009, les 60 représentants des travailleurs
du groupe alimentaire français Danone venaient de vingt pays
du monde à Genève pour rencontrer pour la
première fois la direction centrale. Les
représentants non-européens pouvaient participer
comme invités à une assemblée
plénière régulière du
Conseil de l'information et de la consultation (CIC) de Danone (le nom
du comité d'entreprise européen fondé
en 1988). De cette manière, le CIC jouera
peut-être un rôle de comité d'entreprise
mondial. Depuis juin 2007, il y a déjà un accord
anti-discrimination au niveau mondial au sein du groupe Danone (voir rapport dans
CEE-News 4/2007).
Charte mondiale des relations de
travail à Volkswagen
Le
29 octobre 2009 une charte des relations de travail a
été signée avec la direction centrale
lors de la réunion du comité d'entreprise
international du groupe Volkswagen à Zwickau (photo). Elle
définit les standards de base pour le travail des
représentants des travailleurs locaux dans 60 entreprises du
groupe dans 15 pays. La charte mondiale sera
concrétisée partout par des conventions locales
(« convention de participation spécifique
»).
De
cette manière, les représentants des travailleurs
ont à l'avenir le droit d'organiser quatre
assemblées d'entreprise par an dans toutes les entreprises
de Volkswagen. La direction locale doit en outre informer tout le
personnel une fois par an. Un comité de contrôl au
sein de la direction générale du groupe
Volkswagen surveillera l'observation de la charte. Le 25 septembre 2009
une initiative du comité d'entreprise européen
avait amené la mise sur pied d'un comité
d'entreprise pour le site russe de Kalouga (ouvert en 2007).
Le comité mondial de
Tenaris revendique la reconnaissance
Du
28 au 30 octobre 2009, le comité d'entreprise mondial de
Tenaris a siègé à Bergamo. La
direction centrale du fabricant de tubes italien reconnaît le
nouveau CEE dont font partie les
délégués d'Italie et de Roumanie (voir
rapport
dans CEE-News 1/2009). Elle refuse cependant de discuter avec
les représentants des travailleurs venant des quatre pays en
dehors de l'Europe. L'action de protestation du comité
d'entreprise mondial devant le siège de l'entreprise
à Dalmine (photo) a rencontré un grand
intérêt auprès des médias.
Rencontre mondiale de Siemens
Le
24 et 25 novembre 2009, les représentants des travailleurs
de Siemens d'Europe, d'Inde, du Brésil, de Chine et des
États Unis se sont rencontrés lors d'un atelier
international à Munich. Si les trois rencontres mondiales
précédentes avaient été
payées par les syndicats, la direction centrale prenait pour
la première fois en charge tous les frais et elle
participait à la discussion. Actuellement on discute de la
formation d'un comité d'entreprise mondial et de la
conclusion d'un accord cadre international sur les standards sociaux
minimums. Quelques jours plus tard, du 5 au 7 décembre 2009,
les représentants des travailleurs indiens et
européens de Siemens ont discuté d'un meilleur
réseautage lors d'un séminaire à
Mumbai. |
9. La
transposition de la nouvelle directive CEE commence
|
Le Portugal se lance
Le
2 novembre 2009, la nouvelle loi sur des comités
d'entreprise européens qui transpose en droit national la
directive CEE refondue est entrée en vigueur au Portugal.
Bien que le délai fixé par l'Union
Européenne se termine le 5 juin 2011, la loi a
déjà été votée
par le parlement le 23 juillet 2009 et publiée au bulletin
officiel le 3 septembre 2009. Le Portugal est ainsi le premier pays a
accorder de meilleures conditions de base à des
comités d'entreprise européens.
Numériquement parlant le pays à
l'extrême ouest de l'Europe ne joue cependant pas un grand
rôle. Seulement neuf entreprises avec un siège au
Portugal sont soumis à la directive, dont une seul a
fondé un CEE. A savoir l'institut financier Banco Espirito
Santo de Lisbonne (voir rapport dans
CEE-News 2/2005). Le projet de loi britannique
publié C'est
avec une grande attention que l'on attend la
transposition au Royaume-Uni, car le gouvernement britannique
était le seul pays à s'abstenir lors du vote au
Conseil des ministres à Bruxelles (voir rapport dans
CEE-News 4/2008). Le 19 novembre 2009, le
ministère de l'économie, de l'innovation et de la
qualification (BIS) avait déjà lancé
une consultation publique sur la transposition de la directive CEE,
elle court jusqu'au 12 février 2010. Le document contient
déjà le texte d'un projet de loi (disponible
à partir de la page 38, mais seulement en langue anglaise) :
Des recommandations syndicales pour les
négociations de CEE en cours
Le
9 décembre 2009, plusieurs fédérations
syndicales européennes ont publié une
recommandation commune pour la conclusion des accords CEE avant juin
2011. Le papier veut assurer que les règlements de la
nouvelle directive CEE soient pleinement respectés
même pendant la période transitoire
jusqu'à l'entrée en vigueur de la
législation CEE nationale. |
10. Des
pages Web intéressantes
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Surveillance des groupes
néerlandais Par
son « Company Monitor » la
confédération syndicale néerlandaise
FNV examine la politique sociale des multinationales dans les nouveaux
pays industrialisés. Les rapports sur Ahold, Nobel Akzo,
Heineken, ING, Philips et Unilever se trouvent sur la page Web. Un
dossier spécial est consacré à la
situation en Chine.
Des
rapports actuels sur la responsabilité sociale des
entreprises
La
page Web britannique « ReportAlert » permet de
télécharger des rapports de
responsabilité sociale et la gestion durable des
entreprises. Les publications sont classées
immédiatement par ordre chronologique et disponibles
après leur parution.
Les
positions syndicales face à la politique industrielle de
l'Union Européenne
Quatre
fédérations syndicales européennes
présentent sur un site Web commun leurs positions face
à la politique industrielle. Il contient des
détails sur certains secteurs ainsi que des rapports
concernant la conférence sur le climat de Copenhague.
Le groupe chimique met en
évidence le partenariat social
La
page Web de l'entreprise BASF
présente en détail la coopération
internationale entre la direction centrale et les
représentants des travailleurs. BASF à
été une des premières grandes
entreprises à s'être transformé en
société européenne (SE) en janvier
2008. Elle avait fondé un comité d'entreprise
européen SE (voir rapport dans
CEE-News 4/2007). Il existe également une
plate-forme de dialogue au niveau mondial. Les texts suivants ne sont
disponibles qu'en langue anglaise : Nous
avons rassemblés de nombreux autres liens
intéressants dans une collection de liens.
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11. Des
nouvelles publications
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Rapport de projet sur l'avenir
des relations de travail
En
décembre 2008 s'est terminé le projet ZAUBER
(« Avenir des relations professionelles et du travail en
Europe ») lancé par l'association de formation
« Arbeit und Leben » de Osnabrück. Ce
projet financé par l'UE a réuni des experts
internationaux dans le cadre de 6 séminaires en quatre pays.
Les documents du projet récemment publiés
(brochure avec CD-ROM) résument tous les sujets
traités. Les thèmes principaux étaient
l'information et la consultation des employés dans les
entreprises multinationales, la politique des conventions collectives
en Europe et les perspectives des relations de travail en Europe
centrale et de l'Est.
Des relations de
travail en Europe de l'Est
En septembre 2009 est parue une
nouvelle étude de Heribert Kohl un expert de l'Europe de
l'Est. Il y examine l'étendue des comités
d'entreprise, l'évolution des affiliations syndicales, le
dialogue social et la nature des négociations collectives
dans 16 pays de l'Europe centrale et la partie Ouest des Balkans. Au
centre de l'ouvrage se situait la question comment la crise
financière a été
maîtrisée dans ces pays, et quelles ont
été ses conséquences sur les relations
de travail. Pour les membres des CEE, cette étude est une
mine de données et de statistiques pour mieux comprendre la
situation des délégués dans ces pays.
L'étude est disponible en langue anglaise :
Manuel
des fédérations syndicales transnationales
Le livre paru en novembre 2009
contient les résultats d'un projet de recherche de la
fondation Hans - Böckler. La première partie peut
être utilisée comme ouvrage de
référence pour les
fédérations sectorielles au niveau
européen et mondial. Au delà de la
présentation des fédérations, les
auteurs du « groupe de recherche de relations de travail
européennes et mondiales » de
l'université de Fulda (ils sont aussi actifs dans la
recherche sur les CEE) ont aussi analysé certains aspects du
travail syndical. Le chapitre deux de l'ouvrage est par exemple
consacré aux accords cadres internationaux et aux
comités d'entreprise européens. Le livre n'est
que disponible en langue allemande :
Newsletter du
développement durable
Fin novembre 2009, l'institut
syndical européen (ETUI) a lancé une nouvelle
publication électronique consacré au
développement durable. A l'avenir la Newsletter donnera tous
les mois un compte rendu des activités syndicales de
Bruxelles combinant à la fois les questions liés
à la politique du climat, la sécurité
des emplois et la justice sociale. La Newsletter n'est disponible qu'en
langue anglaise. | 12. Réseau
de formation et de conseil « euro-ce.org » :
Exemples de notre travail
|
Interviews
et publications
«
Une entreprise familiale fixe les règles ». C'est
sous ce titre que la revue spécialisée der
betriebsrat a publié en décembre 2009
un article consacré à la négociation
de l'accord de participation dans l'entreprise bavaroise de
métallurgie Warema récemment
transformée en société
européenne (SE) (voir rapport dans
CEE-News 3/2009). Déjà en septembre
2009, EIRO, le portail en ligne de la «
Fondation européenne pour l'amélioration de la
vie et des conditions de travail » à Dublin avait
analysé l'accord de Warema et
déterminé les éléments
ouvrant la voie pour la cogestion dans la société
européenne (SE). En
décembre 2009 la revue spécialisée
AiBplus faisait état des négociations
pour la mise sur pied d'un comité d'entreprise
européen dans l'entreprise pharmaceutique japonaise Takeda.
Le groupe spécial de négociation (GSN) est
conseillé actuellement par Dr Werner Altmeyer du
réseau de formation et de conseil « euro-ce.org
» (voir rapport
dans CEE-News 1/2009).
Des formations
concernant la nouvelle directive CEE
Au
cours de l'année 2010, le réseau de formation et
de conseil «euro-ce.org» en coopération avec
des partenaires dans cinq pays européens organise une
série d'ateliers consacré à la
nouvelle directive CEE. Le commanditaire est UNI, l'union
européenne des syndicats du secteur des services. Des
manifestations sont prévues à Paris, à
Londres, à Madrid, à Berlin, à
Bucarest et à Varsovie. Les dates seront fixés
lors de la réunion du groupe de direction du projet
à Paris le 13 janvier 2009 et publiés dans le
prochain numéro des CEE-News.
Un nouveau partenaire
à Londres
À
côté de la recherche, le cabinet de conseil
britannique ADAPT International se consacre surtout à la
formation des représentants des travailleurs en
matière de droits à l'information et à
la consultation au niveau national et européen.
Déjà en tant que secrétaire de la
fédération Unite (jusqu'en mars 2008), les
thèmes principaux de travail du fondateur de l'entreprise
David Tarren étaient les restructurations socialement
responsables et l'encouragement du dialogue social. A l'avenir ADAPT
International et le réseau de formation et de conseil
« euro-ce.org » vont travailler ensemble dans le
contexte germano-britannique et dans le cadre de projets
européens. | |