1. La
Commission européenne envoie des avertissements
| L’Italie, la Grèce
et le Luxembourg n'ont pas encore transposé la directive CEE
Les 27 pays de l'UE plus la Norvège,
l'Islande et le Liechtenstein avaient jusqu'à 5 juin 2011
pour transposer dans leur système juridique national la
nouvelle directive sur les comités d'entreprise
européens. Seulement onze des 30 pays ont
respecté la date limite (voir rapport dans
CEE-News 2/2011). En juillet 2011, la Commission
européenne a envoyé des lettres d'avertissement
à 17 pays. Le 24 novembre 2011, elle a lancé des
procédures formelles pour infraction contre quatre de ces
pays. Une de ces procédures (contre les Pays-Bas) s'est
avérée inutile, étant donné
que la procédure législative venait de se
terminer et que la nouvelle loi CEE est entrée en vigueur le
15 novembre 2011. Les textes suivants sont uniquement disponibles en
néerlandais: Au Luxembourg,
le Gouvernement a adopté le projet de loi le 11 novembre
2011. Il a été présenté au
Parlement le 29 novembre 2011, mais la loi n'a pas encore
été adoptée. La transposition est également en cours
en Grèce.
Contrairement à l'Italie,
où il y avait déjà eu des
problèmes pour l'adoption de l'ancienne directive CEE (de
l’année 1994). C'est seulement après un
avertissement de la Commission européenne, que le
législateur italien a adopté la nouvelle loi CEE
en 2002 (voir rapport
dans CEE-News 2/2006). La raison
réside dans la tradition italienne, car les accords sont
souvent conclus entre les confédérations
syndicales CGIL, CISL et UIL et les employeurs sous forme de convention
collective. C'est ainsi que le 12 avril 2011 les interlocuteurs se sont
accordés sur une déclaration commune concernant
la nouvelle directive CEE. A la différence de ce qui se fait
par exemple en Belgique, elle n'est pas applicable de
manière universelle. Est-elle également
applicable aux entreprises sans représentation syndicale? Vu
que la directive européenne s'applique à tous les
travailleurs italiens sans exception, le législateur est
maintenant appelé à combler cette lacune.
Action contre un « oasis sans cogestion
» Le 24 novembre 2011, la
Commission européenne à Bruxelles a
décidé de renvoyer les Pays-Bas devant la Cour
européenne de justice. Elle met en cause une transposition
incorrecte des règles communautaires sur la
codétermination au sein des conseils de surveillance en cas
de fusion transfrontalière. Le procès
résulte de la plainte d'un syndicat néerlandais
en 2008. Les Pays-Bas est un pays d'accueil
privilégié pour les holdings
étrangers. Les considérations
financières et la non existence de la
codétermination y jouent un rôle non
négligeable. Un bureau ou une « boîte
aux lettres » à l'aéroport d'Amsterdam
permet d'éviter de manière
élégante une représentation des
salariés au conseil de surveillance, s'il n'y a que peu de
travailleurs au Pays-Bas. De cette manière, la maison
mère d'Airbus EADS, ou la société
suédoise de meubles Ikea ont leur siège officiel
aux Pays-Bas. Nouvelles statistiques CEE
publiés à Bruxelles
Le
25 novembre 2011, l'Institut syndical européen (ETUI)
à Bruxelles a publié de nouveau graphiques avec
des données statistiques. Il y a actuellement 995
comités d'entreprise européens dans 932
compagnies transfrontalières (certains groupes ont plusieurs
CEE). La loi CEE allemande
rééditée
Le
15 décembre 2011 a été
publié la version révisée de la loi
CEE allemande. Pour la première fois depuis
l'entrée en vigueur le 18 juin 2011 le texte de loi complet
est disponible sous forme de document cohérent. Les
précédentes publications citaient uniquement les
sections modifiées.
|
2. Astuce
pratique : les clauses en cas de changements structurels
|
Méfiez-vous
des clauses supplémentaires selon l'article 13
Une
des améliorations les plus importantes de la nouvelle
directive CEE est le droit de pouvoir renégocier un accord
en cas de « changements structurels » dans
l'entreprise (fusions, fractionnements, fermetures, la relocalisation
du siège social). Pour éviter ce droit, de
nombreuses sociétés – surtout britanniques et
américaines – tentent de convaincre le
comité d'entreprise européen de signer une clause
supplémentaire à l'accord CEE. Quels sont les
droits auxquels renoncent les représentants des travailleurs
en cas de signature de telles clauses ? Les procédures
prescrites par la loi en cas de changements structurels L'article 13 de la nouvelle
directive CEE stipule ce qui suit : Lorsque des modifications
significatives interviennent dans la structure de
l’entreprise de dimension communautaire ... et, soit en
l’absence de dispositions prévues par les accords
en vigueur, soit en cas de conflits entre les dispositions de deux ou
de plusieurs accords applicables, la direction centrale entame la
négociation visée à
l’article 5 de sa propre initiative ou à la
demande écrite d’au moins cent travailleurs ou de
leurs représentants dans au moins deux entreprises ou
établissements, dans au moins deux États membres
différents. Composition
du groupe spécial de négociation (GSN) L'article 5 de la nouvelle
directive CEE règlemente la formation du GSN en cas de
création d'un comité d'entreprise
européen. Lorsque des changements structurels interviennent,
d'autres membres s'ajoutent au GSN : de sorte que chaque
comité d'entreprise européen existant envoie au
moins trois de ses membres au GSN. En cas de changements structurels,
il y a la possibilité de mettre sur la table de
négociation la totalité de l'accord CEE et de
l'améliorer de manière significative. Les
comités d'entreprise européens existants restent
en fonction pendant cette période là,
même si la procédure dure jusqu'à trois
ans. Ceci est
particulièrement important pour les anciens
accords dits « volontaires » conclus
jusqu’à septembre 1996, ou modifiés
entre juin 2009 et juin 2011. Dans ces cas, la demande de
renégociation des accords selon l’article 13
aboutit automatiquement à une amélioration du
statut juridique de l'accord CEE, même si le contenu reste
inchangé (ce ne vaut pas pour les accords CEE de droit
britannique). Il faut donc fortement décourager la signature
de clauses visant à mettre fin à
l’article 13. Des
clauses additionnelles limitent le pouvoir de négociation
des salariés Alors que les directions
centrales argumentent souvent que de telles clauses permettraient
d'éviter les procédures trop bureaucratiques, ces
propositions visent en réalité à la
qualité de l'accord CEE. Si un CEE signe de telles clauses,
il cède sans échange toute « masse de
négociation ». Attention: Dans les
textes proposés par les directions, l'article 13 n'est
souvent pas mentionné explicitement, alors qu'il devrait
être abrogée!
Atelier
sur la renégociation des accords CEE Du
8 au 10 octobre 2012 aura lieu au château de Rheinfels un
atelier pour les élus aux comités d'entreprise
européens,
qui veulent renégocier leur accord de CEE. Un accent
particulier est mis sur la situation juridique des «
changements structurels ».
| 3. Focus sur le Royaume-Uni
| Conférence
CEE anglo-allemande à Londres
Du 27 et 28 octobre 2011, environ 40 participants
– principalement d'Allemagne et de Grande Bretagne, mais
aussi de quatre autres pays – sont venus à Londres
pour discuter de leurs expériences en matière de
comités d'entreprise européens et les
règles nationales de représentation des
salariés. La conférence était
organisée en coopération avec le bureau londonien
de la Fondation Friedrich-Ebert. Un CEE sur cinq est soumis au droit
britannique et presque toutes les sociétés
transnationales en Allemagne ont une filiale au Royaume-Uni.
L'échange devrait continuer. La prochaine
réunion CEE anglo-allemande est prévue du 25 et
26 octobre 2012 à Londres.
Dernières nouvelles des
entreprises britanniques
Le Royaume-Uni n'a aucune base
légale pour les comités d'entreprise ou la
participation. La réglementation des conditions de travail
est uniquement possible sur base de conventions d'entreprise conclus
entre les comités syndicaux et la direction. Les syndicats
doivent d'abord lutter dans chacune des entreprises pour être
reconnu comme « négociateur »
(« représentativité »). Bien
qu'il y ait, depuis 2000, une réglementation
légale, la situation varie d'une entreprise à
l'autre. Voici quelques exemples récents : - En octobre 2011, il
a été décidé de la
représentativité dans l'entreprise Kammac.
L'entreprise dans le centre de l'Angleterre est
spécialisée dans la logistique et la gestion de
stocks pour l'industrie brassicole. Lors du vote secret, les
salariés se sont prononcés a 100 % des voix pour
le syndicat Unite, qui négociera les conditions de travail
dans les futurs accords d'entreprise. La prochaine étape est
de négocier un « accord de
représentativité » avec la direction de
l'entreprise, qui définit le cadre de la mise en place de la
représentation des salariés (voir
le rapport).
- Une étape supplémentaire
a été franchie pour l'entreprise de restauration
LSG Sky Chefs à l'aéroport de Manchester. En
novembre 2011 a été signé un
« accord de représentativité
» réglementant les détails de la
représentation des salariés (voir
le rapport).
- La tendance inverse peut être
observée chez Honda dans le sud-ouest de l'Angleterre. Dans
l'usine de Swindon, l'employeur a tenté de mettre fin
à la représentativité du syndicat
Unite par tous les moyens juridiques. En juillet 2011, le «
convenor » - comparable à un secrétaire
du comité d'entreprise français - a
été suspendu de ses fonctions (voir
le rapport).
Le plus grand arrêt de
travail depuis la grève générale de
1926
Le 30 novembre 2011 entre deux et trois
millions de personnes ont participé au Royaume-Uni
à une action de grève nationale pour
défendre le système des pensions. Le gouvernement
a l'intention d'utiliser les fonds de pension pour consolider le budget
de l'état. Contrairement à l'Europe continentale
les retraités britanniques dépendent des
paiements par des fonds de pension de leur employeur. La pension
légale ne couvre qu'une partie minime. Alors que des jours
de grève nationale sont plus fréquents dans les
pays méditerranéens en raison d'un droit de
grève large, la grève britannique est un
événement particulier. Les conditions
très strictes fixés par les « lois
Thatcher » ne facilitent pas la vie des syndicats
britanniques pour remplir les exigences formelles. Tous les
participants potentiels d'une grève doivent obligatoirement
donner leur accord dans le cadre d'un vote secret. Alors que la
grève du 30 novembre 2011 ait été
soutenue par le secteur public, il y a également des
problèmes avec les fonds de pension privés. Le
premier referendum depuis les années 70 est
annoncé pour Ford en Grande-Bretagne. Une étape
supplémentaire a déjà
été franchie pour le groupe de produits de
consommation Unilever où plusieurs actions de
grève concernant les régimes de retraite ont eu
lieu le 9 décembre 2011 dans plusieurs usines à
travers l’Angleterre. Un soutien est également
venu du comité d'entreprise européen. Les textes
suivants sont uniquement disponibles en anglais : | 4. Des rapports concernant
les autres pays
|
La
confédération néerlandaise
FNV devant l'auto-dissolution
Au printemps 2011, les
syndicats, les employeurs et le gouvernement néerlandais ont
signé un accord pour augmenter progressivement de 65
à 67 ans l'âge de la retraite. Ce sujet est
très controversé dans la
société néerlandaise et au sein de la
confédération syndicale FNV. Comme les deux
fédérations les plus fortes parmi les 19 ne se
sentaient plus suffisamment représentés au
Conseil exécutif de la FNV, il y a eu rupture le 3
décembre 2011. La FNV va se dissoudre et sera
remplacée d'ici l'été 2012 par une
organisation syndicale totalement nouvelle, constitué selon
des règles différentes. La FNV
social-démocrate est la plus grande
confédération syndicale néerlandaise
avec 1,4 millions de membres, la CNV chrétienne compte
environ 350.000 membres. Les interlocuteurs sociaux se
réorganisent en Roumanie
Le 25 octobre 2011 un accord
exemplaire de négociation collective a
été signé à Bucarest. Les
signataires, en plus des cinq grandes
confédérations syndicales, sont les employeurs de
la nouvelle association Patrorom, constituée en septembre
2011 suite à la fusion des quatre anciennes
confédérations des employeurs. Après
que le gouvernement ait décidé en mai 2011 de
manière unilatérale la réforme la plus
ambitieuse du système de négociation collective
depuis 20 ans, il y a eu une rupture avec les interlocuteurs sociaux
roumains. La majorité des
associations patronales a démissionné du Conseil
économique et social en septembre 2011. Avec le nouvel
accord, les interlocuteurs sociaux se reconnaissent
mutuellement. A l'avenir, ils veulent déterminer en commun
leur propres responsabilités, indépendamment des
institutions de l'état. Les textes suivants sont uniquement
disponibles en anglais:
Le Portugal augmente la
durée de travail de 30 minutes
Le 7 décembre 2011, dans le cadre des
mesures anti-crise pour sauver les banques et l'euro, le Conseil des
ministres à Lisbonne a décidé d'un
nouveau dispositif de temps de travail. Les employeurs du secteur
privé peuvent désormais prolonger de 30 minutes
la durée de travail quotidienne, sans avoir à
payer des heures supplémentaires. Par semaine les
travailleurs portugais travailleront 3,5 heures de plus que les
travailleurs en Allemagne. Même dans des pays comme la
Lettonie, la Slovénie et la Roumanie, le temps de travail
réel reste inférieur à celui au
Portugal.
|
5. Quelques exemples des
activités de CEE
|
Rejet d'une participation
chinoise au capital pour des raisons éthiques Lors d'une réunion
à Londres le 12 octobre 2011, en cours de
procédure de consultation sur une prise de participation
d'un fonds souverain chinois au capital du groupe, le comité
d'entreprise européen du groupe français GdFSuez
a donné un avis négatif. Selon le
comité d'entreprise européen, l'investisseur ne
garanti pas les principes de la responsabilité sociale, le
respect des droits humains fondamentaux et le droit du travail. En
novembre 2010, GdFSuez et les syndicats avaient signé un
accord-cadre international relatif à ces questions
(voir rapport
dans CEE-News 4/2010). Jusqu'à
présent, il s'agit d'un premier cas où un
comité d'entreprise européen refuse un
investisseur minoritaire pour des raisons éthiques. Le
gouvernement chinois veut obtenir l'accès aux ressources
premières et gagner en réputation internationale
à travers ses placements. Étant donné
que 1.500 travailleurs d’une filiale de GdFSuez
étaient concernés par l'investissement, la
direction centrale a lancé une procédure
d'information et de consultation du CEE. L'avis du CEE a
été préparée dans le cadre
de deux réunions du CEE et avec l'aide d'un cabinet de
conseil.
Comités
d'entreprise européens du commerce Du 17 au 19 octobre 2011, les
représentants des employés du commerce de gros et
de détail d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse ont
rencontrés leurs collègues d'Europe de l'Est dans
le cadre du « Dialogue de Vienne ». Cette
plate-forme de dialogue sous forme de réunions annuelles
existe depuis 2002. En plus d'un échange sur le travail des
comités d'entreprise européen dans le secteur du
commerce, il a aussi été question de la situation
sur le marché du travail, du salaire minimum, des horaires
d'ouverture et des normes sociales minimales.
Un CEE français veut arrêter
la restructuration par voie judiciaire
Le
13 décembre 2011, il a été
annoncé à Paris que le CE européen du
groupe nucléaire Areva prépare une action en
justice pour faire respecter ses droits de participation. A la suite de
l'accident nucléaire au Japon, les
société appartenant à
l'état Français prévoit de mettre un
terme à des investissements et de réduire son
personnel. Ces plans n'ont pas été
discutées avec le CEE, il n'y a eu aucune information et
consultation préalable. Le CEE veut donc arrêter
les plans d'économie par voie d'injonction. Il s'appuie sur
un cas similaire pour Gaz de France en 2006 (voir rapport dans
CEE-News 1/2008).
|
6. La
création de nouveaux comités d'entreprise
européens
|
Les
chemins de fer autrichiens créent un CEE
Quelques
jours après l'entrée en vigueur de la nouvelle
loi CEE en Autriche, un accord CEE pour la
société ÖBB a été
signé le 20 juin 2011 à Vienne par des
représentants d'Autriche et de Hongrie. La
société, dont la principale filiale ferroviaire
étrangère est actuellement Rail Cargo Hungaria,
veut se développer au niveau international dans les
années à venir.
Création
d'un premier CEE belge selon la nouvelle législation
Le
29 septembre 2011 a été crée un CEE
sur base de la nouvelle convention collective belge (voir rapport dans
CEE-News 3/2011) pour Ter Beke, un groupe alimentaire en
Flandre orientale. La société cotée en
bourse a 1.850 travailleurs sur neuf sites en Belgique, en France et
aux Pays-Bas.
Un producteur de ciment italien
crée un CEE Le
26 octobre 2011 a été créé
à Rome le premier CEE italien selon la nouvelle
législation. Le groupe de matériaux de
construction Cementir Holding emploie 3 200 travailleurs dans 15 pays
au monde entier. Comme il n'y a toujours pas de nouvelle
législation CEE en Italie (voir ci-dessus),
il a fallu se baser sur la nouvelle directive de l'UE. Il est
étonnant de constater que l'accord CEE ne contient pas une
définition de l'information et de la consultation comme
prévu dans la nouvelle directive. Le
CEE compte 14 membres: six d'Italie, cinq du Danemark, un de
Norvège et un de Suède ainsi qu’un
observateur de Turquie. Il y a une seule session
plénière annuelle, s'y ajoute le droit
à deux jours de formation par an. Un comité
exécutif de quatre membres gère les
activités courantes.
Le groupe
allemand de logiciels s'élargi
Après la création d'un
comité d'entreprise, le groupe allemand SAP a
désormais aussi un comité d'entreprise
européen. Le 24 novembre 2011 a été
signé un accord CEE au siège du groupe
à Walldorf près de Heidelberg. Le CEE est
composé de délégués de 27
pays, la Suisse n'y est pas représentée. Il se
réunit une fois par an. La
création d'un CEE chez SAP est remarquable pour plusieurs
raisons. Jusqu'en 2006 il n'y avait même pas de de
comité d'entreprise pour les 14 000 employés en
Allemagne. La première élection a
été imposée par les tribunaux
(voir rapport
dans CEE-News 1/2006). L'initiative avait
été prise par des membres de l'IG Metall.
Après la création du comité
d'entreprise, une représentation de la
fédération ver.di a été
créée pour rivaliser avec la
fédération d'IG Metall. Ce sont les
représentants du syndicat ver.di qui ont
œuvré pour la création du
comité d'entreprise européen. Bien que les deux
fédération soient membres de la même
confédération syndicale, le DGB, ils se
positionnent en concurrents lors des élections au
comité d'entreprise et pour l'affiliation de nouveaux
membres. Les textes suivants sont uniquement disponibles en allemand : La compétition entre
syndicats augmente
La question d'une
délimitation des frontières syndicales entre les
fédérations membres du DGB se pose de plus en
plus souvent en Allemagne. Alors que dans certaines entreprises la
coopération entre les différents syndicats est
bonne, il y a une forte concurrence dans d'autres. En dehors de
l'industrie informatique, sont touchés par exemple : les
services de la téléphonie mobile, du secteur de
l'énergie, du transport et des services industriels. Il n'y
a donc pas besoin de confédérations concurrentes
comme c'est le cas en France, pour connaître les
mêmes problèmes qu’en France.
|
7.
L'actualisation des accords CEE
|
Airbus double le nombre de sessions
L'accord CEE
pour Airbus a été actualisé le 27 juin
2011. Le nombre annuel de séances
plénières pour les 18 membres du CEE est ainsi
passé de deux à quatre. Y participent
également comme invités les
représentants d'Aerolia et de Premium Aerotec, deux filiales
dont a voulu se séparer le groupe, mais qu'il n'a pas encore
pu vendre jusqu'à présent. Le nouvel accord CEE adopte la
définition de l'information et de consultation de la
nouvelle directive. Le comité d'entreprise
européen d'Airbus a été
fondé en 2001 selon le droit néerlandais.
Formellement, il s'agit seulement d'un comité d'entreprise
européen sectoriel au sein du groupe EADS, qui dispose
à son tour de son propre comité d'entreprise
européen au niveau de la Holding. Celui-ci avait
déjà adapté son accord CEE en octobre
2008 (voir rapport
dans CEE-News 1/2009).
Une
chaîne de supermarchés renforce le
comité exécutif L'accord
CEE de Carrefour, un accord datant de 1996, a été
actualisé le 20 octobre 2011. Le CEE est composé
de 29 membres provenant de huit pays, dont onze de France, sept
d'Espagne, trois de Belgique et trois d'Italie. Les cinq membres du
Comité exécutif se réunissent trois
fois par an. Ils n'ont pas été élus
mais désignés par la
fédération syndicale UNI à Bruxelles,
selon le modèle français. Tous les membres du CEE
ont droit à deux jours de formation par an et disposent d'un
droit d'accès à tous les sites en Europe. La
première réelle procédure de
consultation depuis la création du CEE en 1996 a eu lieu en
mars 2011 (voir rapport dans
CEE-News 2/2011).
Le
groupe financier actualise le règlement du CEE
Le 2 décembre 2011, le groupe de banque
et d'assurance français Groupama a actualisé
l'accord CEE. Les moyens de travail du CEE seront
étendus. Des cours de langues sont désormais
explicitement prévu. Bien que la
société soit basée en France, la
présidence est assurée par une
représentante des salariés (secrétaire
CEE) en Italie. |
8. Des nouvelles de la forme juridique SE
|
Les
partenaires sociaux évaluent différemment la
nécessité d'une révision
Le 4 juillet 2011, la
Commission européenne à Bruxelles a
lancé la première phase des consultations sur le
processus de révision de la directive SE (voir rapport dans
CEE-News 2/2010). Les associations patronales et les
syndicats ont été invités à
prendre position sur certaines questions. Selon une étude
réalisée par Ernst & Young, le plus grand
nombre de sociétés SE se trouve actuellement en
Tchéquie et en Allemagne (voir graphique). Alors que les
cabinets d'avocats spécialisés à
Prague proposent la vente de coquilles vide SE, c'est le gel de la
participation des salariés dans les conseils de surveillance
qui est au premier plan en Allemagne (voir rapport dans
CEE-News 4/2010). Un nouveau rapport d'experts du
Réseau syndical « SE-Europe »
à Bruxelles souligne une nouvelle fois cette tendance. Le 6 octobre 2011,
BusinessEurope, la Confédération des
organisations patronales européennes, à
publié son avis et s'est prononcé contre une révision
de la législation existante. Le 28 octobre 2011, la
Confédération européenne des syndicats
(CES) avait répondu par une prise de position
détaillée et nommé les lacunes
juridiques actuelles. Ces commentaires seront désormais
intégrés dans le processus législatif. Le
scénario de la révision SE rappelle celui de la
révision CEE La situation actuelle
après la première phase de consultation montre un
parallèle avec la révision de la directive CEE
(voir rapport
dans CEE-News 3/2007). En avril 2008, les associations
patronales avaient strictement refusé tout changement
à la base juridique des comités d'entreprise
européens, jusqu'à ce que finalement la
Commission européenne prenne l'initiative. En
été 2008, un accord rapide (politiquement
controversée) avait été conclu dans
les coulisses entre les partenaires sociaux (voir rapport dans
CEE-News 3/2008). Le
groupe d'assurances allemand gèle la participation de tiers Peu avant d'atteindre le seuil
des 2 000 travailleurs pour créer un conseil de surveillance
paritaire, la division « protection juridique » de
groupe ARAG a été transformée en
société européenne (SE) le 1er
décembre 2011. Comme dans le cas d'autres transformations en
SE, la participation de-tiers au conseil de surveillance va
être gelé. La société
holding de l'entreprise familiale reste dorénavant
complètement libre de cogestion. Un accord correspondant a
été signé le 7 octobre 2011 au
siège de Düsseldorf (photo). A l'avenir deux
représentants allemands et un néerlandais
siègeront au conseil de surveillance de la division
protection juridique. Les 3 400 employés
européens sont représentés par un
comité d'entreprise SE, qui se réunit deux fois
par an. Il est composé de
délégués de l'Allemagne, de
l'Autriche, de Slovénie, d'Italie, d'Espagne, du Portugal,
de Grèce, de la Belgique, des Pays-Bas et du Royaume-Uni.
Ils élisent un comité exécutif de
quatre membres. Une caractéristique particulière
de l'accord : tous les membres du comité d'entreprise SE ont
la même protection que ceux d'un élu allemand.
Séminaire
sur la réalisation des procédures de consultation Du 10 au 13 avril 2012 aura
lieu un atelier, qui vise également aux comités
d'entreprise SE. Comment un membre d'un comité d'entreprise
SE peut il mener à bien une procédure de
consultation en matière de restructuration et
élaborer une prise de position juridiquement infaillible? |
9. Un regard
au-delà de l'Europe
|
Première
réunion pharmaceutique mondiale Le 28 octobre 2011,
à l'initiative de la Fédération
internationale des syndicats de la chimie (ICEM) eu lieu pour
la première fois une rencontre mondiale dans l'industrie
pharmaceutique. Environ 50 représentants des
salariés de 15 pays ont discuté à
Genève des tendances actuelles et des restructurations.
Réseau
mondial chez Philips Le
23 et 24 novembre 2011 a eu lieu à Amsterdam une
réunion les délégués de
l'Europe, du Brésil et des pays asiatiques pour
créer un réseau mondial au sein de la
société d'électronique
néerlandaise. La direction centrale a
été critiqué pour le manque
d'information au sujet des fermetures d'usines dans la division
éclairage, rendu public le 17 octobre 2011.
Premier accord-cadre
international dans le secteur de la restauration Le 12 décembre 2011
a été signé un accord-cadre sur les
droits sociaux fondamentaux entre la direction centrale de la
société française Sodexo et l'UITA,
l'organisation internationale des syndicats de l'alimentation. L'accord
international réglemente également la libre
activité syndicale. En septembre 2010, une organisation des
droits humains avait déjà critiqué
Sodexo pour avoir violé les normes internationales du
travail aux Etats-Unis (voir rapport dans
CEE-News 3/2010). En juin 2011 la
société avait signé au Royaume-Uni un
« accord de représentativité
» très complet (voir rapport dans
CEE-News 2/2011). |
10.
Des sites web intéressants
|
Un groupe de soins de
santé rend transparent les activités du CEE
L'opérateur
suédois d'hôpitaux Capio avait crée le
premier comité d'entreprise européen dans le
secteur privé de la santé en juin 2006
(voir rapport
dans CEE-News 3/2006). La société qui a
été achetée par des investisseurs
financiers, gère environ 100 hôpitaux dans huit
pays européens et continuera sa croissance par des
acquisitions. Les réunions du comité d'entreprise
européen qui se réunit deux fois par an, sont
documentées de façon
régulière sur le site Web de l'entreprise.
Les
relations de travail dans les pays scandinavesLa publication en ligne
« Journal nordique du travail » en langue anglaise,
donne les dernières nouvelles sur le monde du travail dans
les pays nordiques (syndicats, droit du travail, négociation
collective, le chômage, etc). Elle est publiée par
un institut de recherche à Oslo, à la demande du
Conseil nordique des ministres. Elle publie également une
Newsletter.
La
responsabilité globale de l'industrie informatique Plusieurs sites internet des
partenaires du réseau GoodElectronics sont
dédiés à l'amélioration des
conditions de vie et de travail des salariés de l'industrie
informatique dans les pays émergents. Un des objectifs, par
exemple, est de rendre conscient des standards sociaux et
écologiques de base lors de l'achat d'ordinateurs.
Violation des droits humains et
syndicaux dans le monde entier Chaque année, en
juin, la Confédération syndicale internationale
(CSI) publie un rapport consacré à la violation
des droits syndicaux dans les régions du monde. Une carte
interactive permet de directement consulter les informations sur les
pays. Elle donne un glossaire des termes ; un guide et des
graphiques fournissent des informations supplémentaires. Autres liens
compilés dans une collection de liens.
| 11.
Les nouvelles publications
|
Dialogue
social en Europe du Sud Est
En
mai 2011 s'est terminé, un projet européen
consacré au dialogue social dans le secteur des transports
en Roumanie, en Bulgarie, en Macédoine et en Croatie. Le
syndicat des travailleurs du transport Unitatea de Bucarest, qui
coordonnait le projet, a non seulement publié un rapport
complet des ateliers, mais également
élaboré un manuel consacré au dialogue
social dans les quatre pays participant au projet. Ces publications
sont disponibles en cinq langues. Au-delà de
l'information et de la consultation
Alors que le
législateur limite les comités d'entreprise
européens à l'information et à la
consultation, un grand nombre de comités a
déjà une étape d'avance. De plus en
plus souvent, ils négocient des accords d'entreprise fixant
au niveau européen des règles de
sécurité, de partage des profits, de gestion
proactive du personnel ou le contexte de restructurations (voir
des exemples
recents dans CEE-News 3/2011). Cette étude,
publiée en septembre 2011, a examiné les
processus de négociation et de l'interaction entre le CEE et
les syndicats dans le cadre des accords pour un total de dix
sociétés. L'accent a été
mis sur l'industrie du métal, mais l'entreprise de chimie
Bayer et le groupe bancaire Unicredit y sont aussi
représentés.
Unitarisme et
pluralisme des négociations collectives en Europe
En septembre
2011, a également été
publiée une anthologie qui analyse les systèmes
de négociations collectives dans sept pays du
marché intérieur européen. Le point de
départ pour la publication a été une
décision de la Cour fédérale du
travail en juin 2010, mettant fin à l'unité des
négociations collectives en Allemagne et ouvrant ainsi la
voie à une plus grande fragmentation du système
actuel (voir rapport dans
CEE-News 2/2010). L'éditrice du livre
publié par la Fondation Hans-Böckler est Dr
Reingard Zimmer. La spécialiste du droit de travail
coopère depuis de nombreuses années avec le
réseau de formation et de conseil « euro-ce.org
» .
Administrateurs
salariés : comparaison actuelle entre les pays
En novembre 2011 l'Institut syndical européen
(ETUI) à Bruxelles a publié une étude
sur la situation juridique de la représentation des
salariés dans les conseils de surveillance. Des
règlements en matière de participation existent
dans 17 pays de l'UE, plus la Norvège. Le livre donne
également un aperçu des modèles de
gouvernance d'entreprise et les discussions politiques sur les
tendances actuelles en matière d'extension ou de limitation
de l'influence des salariés. Un chapitre
séparé est consacré à la
nouvelle forme juridique de la société
européenne (SE). Il donne une listes de toutes les
entreprises concernées ayant déjà
conclu un accord de participation de société
européenne. Le livre est disponible en allemand et en
anglais.
D'autres sources peuvent être
consultés sur une page
littérature.
| 12. Le réseau de
formation et de conseil « euro-ce.org » :
Des exemples de notre travail
| Échange régional en
matière de CEE
Le 3 novembre 2011 environ 25
représentants de salariés de l'Autriche et de
l'Italie du Nord se sont rencontrés au monastère
de Neustift au Tyrol du Sud (photo), pour échanger de leurs
expériences au sein des comités d'entreprise
européens. Y étaient également
représentés des entreprises
métallurgiques du Tyrol du Sud, qui doivent encore
créer un CEE. Wolfgang Greif du syndicat GPA de Vienne et
Werner Altmeyer du cabint «euro-ce.org » de
Hambourg y assistaient en tant qu'experts.
Séminaire CEE
italo-allemand au Tyrol du Sud
En
coopération avec des partenaires du Tyrol du Sud et
d'Italie, le cabinet «euro-ce.org » organisera
à Bolzano du 27 au 28 septembre 2012 un atelier pour les
membres des comités d'entreprise européens.
Le
comité d'entreprise SE redémarre avec un projet
européen
Lors d'une réunion à Hambourg
le 5 décembre 2011, les activités de projet pour
le comité d'entreprise SE de Donata Holding SE ont
été planifiés. Il s'est
constituée pour un nouveau mandat en janvier 2012 et
commencera ses activités par un projet de formation et de
consultation financé par l'union européenne. Avec
le soutien du cabinet « euro-ce.org » les
représentants des salariés vont suivre une mise
en forme pour pouvoir effectuer leur travail. Sous l'égide
de Donata Holding SE et de sa filiale américaine Coty sont
regroupés les marques de parfums comme Calvin Klein,
Davidoff, David Beckham, Jil Sander, Joop et Lancaster. Coty a des
succursales dans 16 pays européens, en Suisse et au Monaco.
Une
académie des comités d'entreprise
européens a été fondée
Le 20 décembre 2011, a
été fondée à Hambourg la EWC Academy GmbH (en
forme juridique Sàrl). Elle prendra progressivement
le relais en 2012, pour toutes les conférences, formations
et services de conseil du cabinet « euro-ce.org ».
La nouvelle académie est basée au
bâtiment Stella-Haus (photo) situé entre le canal
de l'Alster et le port intérieur, à
portée de vue du quartier historique des entrepôts
et la nouvelle philharmonie. Le bâtiment est
considéré comme étant l'immeuble de
bureaux le plus élégant de l'époque de
l'expressionnisme de la ville hanséatique.
|
13. Les
séminaires actuels
|
Le
programme des séminaires 2012 sous forme de
dépliant Depuis janvier 2009, le cabinet
« euro-ce.org » organise des ateliers, des
conférences techniques et des colloques pour les
élus aux comités d'entreprise
européens, de comités d'entreprises SE et des
groupes spéciaux de négociation. Au total 347
représentants des salariés de 155 entreprises y
ont participé jusqu'à présent (cela
correspond à environ 16% de toutes les entreprises avec CEE
en Europe). Une nouvelle brochure en allemand donne un
aperçu des manifestations prévues pour
l'année 2012 :
Conférence de
Hambourg pour les CE européens et SE
Comme chaque année,
en janvier, aura lieu le symposium de deux jours à Hambourg.
Les thèmes :
Lundi 23 janvier 2012 : Nouvelles normes pour
l'information, la consultation et la participation
Mardi
24 janvier 2012: Représentation
des salariés en Europe centrale et orientale
Les deux
journées peuvent être
réservées séparément ou
ensemble. Le programme est actuellement en préparation. La
conférence sera traduite en trois langues (allemand, anglais
et français).
Séminaire sur
l’adaptation des procédures de consultation
De
10 à 13 avril 2012 au Château de Montabaur
(photo), aura lieu un séminaire pour les CE
européens, il sera consacré au nouveau cadre
juridique de l’information et de consultation en cas de
restructuration. Comment un comité d'entreprise
européen peut-il mettre en place une procédure de
consultation et donner un avis juridiquement correct? Ce
séminaire s’adresse aussi aux CE des
Sociétés européennes.
Journée
découverte des CEE
En
parallèle, il y aura également un
séminaire de base. Il est destiné aux membres des
comités d'entreprise européens nouvellement
élus et les membres de comités
d’entreprise qui veulent en apprendre davantage sur les
différentes étapes pour la création
d’un CEE.
Des formations de l'institut de formation continue
des comités d'entreprise (ifb)
Depuis
1998, l’ifb offre des formations pour des comités
d'entreprise européens. Les contenus de la formation ont
été élaborés en
collaboration avec le
réseau de formation et de conseil « euro-ce.org
».
Formation de base : La voie
vers le comité d'entreprise européen 21.
– 25.05.2012 à Hambourg26.
– 30.11.2012 à Cologne
Atelier d'approfondissement et
Bourse d'idées
04.
– 08.06.2012 à Hambourg 03.
– 07.12.2012 à Erfurt Des manifestations
intra
Vue
d'ensemble des sujets traités lors des colloques intra :
| Les
CEE-News sont publiés par :
Réseau
de formation et de conseil « euro-ce.org » GbR
Ont
collaboré
à ce numéro :
Werner
Altmeyer, Sandro Maier, Bernhard
Stelzl, Reingard Zimmer
Distribution
de
l'édition allemande : 16.809 destinataires
Distribution
de
l'édition anglaise : 2.366 destinataires
Distribution
de
l'édition française : 2.464 destinataires
Des
archives de la Newsletter : www.ewc-news.com
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