1.
La
cogestion devient-elle une norme européenne ?
|
Les syndicats européens
prennent une décision historique
Du
21 au 22 octobre 2014, le Comité exécutif de la
Confédération européenne des syndicats
(CES) s’est réuni à une sorte de
« petit congrès syndical » à
Bruxelles. Il s’agit de la plus haute instance, elle prend
les décisions politiques durant les quatre années
entre les congrès. Il s’agirait d’une
« percée historique », selon un rapport
de Fondation Hans Böckler. Une issue a pu être
trouvée après de longues années de
controverse au sujet de la cogestion. Les textes suivants sont
uniquement disponibles en langue allemande :
À la base du
désaccord au sein du mouvement syndical se trouvent des
expériences historiques très
différentes de l'implication des salariés dans
les institutions de gouvernance de l'entreprise (Corporate Governance).
Alors qu’il s’agit d’un fait habituel
dans les pays scandinaves où elle est pratiquée
même dans les petites entreprises (à partir de 25
salariés en Suède, à partir de 30 en
Norvège, au Danemark à partir de 35 et en
Finlande à partir de 150 salariés) et que
d'autres pays ont de larges réglementations (participation
d'un tiers en Autriche à partir de 300 salariés,
en Allemagne à partir de 500, au Luxembourg à
partir de 1.000 salariés, la représentation
paritaire au Conseil de surveillance en Allemagne à partir
de 2.000), un certain nombre de pays d'Europe occidentale ne la
pratiquent pas. C’est particulièrement vrai pour
l’Italie, l’Espagne, la Belgique et le Royaume-Uni.
Des pays comme la Hongrie, la Slovénie, la
Tchéquie et la Slovaquie ont pris comme modèle la
cogestion à l’autrichienne. En revanche, la
Pologne et la Roumanie ont adopté une approche
très différente -
généralement sans
participation.
La directive sur la
Société européenne (SE)
Depuis
octobre 2004, une entreprise qui opère dans plusieurs pays
de l’UE, a le choix entre la forme juridique nationale
(allemand, français, britannique, etc.) et la
société européenne («
Societas Europaea » = SE ). Pour assurer la participation des
salariés dans les conseils de surveillance ou
d’administration, il y a également une directive
sur la participation des salariés dans la SE à
côté du statut européen sur la SE. La
participation doit être négociée en
interne, comme dans les comités d’entreprises
européens au sein du « groupe spécial
de négociation » (GSN). Le principe de
l’avant - après s’applique dans ce cas :
si 25 % de la main-d'œuvre européenne
était soumise à la codétermination,
elle garde cette propriété. Il manque cependant
une dynamique si l’entreprise se développe plus
tard. Environ la moitié de toutes les transformations en SE
en Europe concernant la participation des salariés se
passent dans un pays : l’Allemagne. Dans ce cas, il
s’agit en premier lieu de « geler » ou
d'éviter la cogestion (voir rapport dans
CEE-News 4/2011).
Alors que la directive SE, met
sous pression la cogestion allemande elle permet
d’améliorer la participation dans d'autres pays.
Des représentants d’Italie,
d’Angleterre, de Belgique ou de Pologne ont entretemps
trouvé leur chemin vers les conseils de surveillance SE. En
2013, 120 représentants du personnel dans les Conseils de
surveillance dans les SE venaient de l'Allemagne et 36 membres de 15
autres pays . Bien que ce chiffre reste modeste, il amène de
nouvelles expériences pratiques et des discussions dans les
pays qui ne connaissaient pas la cogestion avant.
Que revendique la
Confédération européenne des syndicats
(CES) ?
Selon la CES les mesures
européennes ne visent que l'élimination des
obstacles pour les activités transfrontalières
des entreprises. Un modèle européen de
gouvernance d'entreprise n'a pas été promu
jusqu’à présent. Le « Fitness
Check » présenté en juin 2014
laisserait entrevoir une approche de
déréglementation extrême (voir rapport dans
CEE-News 3/2014). Par conséquent, la Commission
européenne nouvellement élue devrait mettre
davantage l'accent sur la dimension sociale. Les points en
détail :
- La
participation des
salariés devrait être traitée dans un
seul acte, de sorte qu'il n'y a pas de différences entre la
directive SE, la directive sur les fusions et les autres.
- Dans
toutes les entreprises
ayant une forme juridique européenne, la cogestion au
conseil de surveillance ou d'administration devrait être
obligatoire en plus de l'information et consultation obligatoire du
comité d'entreprise européen ou SE.
- La
nouvelle loi devrait
prévoir une information en temps opportun et une
consultation renforcée du comité d'entreprise
européen, « afin de parvenir à un
accord par un dialogue utile avant la prise de décision.
»
- Pour
la CES, toute violation de ces droits devrait
obligatoirement entraîner des sanctions efficaces et
dissuasives.
- La
Commission européenne devra
préparer une consultation formelle des partenaires sociaux :
la première étape du processus
législatif.
- La
résolution de la CES
La situation en France et au
Royaume-Uni
En juin 2013, est
entrée en vigueur une loi en France, qui étend la
participation dans les conseils de surveillance et de
l’administration des grandes entreprises (voir rapport dans
CEE-News 2/2013). Une partie des mandats est
désigné par les comités
d’entreprises français, une autre partie par le
comité d'entreprise européen du groupe. Au cours
des derniers mois, des centaines d’administrateurs
salariés ont donc pris leur nouveau mandat. Au Royaume-Uni,
le sujet a trouvé une entrée dans le
débat public. En octobre 2013, la
Confédération britannique TUC a lancé
une campagne présentant des suggestions sur la
façon dont les salariés britanniques pourraient
être intégrés dans les organes de
gouvernance d'entreprise (voir rapport dans
CEE-News 4/2013). Maintenant la question se retrouve
même au Parlement. Le député
écossais Jim Sheridan, président du groupe du
syndicat Unite au sein du groupe travailliste à la Chambre
des communes, a publié une étude à ce
sujet en septembre 2014. Les textes suivants sont uniquement
disponibles en langue anglaise :
Annonce d’un
événement
Les développements
récents du doit du travail européen seront
l'ordre du jour de la conférence des comités
d'entreprise européens et SE du 26 janvier 2015 à
Hambourg.
|
Le licenciement de personnel est-il soumis
à la confidentialité ?
Le
10 octobre 2014, la Cour de travail d’Elmshorn (Allemagne) a
pris une décision sur la confidentialité en cas
de licenciements imminents. Il a permis au comité
d’entreprise du siège allemand de la
société pharmaceutique anglo-suédoise
AstraZeneca à Wedel (dans la banlieue de Hambourg)
à informer le personnel au sujet de la fermeture du service
des ventes. L'employeur l’avait
précédemment interdit. Un total de 280 des 900
emplois devrait être éliminé, les
personnes concernées sont menacées de
licenciement. Le comité d’entreprise a
appelé à une réunion l'ensemble du
personnel pour le 17 novembre 2014 et a porté plainte contre
la direction pour obstruction au travail du comité
d’entreprise. La direction avait menacé les
élus de conséquences massives en cas de
non-respect de la confidentialité (ce que le tribunal a
rejeté plus tard). En cas d’ingérence
dans travail du comité d'entreprise, la loi allemande
prévoit un emprisonnement allant jusqu'à un an ou
une amende. Les textes suivants sont uniquement disponibles en langue
allemande :
Même
s’il
s’agit d’un procès au niveau national,
la même question se pose dans les CE européens.
Quelles sont les
informations confidentielles ? Quelles informations les membres de CEE
peuvent-ils transmettre au comité d’entreprise
local ? Comment et jusqu’à quel détail
les élus au CEE peuvent-ils
informer de manière critique les salariés ? Cette
dernière question est en cours de procédure
devant le Tribunal du travail régional du Bade-Wurtemberg
(voir rapport
dans CEE-News 3/2013). Le président-élu
du CEE du groupe d'emballage Amcor qui a initié cette
procédure devant le tribunal interviendra lors de la
conférence CEE à Hambourg le 26 janvier 2015.
Quel est le caractère
transnational d’une mesure ?
Le
26 novembre 2014, le tribunal de grande instance Nanterre, en
banlieue parisienne, a nié le droit du CEE de Transdev
à
une procédure d’information et de consultation sur
l'avenir de la compagnie de ferry SNCM insolvable. La
société est présente dans la
Méditerranée occidentale avec 2.000
salariés. Le
groupe français Transdev, opérateurs de bus et de
lignes
de trains dans 20 pays à travers le monde, est le
propriétaire majoritaire et voudrait vendre la SNCM. Un plan
de
redressement prévoit la suppression de 800 emplois.
Le
comité d'entreprise européen de Transdev a
été fondé en juillet 2012
après la fusion
avec la division transport de Veolia Environnement (voir rapport dans
CEE-News 4/2012).
L'accord CEE est entièrement soumis à la nouvelle
directive européenne et va même plus loin dans
certains
points. La compétence transnationale du CEE a
été
étendue avec l'adoption littérale du
considérant
16 de la directive. Par la suite, le CEE est également
compétent pour toutes les questions touchant à un
seul
pays, si elle revête de l’importance pour les
salariés européens (voir rapport dans
CEE-News 1/2013).
C’est à quoi se réfère
précisément la plainte devant le tribunal de
grande
instance de Nanterre.
Toutefois,
le juges ne pouvaient pas identifier un caractère
transnational.
Tous les salariés de SNCM sont employés en
France, la
direction de SNCM et de Transdev se situe en France. Il
n’y
a donc pas deux pays concernés. Comme le personnel
de SNCM
ne représente que 2,5 % de l'effectif total de Transdev, un
impact sur l’ensemble du groupe et pour les
salariés
européens ne peut donc pas être
déterminé.
En outre, il n’y a pas de délocalisation vers
d'autres
pays. Par conséquent, seul le comité
d’entreprise
français doit être informé et
consulté, non
le comité d'entreprise européen.
Annonce d’un
événement
Du
28 au 30 octobre 2015 se déroulera à Hambourg, un
séminaire juridique, traitant de la jurisprudence
récente
en matière de CEE.
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3.
L’unité conventionnelle par la loi
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Le
Gouvernement allemand veut assurer le fonctionnement de la politique
conventionnelle
Le
11 décembre 2014, le gouvernement
fédéral à
Berlin a adopté un projet de loi sur
l’unité de
négociation. Dans les entreprises avec plusieurs syndicats,
ce
sont les conventions collectives signées par les syndicats
qui
comptent le plus de membres qui continuent à être
appliqués. Ce qui est une réalité dans
la plupart
des autres pays européens provoque des discussions
politiques en
Allemagne. L’initiative législative a
été
prise parce que les petits syndicats de métier du secteur
des
transports (chemins de fer allemands, Lufthansa) ont mené
des
conflits de travail pour leurs intérêts
particuliers et
contre les grandes fédérations
affiliées au DGB.
Les textes suivants sont uniquement disponibles en langue allemande :
Une
telle loi n’était pas nécessaire durant
des
décennies après la Seconde Guerre mondiale. Tout
d'abord,
la Confédération allemande des syndicats (DGB)
n’avait guère de concurrent sérieux
dans le secteur
privé et, d'autre part, les tribunaux ont toujours soutenu
l’unité de négociation dans leurs
jugements.
Toutefois, en juin 2010, la Cour
fédérale du
travail a mis fin au principe et c’est mis en
opposé
à la normale en Europe par un jugement historique. Un mois
plus
tôt, en France, la Cour de cassation a exactement
décidé à l'opposé et donc
renforcé
l'unité de négociation en France (voir rapport dans
CEE-News 2/2010).
Elle ne serait pas contraire ni au droit européen ni aux
conventions de l’OIT. Ce jugement est
particulièrement
remarquable même en France, qui comme d'autres pays d'Europe
du
Sud, a une longue expérience du pluralisme syndical et des
problèmes qui en résultent.
L'unité
de négociation légalement répandue
dans les pays avec pluralisme syndical
Le
1er janvier 2009 en France,
est entrée en vigueur la réforme la plus profonde
de la
loi sur la représentativité depuis la
Seconde Guerre
mondiale (voir rapport
dans CEE-News 4/2008).
Selon le modèle espagnol, le législateur a
défini
des seuils pour la capacité de négociation
collective,
des seuils dérivés des résultats des
élections aux comités d’entreprise. Les
syndicats
qui obtiennent moins de 10 % des voix ne peuvent plus conclure des
accords d'entreprise. Pour conclure des accords d'entreprise valides,
les syndicats signataires doivent réunir au moins 30 % des
voix.
Le nombre d’affiliés n’est pas pris en
considération. Par conséquent, depuis 2009, on
peut
observer une tendance vers des alliances de négociation
collective, car les petites organisations peuvent perdre leurs
privilèges (voir les exemples de
la SNCF et France Télécom dans les CEE News 1/2010).
Des
règles
similaires s’appliquent en Espagne
depuis de nombreuses années et ont fait en sorte que les
syndicats concurrents travaillent ensemble de manière
constructive en matière de politique conventionnelle. En
Espagne, la quasi-totalité des accords collectifs a
été signée conjointement par CC.OO. et
l’UGT. Les petites organisations sont peu
présentes dans
la négociation collective. En janvier 2014 en Italie,
tenant compte d'un arrêt antérieur de la Cour
constitutionnelle à Rome, la capacité
de
négociation collective des syndicats concurrents
(«
représentativité ») a
également
été redéfinie (voir rapport dans
CEE-News 2/2014).
Des
conventions collectives concurrentes généralement
exclues
Dans
de nombreux autres pays, il y a des règlements juridiques
précis sur la représentativité,
c’est-à-dire la capacité de
négociation
collective des syndicats. Il y a souvent des critères pour
établir si une convention collective est valide ou non.
Voici
quelques exemples :
- Les
accord collectifs maison en Pologne
ne sont valables que s’ils sont signés par tous
les
syndicats représentatifs. Les syndicats qui organisent moins
de
10% (dans certains cas 7 %) de la main-d'œuvre ne sont pas
considérés comme représentatifs. Si
aucun syndicat
n’atteint ce seuil, l'accord va être
signé avec le
plus grand syndicat sur le lieu de travail.
- En
Hongrie,
les syndicats sont uniquement représentatifs que
s’ils
organisent 10 % de la main-d'œuvre. S’il n'y a pas
de
syndicat représentatif, le mandat de négociation
va au
comité d’entreprise. S’il y a un vote,
la
décision se prend à la
majorité.
- En
Roumanie,
un syndicat doit avoir affilier la moitié (auparavant un
tiers)
de l'effectif s’il veut signer une convention maison. Par
conséquent, qu’un seul syndicat peut
être
représentatif dans toute l’entreprise.
- En
Slovaquie,
l'employeur négocie seulement avec le plus grand syndicat ou
alliance de plusieurs syndicats. La convention collective
s’applique alors à l'ensemble du personnel.
- En
Croatie,
les conventions collectives maison ne sont pas
négociées
par les syndicats individuels, mais par une Commission de
négociation, dont la composition est définie par
la loi.
Les syndicats avec moins de 20 % de tous les affiliés
syndicaux
de l'entreprise (pour les syndicats de métier, c'est 40%)
n’ont pas droit à des sièges dans cette
commission
de négociation. Le statut de chaque syndicat est
examiné
par un organisme externe tous les trois ans. Une convention collective
n’est valable que si les syndicats signataires
représentent au moins la moitié de tous les
affiliés syndicaux dans l'entreprise.
- Une
exception dans cette liste
de pays est la Tchéquie.
Auparavant, il y avait le même schéma
qu’en
Slovaquie, ou c’est seulement le plus grand syndicat ou
alliance syndicale qui négocie. Ceci a
été
déclaré inconstitutionnel par la Cour
constitutionnelle
en mars 2008.
L'unité
de négociation est-elle conforme au droit constitutionnel
allemand et européen ?
En
regardant le paysage européen, la loi allemande est en
conformité avec les dispositions dans de nombreux autres
pays
européens. Si, toutefois, la loi n’est pas
constitutionnelle (comme en Tchéquie), ni conforme au droit
communautaire, ceci aurait à son tour un impact sur de
nombreux
pays. C’est peut-être une des raisons pour
lesquelles la
bataille autour de la loi sur la représentativité
en
France n’a pas eu lieu à la Cour
européenne de
justice de Luxembourg. La Cour européenne des droits de
l'homme
à Strasbourg joue, elle aussi, un rôle dans cette
question. En avril 2014 il avait dû décider sur
les
limitations du droit de grève au Royaume-Uni de
l'ère
Thatcher. Les juges ont approuvé le pouvoir
discrétionnaire du législateur dans la conception
du
droit humain à la grève et ont rejeté
la demande
du syndicat RMT (voir rapport dans
CEE-News 2/2014).
Annonce d’un
événement
Du
14 au 16 septembre 2015 se tiendra à Paris un
séminaire
sur la représentativité syndicale en France (avec
interprétation simultanée).
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4. Mise en place de
comités d'entreprise
européens
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Un leader mondial des titres de
restauration avec un CEE
Le
17 septembre 2014, un accord sur le CEE a été
signé pour Edenred à Malakoff dans la banlieue
parisienne. La société française,
inventeur des
Tickets de restaurants, est représentée dans 42
pays et
compte environ 6.000 employés dans le monde entier. Depuis
sa
séparation du groupe hôtelier Accor et son
introduction en
bourse en 2010, Edenred est soumise à la directive CEE. Les
4 et
5 novembre 2014 a eu lieu la réunion inaugurale du nouveau
CEE
à Bruxelles.
Il
est composé de 13 représentants des
salariés de 13
pays. Comme il est courant en France, il est
présidé par
l’employeur. Les sessions plénières ont
lieu une
fois par an. Le bureau se compose de quatre représentants
des
salariés et un représentant de la direction
centrale, qui
préparent une fois par an la session
plénière par
vidéoconférence ou
téléconférence.
Si une réunion extraordinaire est demandée, elle
ne peut
avoir lieu que de manière virtuelle. Il reste à
voir si
les nouvelles normes européennes de consultation, qui
s'appliquent à Edenred pleinement, peuvent être
appliqués dans la pratique. Les élus au CEE ont
aussi un
droit à la formation (voir rapport dans
CEE-News 2/2012).
Une coopérative
fonde un CEE
Le
4 novembre 2014, Chèque Déjeuner, le
troisième
plus grand émetteur de tickets de restauration, une
coopérative française, a également
signé un
accord CEE à son siège de Gennevilliers dans la
banlieue
parisienne. Contrairement à Edenred, il s’agit
d’une
entreprise qui appartient à ses 2.000 salariés.
Ce sont
eux qui choisissent le conseil d'administration (14 membres) et
reçoivent un dividende. En outre, trois autres
administrateurs
sont nommés par le comité d’entreprise.
Le
groupe Chèque Déjeuner est
représenté dans
13 pays, y compris dix pays de l'Union européenne. Le
comité d'entreprise européen tiendra une
réunion
plénière par an à son siège
et une autre
dans un autre pays. Le bureau se réunit deux fois par an,
avec
une préférence pour la
vidéoconférence. Le
CEE dispose de ses propres groupes de travail. La direction centrale
prend en charge tous les frais, le CEE reçoit en outre un
budget
propre de 5.000 € par an. Chaque membre CEE a droit
à
90 heures de délégation, le secrétaire
de 120
heures (en plus du temps de réunions). Chaque membre du CEE
a
droit à dix jours de formation par mandat et peut
décider
des prestataires de formation. Globalement, le budget de formation pour
un mandat de quatre ans est de 120.000 € (hors cours de
langue).
L'accord CEE prévoit une vaste réglementation en
matière d’experts, ce qui est commun en France
(voir rapport
dans CEE-News 1/2008).
Le plus grand
fabricant de
meubles de bureau suédois établit un CEE
Le
19 novembre 2014, un accord CEE a été
signé au
siège de Kinnarps en Gothie occidentale.
L’entreprise
familiale avec 2.500 employés, dont la moitié en
dehors
de la Suède, a des sites de production en Suède
et en
Allemagne ainsi que des bureaux de vente dans presque tous les pays
européens. Le CEE se réunit une fois par an au
siège social de la société, une autre
réunion peut avoir lieu dans une succursale
étrangère. Il forme un bureau de
jusqu'à cinq
membres, qui exercent leur activité sur une base continue et
créent un plan de formation pour les membres du CEE. Le
processus de consultation est basé sur la nouvelle
législation CEE suédoise, mais n'a pas
été
pris à la lettre. Kinnarps est connue pour ses normes
élevées de responsabilité sociale des
entreprises
(RSE) et son engagement pour la reconversion environnementale. L'accord
CEE est - comme d'habitude en Suède - fortement
imprégné du partenariat social.
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5. Actualisation
d’accords CEE
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Une société
chimique belge renouvelle son accord CEE
Le
12 juin 2014, l'accord CEE de Solvay a été mis
à
jour à Bruxelles. Bien que le CEE a
été
fondée en 1995 et se base sur un accord «
volontaire
», la transposition belge de la nouvelle directive
européenne s’applique pleinement dès
maintenant
(voir rapport
dans CEE-News 1/2011).
La compétence transnationale a été
très
largement interprétée. Contrairement à
la
législation CEE belge, c’est l'employeur qui
préside le comité européen.
21
délégués
de neuf pays qui se réunissent une fois par an forment le
CEE.
Ils élisent un bureau qui est composé de quatre
membres,
qui tient ses réunions mensuelles dans chaque site
européen et peut rencontrer des représentants des
salariés locaux. Dans des circonstances exceptionnelles, ce
n’est pas le bureau qui siège, mais l'ensemble du
CEE.
À la suite de l’acquisition de la
société
chimique française Rhodia en 2011, plus que la
moitié de
l'effectif européen se situe désormais en France,
l’Allemagne vient en deuxième lieu, suivi de
l’Italie, la Belgique vient qu'en quatrième
position.
Entre 2001 et 2011 Rhodia avait son propre CE
européen et
une commission internationale de sécurité du
travail
à partir de 2010 (voir rapport dans
CEE-News 3/2011).
En 2008 le CE européen de Solvay avait
négocié une
charte pour le développement durable avec la direction
centrale
(voir rapport
dans CEE-News 4/2008).
La Société
française de boissons va commencer sur une nouvelle base
Du
25 au 27 novembre 2014, le comité d'entreprise
européen
de Pernod Ricard s’est constitué pour un nouveau
mandat de
quatre ans au siège à Paris (photo). La EWC
Academy a
organisé un cours de formation. Le CE européen
fondé en 1999 repose maintenant sur les nouvelles normes
européennes, incorporées dans l'accord CEE le 12
juillet
2014. Les 24 élus de 14 pays se réunissent une
fois par
an. La présidence revient à
l’employeur.
Les cinq membres du bureau viennent de
cinq pays
différents et se réunissent trois fois par an.
Comme
d'habitude dans les accords CEE français, les heures de
délégation sont
réglementées de
manière précise. En plus des réunions,
les
délégués normaux ont 40 heures, les
membres du
comité ont 60 heures et le secrétaire (=
porte-parole des
représentants des salariés) à doit
à 80
heures de délégation par année. Le
droit à
la formation est de trois jours par mandat. Le plus grand effectif du
producteur de vins et de spiritueux hors de France se trouve au
Royaume-Uni, ou le fabricant de Whisky Chivas Brothers a
été repris en 2001. En janvier 2014, Pernod
Ricard a
signé un accord de responsabilité sociale (voir rapport dans
CEE-News 1/2014).
Sous-traitant
d’automobiles américain double les
sièges
À
partir du 1er janvier 2015, va entrer en vigueur le nouvel accord CEE
pour le groupe Dana. Il est basé sur la nouvelle directive
européenne, de sorte que le nombre de sièges a
presque
été doublé. Le bureau sera
également
augmenté de trois à cinq membres. Le
siège du CEE
crée en 2000, se trouve à Essen, Allemagne
(photo),
où il tient normalement sa réunion annuelle.
À
l’avenir, il peut y avoir une deuxième session
plénière dans un autre pays chaque
année. La
direction centrale s’est engagée à
informer le CEE
aussi tôt possible de façon à ce
qu’une
discussion et une consultation puissent apporter des solutions. La
consultation doit permettre d’arriver « aussi
rapidement
que possible à une solution mutuellement acceptable.
» Le
nouvel accord CEE a été
élaboré avec le
soutien de la EWC Academy, un séminaire a
déjà eu
lieu en décembre 2012 (voir rapport
dans CEE-News 4/2012).
Une
sélection de textes d'accords CEE a
été compilée sur une page de
téléchargement.
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6. Les
comités d'entreprise européens après
la fusion
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L’équipementier
allemand fusionne deux CEE
En
mai 2013, le spécialiste de pistons Mahle avait acquis une
participation majoritaire dans le groupe de climatisation Behr. Les
sous-traitant d’automobiles sont domiciliés
à
Stuttgart. De cette façon le groupe familial Mahle a
augmenté ses effectifs à 64.000
employés dans le
monde entier. Plus récemment, une fusion beaucoup plus
grande du
secteur a vu le jour : le rachat du groupe américain TRW
Automotive par ZF Friedrichshafen, actuellement le troisième
plus grand fournisseur de l’automobile en Allemagne (voir rapport dans
CEE-News 3/2014).
Le
19 novembre 2014, les deux comités d'entreprise
européens
de Mahle et de Behr ont fusionné en un comité
mixte lors
d'une réunion à Ludwigsburg. Il y a 28
délégués de onze pays
représentant 30.000
travailleurs européens au total. Les deux organes ont
été fondés en 1996 et ont donc une
longue
expérience. Pour éviter la
renégociation de
l'accord CEE par la formation d'un groupe spécial de
négociation (GSN) et pour ne pas perdre de
sièges, les
deux organes ont convenu de cette fusion. Le bureau comprend six
membres. Ces dernières années le
comité
d'entreprise européen de Mahle était intervenu
dans la
réduction des effectifs dans cinq pays, dont
l’Italie,
où en 2009 il a pu faire imposer et respecter un plan social
(voir rapport
dans CEE-News 4/2009).
L’entreprise
d'électronique japonaise préfère le
droit britannique
Le
30 septembre 2014, un nouvel accord CEE a été
signé pour Canon. Le groupe japonais a repris le fabricant
néerlandais d’imprimantes Océ en 2010.
Dans les
deux entreprises, il y avait des comités
d’entreprises
européens de droit néerlandais depuis 1996.
Puisque les
deux accords ont été signés avant la
date limite
du 22 septembre 1996, ils étaient soumis ni
à
l’ancienne, ni à la nouvelle directive
européenne.
Dans
le cadre de l'intégration des 24.000 salariés
d’Océ dans le plus grand groupe Canon, les deux
comités d'entreprise européens ont dû
fusionner.
Ils ont conclus un accord avec la direction centrale et
utilisé
le droit de renégocier en cas de « changements
structurels
de l’entreprise » pour assurer pleinement le statut
juridique de la nouvelle directive CEE (voir rapport dans
CEE-News 4/2011).
La seule concession à l'employeur était le
passage du
droit néerlandais vers le droit britannique, ce qui est
fréquent ces derniers temps (voir rapport dans
CEE-News 1/2012).
Les négociations ont été
menées dès
décembre 2012 par les deux bureaux, un groupe
spécial de
négociation n'a pas été
formé.
Parmi
les aspects positifs du nouvel accord CEE, il y a deux sessions
plénières par an. Les sept membres du bureau
rencontrent
la direction centrale au moins trois fois par an. Chaque
année,
il y a une journée de formation pour l'ensemble du CEE, une
formation supplémentaire est possible. La
compétence
transnationale du CEE est plus large que celui du texte de la directive
européenne. Chaque année, le CEE
négocie un budget
fixe avec la direction centrale. La durée limitée
du
processus de consultation qui ne devrait pas prendre plus de cinq
semaines est un point fortement critiquable de cet accord.
Annonce d’un
événement
Du
28 au 30 octobre 2015, la nouvelle législation de l'UE pour
la
renégociation des accords CEE sera traitée dans
le cadre
d’un séminaire à Hambourg. La
procédure
légale pour les fusions, scissions ou transferts de
sièges (les « changements structurels »)
vont
également être discutés.
|
7.
Des
accords d’entreprise européens
|
Une action en justice
évitée au dernier moment
Le
5 novembre 2014, le gouvernement français a
décidé
de la reprise de grandes parties de l'ancienne entreprise publique
Alstom par le conglomérat américain General
Electric
(GE). Le calendrier de la reprise à failli
échouer
à cause du comité d'entreprise
européen d'Alstom,
qui a rendu son avis que le 28 octobre 2014. Sans cet avis, la reprise
aurait pu être contestée devant le tribunal, comme
ce fut
le cas de Gaz de France en 2006 (voir rapport dans
CEE-News 1/2008).
L'avis
a seulement été rendu après la
signature
d’un engagement des deux sociétés par
rapport au
comité d'entreprise européen, un document
très
proche d'une convention collective transnationale. Le 21 octobre 2014,
les négociations avaient commencé dans
l’urgence et
sous la couverture de presse constante. Alstom avait
déjà
fait une expérience similaire, car en 2010, le CEE avait
négocié une garantie d'emploi de trois ans pour
tous les
sites européens au moment de la reprise des
réseaux
énergétiques d'Areva (voir rapport dans
CEE-News 1/2010). La participation dans les
négociations d'une société
américaine est une première.
Un mandat de
négociation sur les restructurations
La
Charte décrit le déroulement
ultérieur de la
procédure d'information et de consultation
jusqu'à la fin
de la transaction le 30 juin 2015. General Electric s’engage
par
écrit à respecter, non seulement les obligations
juridiques du processus de consultation, mais également
à
« négocier » des voies alternatives pour
les
réductions de personnel. Les discussions sur la future
structure
du comité d'entreprise européen d'Alstom vont
commencer
immédiatement, il sera réduit et ne comprendra
plus que
la division technique ferroviaire (y compris la production du train
à grande vitesse TGV) . Pour les secteurs qui ne seront plus
sous le contrôle d'Alstom, une structure de CEE
préliminaire (« Structure de
Représentation
temporaire ») sera créée pour une
durée
maximale de trois ans. Ce comité reçoit un
rapport
mensuel sur les progrès de l'intégration.
À
côté des représentants des pays de
l'UE, il y a
également des délégués de
Norvège,
de Suisse et de la Turquie. Pour le secteur de
l’énergie
sera créé un nouveau groupe de travail,
composé du
CEE et de la direction des deux sociétés, il
accompagnera
les restructurations à venir.
Annonce d’un
événement
Du
7 au 10 avril 2015 aura lieu le séminaire annuel de la EWC
Academy sur la consultation au château de Montabaur
(mi-chemin entre Cologne et Francfort) sous le
titre «
Séance cinéma » ou CE
européen à part
entier? Un séminaire similaire pour les anglophones se
déroulera à Manchester du 2 au 4 septembre 2015.
Le CEE sécurise le
contexte social de l’entrée en bourse
Le
13 novembre 2014, le Forum européen de Bayer, le nom du
comité d'entreprise européen du groupe de chimie,
a
signé une déclaration conjointe avec la direction
sur
l'externalisation socialement responsable de la division des plastiques
avec 17.000 salariés. En septembre 2014, la
décision a
été prise de mettre en bourse Bayer
MaterialScience
(BMS). BMS serait la quatrième plus grande
société
de chimie en Europe.
La pratique actuelle
de la politique
en matière sociale doit être poursuivie
à BMS. Les
changements dans tous les sites européens sont
effectués
conformément aux normes de la nouvelle directive CEE. La
même définition a été
incluse in extenso
dans le texte de la déclaration. Les « principes
pour
l’impact social » s’appliquent
à tous les
ajustements de personnel jusqu'en 2020. Ceci comprend un processus
ouvert et transparent de l'information et de la consultation des
représentants du personnel au niveau local dans chaque pays.
Les
mesures de sécurisation de l'emploi sont prioritaires et les
licenciements ne peuvent intervenir qu’en dernier recours. Le
CEE
de Bayer a été fondé en 1994 , bien
avant
l'adoption de la première directive sur les CEE.
La
qualité de vie sur le lieu de travail
Le
27 novembre 2014, un accord européen pour
améliorer la
qualité de vie au travail a été
signé
à Paris pour la société
d'énergie
française GdF Suez. Le groupe spécial de
négociation composé de 18 membres, venant de neuf
pays,
avait négocié le texte au cours de quatre
réunions
avec la direction centrale. L’accord a
été
signé par deux fédérations
européennes
syndicales.
L'accord
prévoit un inventaire au
niveau local et dans tous les pays de l'Espace économique
européen basé sur un catalogue en six points. Il
en
découle la réalisation de plans d'action en
coopération avec les représentants locaux et une
réalisation en trois étapes selon un
modèle
prédéterminé. Les accords
transnationaux sur ces
sujets sont très fréquents dans les
sociétés françaises, comme pour le
groupe
énergétique Areva (voir rapport dans
CEE-News 3/2012) ou le groupe de matériaux de
construction Lafarge (voir rapport dans
CEE-News 2/2013).
|
8. Statistiques des comités d’entreprises
|
Une
évaluation des élections aux CE en Allemagne
Durant
les mois de mars à mai 2014 tous les comités
d’entreprises ont été élus
pour les quatre
prochaines années. Contrairement à la France
où
chaque entreprise peut établir sa propre date pour
l’élection, c’est la loi en Allemagne
qui fixe une
période uniforme à l'échelle
nationale.
C’est seulement dans un cas exceptionnel qu'une entreprise
peut
s’en écarter.
La
Fondation Hans Böckler a présenté une
première évaluation des élections le
26 août
2014. Comme il y a ni obligation de publication, ni chiffres officiels
du ministère allemand du Travail, de telles analyses
constituent
la seule base pour les données. Dans des pays comme la
France et
l'Espagne, l'évaluation officielle des élections
aux
comités d’entreprises par le gouvernement est
cependant
essentielle, car elle constitue la base juridique pour l'octroi et le
retrait de la représentativité des petits
syndicats (voir rapport
dans CEE-News 2/2013).
Un ancrage stable
auprès du personnel des entreprises
Le
taux de participation reste élevé dans les
entreprises
allemandes avec presque 80 %. Deux tiers des élus
appartiennent à un syndicat de la
Confédération
allemande des syndicats (DGB), environ 25 % ne sont pas
syndiqués. Des organisations concurrentes ne jouent
qu’un
rôle négligeable. La forte position d'une
confédération unique en Allemagne marque
la
différence par rapport à beaucoup d'autres pays
européens en particulier ceux du sud.
Les
résultats de la fédération syndicale
IG BCE se
présentent particulièrement bien, elle pourrait
atteindre
environ 80 % de tous les sièges des comités
d’entreprises dans l'industrie chimique et pharmaceutique.
Juste
derrière se situe l’IG Metall avec environ 75 %.
Avec
seulement 61 % de tous les mandats, les résultats de la
fédération des services ver.di sont relativement
mauvais
– mais toujours très bon en comparaison
internationale. En
Allemagne, chacun de ces fédérations a sa propre
compétence sectorielle, ils se présentent
généralement pas les uns contre les autres. En
comparaison avec les dernières élections de 2010,
les
pourcentages n’ont pas beaucoup changé. Les textes
suivants sont uniquement disponibles en langue allemande :
Les outils des comités
d'entreprise en France
Le
12 novembre 2014, l’Institut de recherche DARES, un organe du
ministère du Travail, a publié les
résultats d'une
étude sur les comités d’entreprise
français.
Selon l’étude, il y a une différence
frappante
entre comités d’entreprise syndicalisés
et ceux qui
se composent de représentants non syndiqués.
Le
meilleur cadre de travail et les outils des comités
d’entreprise syndiqués ressort des chiffres
suivants :
près de la moitié des comités (46 %)
fait
régulièrement appel à l'aide
d'experts, pour les
comités non syndiqués le chiffre est de 18 %.
Dans 75 %
des cas, les CE syndiqués ont un local à leur
disposition, pour seulement 48 % des non-syndiqués. Au total
72
% des comités d’entreprise syndiqués
ont
participé à des formations, contre 17 % des
représentants non syndiqués. Il y a
également de
grandes différences pour les heures de
délégation.
Le travail
des élus
est beaucoup plus difficile en France qu'en Allemagne
La
loi française ne prévoit pas
d’exemption à
100 % de quelques mandataires comme c'est le cas en Allemagne, mais
définit un quota d’heure. Dans les entreprises de
plus de
500 salariés, 75 % des élus ont plus de 35 heures
de
délégation par mois, selon l'étude.
Contrairement
à l'Allemagne, les réunions de personnel ne sont
pas
obligatoires, mais elles ont lieu dans 60 % des entreprises
étudiées en France. Un tiers des membres des
comités perçoit son mandat comme étant
un frein au
développement professionnel, dès lors on ne
trouve pas un
nombre suffisant de candidats dans 38 % des entreprises
étudiées. Le travail du comité
d'entreprise est
apprécié par les salariés, bien que
l’on
critique la faible influence du comité sur les
décisions
de l'employeur. Dans une entreprise française sur dix,
l'employeur interdit au comité d’entreprise la
communication électronique avec le personnel.
Annonce d’un
événement
Du
14 au 16 septembre 2015 se tiendra à Paris un
séminaire
sur le système de représentation des
salariés en
France (avec interprétation simultanée). La
visite
d’un salon pour les comités d’entreprise
est
également prévue au programme.
Les nouveaux chiffres sur les
comités d'entreprise européens
Le
2 décembre 2014, l’Institut syndical
européen
à Bruxelles a publié une nouvelle analyse
statistique sur
les comités d'entreprise européens. Les chiffres
proviennent de la base de données que l'Institut actualise
depuis 2005, elle contient également les textes des accords
CEE.
Actuellement, il y a 1.070 comités d'entreprise
européens
dans 987 entreprises. Actuellement, 56 entreprises négocient
la
constitution d’un CEE.
Sur cette
base, la Fondation
Hans Böckler a présenté le 25 septembre
2014 une
analyse par pays du siège social et par secteur.
L’Allemagne avec plus de 200 comités d'entreprise
européens se trouve loin devant la France et le Royaume-Uni,
avec un peu moins de 120 chaqun. Le secteur industriel le plus
important reste l'industrie des métaux. Une demande
particulièrement forte pour les comités
d’entreprises européens
apparaît dans les
services et les transports.
|
9. Un regard
au-delà de l'Europe
|
Hennes & Mauritz: la
responsabilité sociale
Le 15 septembre 2014, la
société suédoise de textile a
signé avec l'Organisation internationale du Travail (OIT)
à Genève, un accord sur la
responsabilité sociale dans la chaîne
d'approvisionnement au niveau mondial. L'OIT en tant qu'institution
spécialisée des Nations Unies, a le
mandat de promouvoir la justice sociale et les droits reconnus de la
personne humaine et du travail.
Cet
accord est le premier du genre qui ait jamais été
signé avec l’OIT. Il n’est non seulement
exemplaire, mais établit aussi de nouvelles normes pour
toute l’industrie. Les bonnes relations de travail le long de
la chaîne de production doivent être construites
dans un effort commun. Le syndicat suédois IF Metall, par
exemple, soutient les fournisseurs du groupe H & M
dans l'introduction d’une réglementation des
négociations collectives au Cambodge. Après
l'effondrement d'une usine au Bangladesh en avril 2013, qui a fait
1.100 morts, l'industrie textile est sous étroite
surveillance. L'OIT a été le principal
initiateur d'un plan coordonné pour la
sécurité des bâtiments et la protection
contre l'incendie au niveau international (voir rapport dans
CEE-News 3/2013).
Les entreprises de construction
espagnoles signent des accords-cadres mondiaux
Le 29 octobre 2014, trois des
plus grands groupes de construction et d'infrastructure de l'Espagne
ont signé des accords-cadres internationaux avec les
confédérations syndicales UGT et CC.OO. Ils
fixent les normes sociales minimales, les normes fondamentales du
travail et les droits syndicaux dans le monde entier dans toutes les
branches. Il s’agit d’Acciona avec 35 000
travailleurs dans le monde, Sacyr Vallehermoso avec 20 000 travailleurs
et Dragados, filiale du groupe ACS, qui inclut
le groupe de construction allemand Hochtief depuis 2011 (voir rapport dans
CEE-News 1/2011). Malgré le ralentissement du
marché de l'immobilier après la crise
financière de 2007, le secteur de la construction continue
à être très actif. Il s’agit
de l’un des rares secteurs à
côté du secteur bancaire ou les
sociétés espagnoles jouent un rôle
important au niveau international.
L’accord
sur la
santé au travail renforce l'Afrique
Le 21 novembre 2014, un accord mondial sur la
santé et la sécurité a
été signé à Paris pour les
160.000 salariés d'Orange. Le groupe de
télécommunications, qui avait
récemment été renommé de
France Télécom en Orange, est
représenté dans plus de 20 pays
d’Afrique, où cet accord est d’une
importance particulièrement élevée. La
société a un comité d'entreprise
européen depuis 2004 et a fondé un
comité d’entreprise mondial en 2010 (voir rapport dans
CEE-News 2/2010). En 2006, France
Télécom avait déjà
signé un accord-cadre international sur les normes sociales
minimales sur lequel s’appuie le nouvel accord (voir rapport dans
CEE-News 1/2007).
|
10.
Des sites Web intéressants
|
La protection de la
santé et la sécurité au travail
à échelle mondiale
Le 16 octobre 2014, a
été publié le premier
numéro d'un bulletin sur la santé et la
sécurité au travail. L'éditeur est la
Confédération syndicale internationale (CSI)
à Bruxelles, qui propose sur son site une section
spéciale avec les dernières nouvelles
à ce sujet. Le bulletin est seulement disponible en anglais.
Les profils de pays sous une
nouvelle forme
Depuis le 5
novembre 2014, le
site Web de la Fondation européenne pour
l'amélioration des conditions de vie et de travail
à Dublin se présente sous une nouvelle forme. On
y trouve les profils de pays avec les relations industrielles de tous
les 28 États membres de l'UE et de Norvège, les
données sont actualisées tous les deux ans.
S’y ajoutent les anciennes républiques de
Yougoslavie qui n’ont pas encore adhéré
à l'UE. Les profils de pays sont seulement disponibles en
anglais.
Conseils européens des
compétences avec leur propre site Web
Le dialogue social
pratiqué depuis de nombreuses années, un
échange de positions en matière de politique
sociale entre syndicats, employeurs et la Commission
européenne est inscrit dans les traités
fondamentaux de l'UE. Actuellement, il y a des forums de dialogue dans
40 secteurs. Deux d'entre eux, à savoir le textile,
l'industrie de l'habillement et du cuir et le commerce
(détail et gros), ont déjà
constitué des conseils des compétences pour
étudier les besoins en matière de
compétences et la situation de l'emploi de leur secteur. La
création de tels conseils des compétences est en
préparation pour 14 autres secteurs.
Module de formation en ligne sur
la responsabilité sociale des entreprises multinationales
Le Centre de formation de
l'Organisation internationale du Travail (OIT) à Turin a
publié ce module de formation en mai 2014. En utilisant des
études de cas réels et des exercices pratiques,
ce module met en application la Déclaration de principes sur
les entreprises multinationales et la politique sociale. La
Déclaration de principes adoptée pour la
première fois en 1977 et mise à jour en 2006
définit les normes fondamentales du travail
(santé et sécurité,
l'égalité des chances, la liberté
d'association, etc.). Les signataires sont les États membres
de l’OIT, une organisation spéciale des Nations
Unies.
Beaucoup
d'autres liens
intéressants ont été
rassemblés sous une collection
de liens.
|
11.
Des nouvelles publications
|
Une étude
de cas empirique sur les comités d'entreprise
européens
En mars
2014 a
été publié ce rapport de recherche qui
examine les rouages des comités d'entreprise
européens dans cinq entreprises. Avec le soutien financier
de la Fondation Hans Böckler, les auteurs ont
identifié les caractéristiques qui favorisent la
formation d’une identité et une
coopération solidaire. Pour le chercheur Hermann Kotthoff
« le point le plus important est que le CEE doit dialoguer
sur un grand nombre de questions importantes et doit être
pris au sérieux par la direction. » Parmi les
exemples étudiés se trouvent la
société pharmaceutique française
Sanofi (voir rapport
dans CEE-News 2/2010) et le fabricant de biens de
consommation Unilever (voir rapport
dans CEE-News 2/2014). L'étude est seulement
disponible en langue anglaise.
La situation juridique des
accords d'entreprise transnationaux
En mars 2014 a
été publié un livre qui donne une
définition juridique des accords transnationaux que les
comités d'entreprise européens ont
négociés sur des questions telles que la
confidentialité des données,
l'intéressement, la non-discrimination ou les
conséquences de restructurations. Comme il n’y a
pas de sécurité juridique pour ces accords, avec
une large majorité au Parlement européen avait
demandé en septembre 2013 une directive-cadre (voir rapport dans
CEE-News 3/2013). Il est encore difficile de savoir si la
nouvelle Commission européenne prendra cette initiative. Il
y a une résistance considérable du
côté des employeurs. Le livre est seulement
disponible en langue allemande.
Annonce d’un
événement
Du 23 au 26 mars 2015 aura lieu
à Bruxelles un séminarie sur le rôle
des comités d’entreprises européens
dans ces accords d'entreprise transnationaux.
Les syndicats en
Suède et en Norvège
Récemment, la
Fondation Friedrich Ebert a publié deux analyses sur les
pays scandinaves : sur le « modèle
suédois » en août 2014 et la
Norvège en novembre 2014. Dans les deux pays, on peut
observer une baisse du taux élevé de
syndicalisation. Bien que les cols blancs restent fidèle aux
syndicats en Suède, le degré d'organisation des
cols bleus est tombé de près de 90 % au milieu
des années 90 à 68 %. Contrairement au reste de
la Scandinavie, le taux de syndicalisation en Norvège reste
relativement stable avec 52 %. En Finlande, le nombre de membres a
chuté sous la barre des 70 % (voir rapport dans
CEE-News 1/2013). Les textes suivants sont uniquement
disponibles en langue anglaise :
Les
chaînes de production et les conditions de travail dans la
fabrication d'ordinateurs
En octobre 2014, Electronics Watch, une
organisation de surveillance du respect des conditions de travail
équitables dans la production mondiale de l'ordinateur, a
sorti une étude décrivant les conditions de
travail sur les sites de production en Asie du Sud, au Mexique et au
Brésil. Vingt sous-traitants de grandes marques de
l'informatique et les structures de fabrication de composants
électroniques de smartphones, imprimantes, photocopieurs et
serveurs sont analysés au total. L'industrie de
l'électronique est en croissance rapide et son
système de production complexe est de plus en plus dans le
collimateur des syndicats et des organisations non-gouvernementales.
L'étude a été
réalisée avec le soutien financier de la
Commission européenne. Les textes suivants sont uniquement
disponibles en langue anglaise :
D'autres
références
supplémentaires ont été
compulsées sous forme de bibliographie.
|
12. La EWC Academy
: Quelques exemples de notre travail
|
La quatrième
conférence CEE à Londres
Le 23 et 24 octobre 2014, a eu
lieu à Londres la conférence annuelle de la EWC
Academy. En plus de l'évolution actuelle du droit de travail
ont été discutées les
conséquences pour le travail des comités
d'entreprise européens d'un éventuel retrait du
Royaume-Uni de l'Union européene. Les praticiens ont
présenté l'information et la consultation au
niveau britannique et les activités du CEE de la compagnie
d'assurance Axa (voir rapport dans
CEE-News 2/2014) et du constructeur de turbines
d’avion Rolls Royce. En plus des participants allemands et
anglais étaient également
représentés trois autres pays. La prochaine
conférence de Londres aura lieu du 22 au 23 octobre 2015,
elle traitera du programme de travail du nouveau gouvernement
britannique, vu que les élections législatives se
tiennent en mai 2015.
Séminaire
: le droit
du travail et le travail des CEE à Manchester
En
2015 la EWC Academy va élargir sa gamme de
séminaires au Royaume-Uni et a établi un
partenariat avec l'Unité de formation syndicale au
collège de Manchester. Le centre de formation est
entièrement dédiée aux
représentants des salariés dans les entreprises.
Il a gagné un prix de qualité (un
équivalent du prix des comités d'entreprise
allemands) en 2012. Du 23 au 25 juin 2015 sera organisé pour
la première fois un séminaire sur le droit du
travail et les relations professionnelles. Le système
britannique sera présenté en allemand et anglais,
en parallèle il y a un séminaire sur le
système de cogestion allemand pour les participants
anglophones. Un autre séminaire se déroulera
à Manchester du 2 au 4 septembre 2015 pour les membres d'un
CEE qui souhaitent rendre leur travail plus proactif à
l'avenir (en anglais). Une interprétation
simultanée en français est en option pour les
deux dates. Les textes suivants sont uniquement disponibles en langue
anglaise :
Protection
des données dans les multinationales
Du 3 au 5 novembre 2014 a été
discuté à la HafenCity de Hambourg le traitement
transfrontalier des données des salariés par les
comités d'entreprise nationaux et européens. Le
premier séminaire sur ce sujet organisé par la
EWC Academy a suscité un grand intérêt
avec 27 participants en provenance de l'Allemagne, de la
Grande-Bretagne et de la France. En outre d’un autre
séminaire prévu du 28 au 30 octobre 2015
à Hambourg, la EWC Academy propose également un
soutien d’experts.
Session
plénière du CEE d’un assureur suisse
Du
10 au 12 novembre 2014, le Zurich European Forum (ZEF), le nom du
comité d'entreprise européen, s’est
réuni au centre de formation de la
société à Zurich. Après un
mémorandum concernant les prescriptions minimales pour la
restructuration socialement responsable et des lignes directrices pour
les régimes sociaux convenue avec la direction en mai 2014
(voir rapport
dans CEE-News 2/2014), c’est la EWC Academy qui a
été chargée de développer
le travail du CEE et de concevoir la structure du processus de
consultation. Avec 60.000 salariés dans le monde, le groupe
d'assurance Zurich est la plus grande compagnie d'assurance en Suisse.
Annonce
d’un
événement
Un membre du bureau du CEE de
Zurich Insurance Group fera rapport sur le travail du CEE lors de la
conférence à Hambourg le 26 janvier 2015.
Une
meilleur consultation pour un groupe américain
Du
8 au 11 décembre 2014 a eu lieu la
session annuelle du comité d'entreprise européen
d'Avaya à Francfort. La société
fournit des technologies de communication pour les clients commerciaux
et a des bureaux dans presque tous les pays du marché unique
européen. Les plus grands sites sont situés en
Allemagne, en Irlande et au Royaume-Uni.
Depuis
2004, Avaya a un comité d'entreprise européen de
droit allemand. Comme l'accord sur le CEE n'a pas
été modifié depuis 2007, la
société américaine est automatiquement
soumise à la nouvelle directive européenne. Les
délégués viennent
d’élire un nouveau bureau, élargi de
trois à cinq membres. Le nouveau
président-élu du CEE vient d'Allemagne et la EWC
Academy a été nommée cabinet
d’expert. Il est prévu de développer un
processus structuré de consultation servant de guide de
conduite pour les futures restructurations. En 2011, le CEE
d’Avaya avait gagné un procès sans
précédent en Europe après des
problèmes à répétition avec
les heures de délégation d'un
délégué britannique (voir rapport dans
CEE-News 1/2011).
|
13.
Les
séminaires actuels
|
Depuis janvier 2009, la EWC
Academy et son prédécesseur organisent des
conférences techniques et des colloques pour les membres des
comités d'entreprise européens, les
comités d'entreprises SE et les groupes
spéciaux de négociation. Quelque 605
représentants des salariés de 228 entreprises ont
à ce jour participé, nombreux sont ceux qui y ont
déjà participé plusieurs fois. Cela
correspond à environ 19 % de toutes les entreprises avec un
comité d'entreprise européen ou un
comité d'entreprise SE en Europe, sans compter les nombreux
événements intramaison et les interventions
après d’autres organisateurs. Les textes suivants
sont uniquement disponibles en langue allemande :
7e conférence
à Hambourg pour les comités
d’entreprise européens et SE
Comme chaque année
au mois de janvier aura lieu une conférence de deux jours
à Hambourg. Les thèmes :
Lundi
26 janvier 2015 : Les tendances actuelles du paysage CEE – la
nouvelle jurisprudence et des exemples d'activités de CEE
Mardi
27 janvier 2015 : visite d'une centrale de la
sociétés d'énergie Vattenfall et
discussion avec des membres du CEE
Séminaire à
Bruxelles
Du 23 au 26 mars 2015, aura
lieu à Bruxelles un séminaire sur le
rôle que les comités d’entreprises
peuvent jouer dans l’élaboration et la mise en
oeuvre des accords d'entreprise transnationaux à l'avenir.
Le programme du séminaire comprend une visite à
une réunion de la commission de l'emploi du Parlement
européen.
Programme et formulaire
d'inscription (en langue allemande)
Séminaires CEE au
Château de Montabaur (également adapté
pour les SE)
Du 7 au 10 avril 2015 aura lieu
notre séminaire annuel à Montabaur (à
mi-chemin entre Cologne et Francfort). Trois thèmes sont
offerts en parallèle pour les débutants ou
avancés (en langue allemande) :
- Journées
d'initiation aux CEE
Les bases
du CEE et les
relations industrielles dans d'autres pays. Un séminaire
particulièrement adapté aux membres nouvellement
élus d’un CEE ou lorsqu’il n’y
a pas encore de CEE.
- «
Événement
cinéma » ou comité
d’entreprise européen à part entier ?
Les
caractéristiques
d'un véritable processus de consultation en cas de
restructuration. Ce séminare est particulièrement
adapté aux membres CEE qui souhaitent rendre leur travail
plus proactif.
Une mise en
réseau des sites et des fournisseurs au-delà de
l'Europe et le développement de normes sociales minimales.
Quel rôle peut jouer le CEE ?
D’autres
dates de
séminaires
- Berlin,
11 + 12 juin 2015:
Troisième séminaire des élus dans les
entreprises américaines
- Manchester,
23 - 25 juin 2015 : Séminaire sur le droit du travail
britannique (en anglais, pour non-britanniques) / Droit du travail
allemand et la cogestion, pour non-allemands (en anglais,
interprétation simultanée en
français en
option)
- Manchester,
2 - 4 septembre 2015 : Séminaire pour les élus au
CE
européen qui souhaitent rendre leur travail plus proactif
(en
anglais, interprétation simultanée en
français en
option)
- Paris,
14 - 16 septembre 2015 :
Séminaire sur les relations professionnelles en France
- Londres,
22 + 23 octobre 2015 :
Conférence annuelle CEE (avec
interprétation simultanée)
Cours de
langues : Anglais des
affaires pour les membres de comités d’entreprise
Les
détails du
programme peuvent être demandés chez nous.
Des
manifestations intra
Vue
d'ensemble des sujets
traités lors des colloques intra :
|
Les
CEE-News sont
publiés par :
Ont
collaboré à ce numéro :
Werner
Altmeyer, Manfred Bobke, Rita da Luz, Reingard Zimmer
Distribution
de l'édition allemande : 20.270 destinataires
Distribution
de l'édition anglaise : 3.403 destinataires
Distribution
de l'édition française : 3.209 destinataires
Des
archives de la Newsletter : www.ebr-news.de
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